Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy

personnalité politique française
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Jean-Baptiste Collin de Sussy
Fonctions
Pair de France
Pair de France
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy
Nationalité
Activité

Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy, baron puis (1826) comte de Sussy, est un homme politique français né à Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne) (actuel département de la Marne) le et mort à Paris le .

Biographie modifier

Fils aîné de Jean-Baptiste Collin de Sussy (1750-1826), directeur général des douanes puis ministre des Manufactures et du Commerce de Napoléon Ier, et de sa femme, Louise Millot, il fit les campagnes des armées des Alpes et d'Italie en qualité d'ingénieur attaché à l'état-major[1].

Il entra dans l'administration des douanes après la paix de Lunéville (1801) et fut inspecteur général en Belgique, d'où il fut rappelé en 1804 pour concourir à l'organisation des contributions indirectes[2]. Il fut nommé administrateur des contributions indirectes et confirmé dans cette fonction sous la Restauration le tout en étant parallèlement maître des requêtes au Conseil d'État. En 1817, il fait l'acquisition auprès de la veuve de Claude Ambroise Régnier, duc de Massa du château du Plessis-Piquet auquel il n'apporta aucune modification, mais fit l'acquisition d'une bande de terrain qui s'étend entre le mur de la terrasse et le bord de la route, préservant ainsi un des plus beaux sites panoramiques de département[3]

Le , il fut admis à siéger à la Chambre des pairs par droit héréditaire en remplacement de son père décédé, et prit place parmi les modérés.

Le , il fut chargé par la Chambre des pairs de porter à l'Hôtel de ville et à la Chambre des députés le retrait des ordonnances de Saint-Cloud que le duc de Mortemart avait obtenu de Charles X. Au Palais Bourbon, il se heurta au refus formel de Laffitte de le recevoir. À l'Hôtel de ville, La Fayette le reçut aimablement mais se montra fort embarrassé lorsque le comte de Sussy prétendit lui notifier le retrait des ordonnances : « Que voulez-vous que nous fassions de cela ? », lui demanda-t-il, et comme le pair insistait, il ajouta : « C'est fini des Bourbons, il faut vous résigner. »[4] Pour prouver ses dires, La Fayette donna lecture des ordonnances, et celles-ci furent accueillies par des huées. Le comte de Sussy, qui tenait à obtenir un accusé de réception, se rendit alors auprès de la commission municipale, où Audry de Puyraveau ne voulut rien entendre. Il retrouva La Fayette seul dans son cabinet, et finit par obtenir de lui une note ambiguë accusant réception des documents.

Le comte de Sussy siégea à la Chambre des pairs jusqu'à sa mort, après avoir prêté serment à la monarchie de Juillet.

Il est en 1833 le créateur du Musée de la Monnaie de Paris inauguré par le roi Louis-Philippe Ier le [5].

Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le , officier le et commandeur le , date à laquelle il est colonel de la 11e légion de la garde nationale de Paris.

Il meurt le et est enterré au cimetière du Père-Lachaise (35e division)[6],[7].

Notes et références modifier

  1. Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, vol. 6, p. 193
  2. ibidem
  3. René Pottier, Histoire d'un village, Le Plessis-Robinson, Éditions Fernand Sorlot, Paris, 1941, p. 162
  4. cité par le Dictionnaire des parlementaires français, tome 5, p. 350
  5. Une médaille à l'effigie de Collin de Sussy a été frappée.
  6. Jules Moiroux, Le cimetière du Père Lachaise, Paris, S. Mercadier, (lire en ligne), p. 111
  7. Journal des débats politiques et littéraires, (lire en ligne)

Sources modifier

  • « Jean-Baptiste Henry Collin de Sussy », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Jean-Paul Barbier, « Collin de Sussy », Horizons d'Argonne, no 84, 2007
  • Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Histoire généalogique et héraldique des pairs de France, vol. 6, p. 193-194

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