Jean-Baptiste Camberlyn

avocat belge

Le chevalier Jean-Baptiste Camberlyn[1], mieux connu dans les lettres sous le nom de chevalier Camberlyn d'Amougies, du nom d'une seigneurie (appelée en flamand: Amengijs) possédée par son père Gilles Guillaume, est un poète belge de langue latine. Il naquit à Gand le et y mourut le .

Jean-Baptiste Camberlyn d'Amougies
Fonction
Vice-président
Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand (d)
Titre de noblesse
Chevalier
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 61 ans)
GandVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Famille Camberlyn d'Amougies (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions

Biographie

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Jean-Baptiste Guillaume Camberlyn d'Amougies est le fils d'Égide Guillaume Camberlyn, seigneur d'Amougies, conseiller au conseil de Flandres, et d'Anne Justine de Graeve.

Il avait épousé Élisabeth de Partz de Courtray, née à Bruxelles le et décédée dans sa ville natale le dont il eut un fils Hyacinthe[2].

En 1816 Jean-Baptiste Camberlyn et son frère Joseph-Guillaume Camberlyn furent anoblis par le roi Guillaume Ier des Pays-Bas.

Après avoir étudié le droit à l'ancienne Université de Louvain, il fit une carrière de magistrat en tant que juge au tribunal de première instance de Gand sous le régime français. Il conserva sa charge lors du royaume uni des Pays-Bas et après 1830 il fut un des rares magistrats dont le Gouvernement provisoire conserva le poste[3].

Son œuvre poétique

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Ses poésies latines, souvent des poèmes de circonstances célébrant le jardin botanique de Gand, le roi Guillaume Ier et son épouse, le prince Frédéric, le pape Léon XII, le roi Louis XVIII et quelques œuvres plus importantes, eurent alors un immense succès et la presse de l'époque en faisait volontiers l'éloge. On peut le compter à côté d'un Jean-Dominique Fuss, et d'un Jacques-Joseph Deglimes parmi les trois meilleurs poètes latins de son temps, qui formaient alors ce qu'on pourrait appeler une sorte de Trias Poetica Belgica.

Son talent littéraire fut récompensé en haut lieu et il fut décoré tour à tour de la croix de chevalier de la Légion d'honneur, puis de l'ordre du Lion Belgique et devint même commandeur de l'ordre du Phénix de Hohenlohe, tant la réputation de sa plume s'était répandue au loin quoiqu'il n'ait commencé à publier qu'à l'âge déjà mûr de quarante-trois ans.

Il devint vice-président de la Société royale des beaux-arts et de littérature de Gand.

L'ensemble de son œuvre a été publiée à Gand en 1828, sous le titre de Miscellanea.

On y remarque les poésies suivantes :

  • In caedem Egmondi : sur la mort du comte d'Egmond.
  • Ars Costeriana : où il loue Laurent Coster de Haarlem d'avoir inventé l'imprimerie.
  • Eyckii immortali genio : au génie immortel de Van Eyck.
  • Buckelingii genio, poésie dithyrambique célébrant l'immortel génie de Willem Beukelszoon qui fut le premier à avoir découvert la méthode pour encaquer le hareng[4].

Il est l'auteur aussi de quelques pamphlets contre Napoléon[5].

Son œuvre, célèbre de son temps, est tombée dans l'oubli, mais elle témoigne de ce qu'était la littérature à son époque.

  1. Sa tante Marie-Jeanne Camberlyn (1724-1801) était l'épouse de Pierre Beyens (1721 -an IX), bailli de Deurle et Bachte, receveur de diverses paroisses et seigneuries, puis notaire et bourgmestre de Deinze de 1781 à 1792. Ancêtre des barons Beyens
  2. Dans la chapelle Schreiboom à Gand est conservée comme peinture votive le portrait de son fils Hyacinthe enfant. (D'après Guy Schrans, Vrijmetselarij te Gent in de XVIIIe eeuw, Gand, 1997).
  3. Guy Schrans, Vrijmetselarij te Gent in de XVIIIe eeuw (Franc-maçonnerie à Gand au XVIIIe siècle), Gand, 1997
  4. Voici ce qu'en écrit le Messager des sciences et des Arts, Gand, vol. 3, 1825, p. 494: « Nous regrettons que la destination du Messager ne nous permette pas d'insérer en entier le poëme que M. le chevalier de Camberlyn vient de composer en l'honneur de Beukelins. Cette pièce inspirée à l'auteur par l'amour de la patrie, ajoutera à la réputation qu'il s'est déjà faite par une foule d'autres compositions latines où brillent également le talent et le patriotisme. Le sujet de celle-ci offrait beaucoup de difficultés. Il y a, dans l'art d'encaquer le hareng, des détails minutieux, des termes techniques auxquels la poésie n'est pas accoutumée, et ce n'est pas le moindre mérite de M. de Camberlyn, que d'avoir pu les rendre avec autant de précision que d'élégance. Nous en citerons un exemple. Le pêcheur de Biervliet, éclairé tout à coup par un rayon de la lumière céleste, se met a l'œuvre :
    Ad mandata vigil, dioque afflamine plenus
    Halecûm lustrat maculata cadavera, et intus
    Exta videt, venas quis polluat inspicit humor ;
    Sic rimatur ubi putredinis ignea sedes,
    Occultisque mali secessibus incubat acer ;
    Viscera pervadens Harpyis advenit antris,
    Et labis reperit causas, palpansque venena,
    Noxia solerter secat exta, benignaque servat ;
    Abluit, emendat, vegeto sale corpora condit,
    Roboreis et doliolis condita reponit.
    Ce peu de vers suffira pour justifier ce que nous venons de dire, et démontrer que le poëte latin le plus fécond de la Belgique, n'est pas indigne des éloges que nos feuilles publiques se sont plu a lui accorder. Le passage suivant, où l'auteur montre les Belges, affrontant les mers du nord, pour courir a la pêche du hareng, ne sera pas lu avec moins de plaisir :
    Cuncta viri dum tentabant discrimina ponti,
    Non timuêre ad hyperboreos excurrere hiatus,
    Dirus ubi ad rupes, monstra inter aquatica et ursos,
    In tumido Boreas ventorum carcere rugit ;
    Innumeri hic nabant, mavortio et ordine, pisces,
    Argentoque refulgebant et murice turmae ;
    Has lustrare plagas numen suadebat amicum,
    Perque gelu et brumas dextrum comparuit omen :
    Et vox aethereis resonabat ab orbibus alma :
    "Macti animo, Belgae, impavidos augete labores",
    "Larga salutiferis non deerunt praemia coeptis".
    Nous pourrions transcrire encore les morceaux où l'auteur décrit les mœurs, les migrations, la pêche de ce poisson précieux, qu'on regarde avec raison comme une des sources les plus fécondes de la richesse nationale. Nous y renvoyons les amis de la littérature latine. Ce n'est pas que cette pièce soit dans le commerce. M. de Camberlyn ne spécule pas sur ses ouvrages. Il en fait un délassement de ses occupations plus sérieuses, les donne à ses amis, et n'en veut retirer d'autre avantage que l'estime des gens qui aiment les arts, leur pays et leur Prince. »
  5. Guy Schrans, Vrijmetselarij te Gent in de XVIIIe eeuw (Franc-maçonnerie à Gand au XVIIIe siècle), Gand, 1997: "En 1813 il fit imprimer sous un faux nom des pamphlets anti-français, dont il se prévalu lors de l'arrivée des Alliés": "m’étant rendu aux audiences des commissaires généraux pour les puissances alliées, LL EE m'ont remercié, au nom des puissances, de ma courageuse fidélité, pour avoir osé publier ces pièces sous le poignard de l’usurpateur".

Bibliographie

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Sur les autres projets Wikimedia :

  • Michaud, Biographie universelle.
  • Ode, Biographie universelle.
  • Vanderhaegen, Bibliographie gantoise.
  • Aug. Vander Meersch, "Jean-Baptiste Camberlyn d’Amougies, poète latin", dans: Biographie Nationale de Belgique, T. III, Bruxelles, 1872, col. 271-272.
  • Eugène De Seyn, Dictionnaire, etc.
  • Charles Poplimont, La Belgique héraldique, Paris, 1866, tome VIII, p. 278 (famille de Partz).

Liens externes

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