Karl Streibel
Karl Streibel
Passage en revue des volontaires Trawnikis par le commandant du camp de Trawniki, Karl Streibel.

Naissance
Prudnik
Décès (à 82 ans)
Hambourg
Allégeance Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Arme SS-Totenkopfverbände
Grade SS-Sturmbannführer
Années de service 19321945
Commandement Camp de concentration de Trawniki
Conflits Seconde Guerre mondiale

Karl Streibel, né le à Prudnik[1],[2] et décédé le à Hambourg[3], est un SS-Hauptsturmführer, deuxième et dernier commandant du camp de concentration de Trawniki — l'un des sous-camps de Majdanek, en Pologne occupée pendant la Seconde Guerre mondiale[4].

Carrière modifier

Streibel est né à Prudnik (Neustadt in Oberschlesien), dans la province de Haute-Silésie. Après avoir terminé l'école primaire, il part pour le Brésil, où il travaille comme vendeur. Il s'est marié là-bas et a eu une fille. En 1928, il est retourné avec sa famille en Allemagne et a repris un petit restaurant dans sa ville natale de Prudnik. Il l'a fermé après la crise économique de 1932. Dans un rapport du personnel SS de 1936 sous le titre «Blessures, persécutions et punitions dans la lutte pour le mouvement», il y avait une entrée affirmant que le restaurant Prudnik avait été «complètement ruiné par le boycott»[5].

Il rejoint le NSDAP et les SS à l'âge de 29 ans, en . Il est promu Obersturmführer juste avant l'invasion de la Pologne. Il est nommé chef du camp de travail de Trawniki par Globocnik le pour conduire la formation de la police auxiliaire collaborationniste Hiwis pour servir avec l'Allemagne nazie au sein du gouvernement général. Son camp avait également emprisonné des Juifs polonais condamnés aux travaux forcés. Les Juifs ont tous été assassinés lors de l'Aktion Erntefest le [4],[6],[7].

Les hommes Trawniki ont également participé à l'Aktion Reinhard, l'extermination nazie des Juifs de Pologne. Ils procédèrent à des exécutions dans des camps de la mort et dans des ghettos juifs, notamment Belzec, Sobibor, Treblinka II, Varsovie (trois fois, voir le rapport Stroop), Częstochowa, Lublin, Lwów, Radom, Cracovie, Białystok (deux fois), Majdanek ainsi qu'à Auschwitz[8], et des sous-camps restants de KL Lublin / Majdanek, notamment Poniatowa, Budzyn, Kraśnik, Puławy, Lipowa, mais aussi lors des massacres à Łomazy, Międzyrzec, Łuków, Radzyń, Parczew, Końskowola, Komarówka, etc, assistés par les SS et le bataillon de police de réserve 101 de l’Ordnungspolizei[9],[10].

Fuite et procès modifier

Le , Streibel prend la fuite du camp de Trawniki avec son bataillon SS Streibel vers Cracovie et Auschwitz, peu avant l'offensive soviétique. Ils se replient à nouveau à travers la Pologne et la Tchécoslovaquie jusqu'à Dresde, en Allemagne, où son bataillon est dissous entre le et le . Streibel et ses Hiwis se mélangent alors à la population civile afin d'échapper aux poursuites[11].

Peu d'informations circulent sur son sort jusqu'à sa mise en accusation en 1970. Streibel a été jugé à Hambourg pour ses activités de guerre et, en 1976, acquitté de tout acte répréhensible et mis en liberté[12]. Le procureur allemand Helge Grabitz lui donne raison, lui accordant même une perte de mémoire partielle[13]. Streibel a été déclaré innocent d'incitation à la violence ; sans poursuites ni droit d'appel[14]. D'autres récits de son activité d'après-guerre semblent manquants[15].

Notes et références modifier

  1. Ernst Klee: Das Personenlexikon zum Dritten Reich, Frankfurt am Main 2007, p. 608
  2. (pl) « Karl Richard Josef Streibel. Komendant Obozu szkoleniowego SS w Trawnikach (SS-Ausbildungslager Trawniki) 1942–1944 », sur Przystanek Historia (consulté le )
  3. Dieter Pohl: Von der Judenpolitik zum Judenmord. Der Distrikt des Generalgouvernements 1939-1944. Lang, Frankfurt 1993, p. 186
  4. a et b (pl) Mgr Stanisław Jabłoński (1927–2002), « Hitlerowski obóz w Trawnikach », The camp history, Trawniki official website (consulté le )
  5. « STRAFSACHE TRAWNIKI », sur web.archive.org, (version du sur Internet Archive)
  6. Jack R. Fischel, « Trawniki labor camp », Historical Dictionary of the Holocaust, Scarecrow Press, (ISBN 0810874857, consulté le ), p. 264–265
  7. Donald L. Niewyk, Francis R. Nicosia, « Trawniki. A labor camp », The Columbia Guide to the Holocaust, Columbia University Press, (ISBN 0231528787, consulté le ), p. 210
  8. « Trawniki », Holocaust Encyclopedia, United States Holocaust Memorial Museum (consulté le )
  9. Browning, « Arrival in Poland » [PDF] file, direct download 7.91 MB complete, Ordinary Men: Reserve Police Battalion 101 and the Final Solution in Poland, Penguin Books, 1992–1998 (consulté le ) : « Also: PDF cache archived by WebCite. », p. 52, 77, 79, 80
  10. ARC, « Erntefest », Occupation of the East, ARC, (consulté le )
  11. (en) Peter R. Black, « Police Auxiliaries for Operation Reinhard », dans David Bankir, Secret Intelligence and the Holocaust: Collected Essays from the Colloquium at the City University of New York, Enigma Books, (ISBN 192963160X, lire en ligne), p. 331–348
  12. Ralph Hartmann, « Der Alibiprozeß », Den Aufsatz kommentieren, Ossietzky 9/2010, (consulté le )
  13. Matthias Janson, « Strafsache Trawniki », Veröffentlicht in konkret 11/2009, S. 38f., Matthias Janson, (consulté le )
  14. Kimberly C. Partee, « Ukrainian Collaboration on Trial and the Trawniki Men Delivering Justice and Writing History » [PDF] file, direct download 126 KB, Danyliw Research Seminar in Contemporary Ukrainian Studies, Clark University, Holocaust and Genocide Studies, 20–22 october 2011 (consulté le )
  15. Ian Dixon, « Streibel, Karl », (consulté le )

Liens externes modifier