Jagdstaffel 10

Escadrille de chasse allemande de la Première Guerre mondiale

La[N 1] Königlich Preußische Jagdstaffel Nr 10 ou Jagdstaffel 10 (terme abrégé en Jasta 10) est une escadrille de la Luftstreitkräfte, la branche aérienne de l'Armée impériale allemande pendant la Première Guerre mondiale. Jasta est un acronyme formé par l'abréviation du mot allemand Jagdstaffel (escadrille de chasse). L'unité totalise 157 victoires aériennes confirmées pendant la guerre, au prix de 20 pilotes tués et 10 blessés au combat ainsi qu'un tué dans un accident et 4 pilotes faits prisonniers.

Jagdstaffel 10
Photo noir et blanc d'un groupe de pilotes devant un avion
Plusieurs pilotes de la Jasta 10 en juillet 1917. En partant de la gauche: Hermann Brettel, Vizefeldwebel Bausner, Vizefeldwebel Adam Barth, Leutnant Offermann, Ernst von Althaus (commandant de l'escadrille), Leutnant Max Kühn, Ernst Weigand (commandant en second de l'escadrille), Leutnant von Beber-Palubizki, Leutnant Erich Löwenhardt, Alois Heldmann (en)[1].

Création
Dissolution
Pays Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Branche Luftstreitkräfte
Type Jagdstaffel
Rôle Aviation de chasse
Guerres Première Guerre mondiale

Histoire

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La Jagdstaffel 10 est formée le à Phalempin, à l'ouest de Douai, sur la base d'une unité déjà existante : le Kampfseinsitzer Kommando (KEK) 3 (litt. détachement de chasseurs monoplaces 3), chargé de soutenir la 6e armée[3]. Le KEK 3 est renommé pour devenir la Jagdstaffel 10 et son effectif est légèrement étendu. La nouvelle escadrille est opérationnelle dès le suivant et est équipée d'un assortiment d'avions divers : quatre Fokker E.IV, deux Fokker D.II, un Halberstadt D.II et deux Albatros D.II. L'unité est placée sous le commandement de l'Oberleutnant Ludwig Linck, un officier déjà expérimenté. De ce fait, l'escadrille est connue dans son secteur sous le nom de Jagdstaffel « Linck »[4].

L'Oberleutnant Linck est cependant tué au combat dès le et laisse son poste de Staffelführer à Karl Rummelspacher, qui va assurer la fonction jusqu'en . Après avoir soutenu les opérations de la 5e armée jusqu'au début de l'année 1917, la Jasta 10 passe dans le secteur de la 4e armée près de Courtrai. Elle y reste jusqu'en novembre, lorsqu'elle est intégrée à la Jagdgeschwader I (en), la nouvelle escadre qui rassemble les Jasta 4, 6, 10 et 11 sous les ordres de Manfred von Richthofen[4]. Surnommée le « cirque volant » en raison des couleurs vives des appareils de ses différentes escadrilles et de la façon dont elle est transportée en train le long du front comme un cirque le serait de ville en ville[5], cette escadre a vocation à être employée sur tous les points chauds du front de l'Ouest, plutôt qu'à soutenir une grande unité précise[5].

 
Werner Voss, l'éphémère commandement de la Jasta 10, devant son Fokker Dr.I personnel. Le visage peint sur le capot de son appareil a été interprété par Alex Imrie comme étant une référence aux cerfs-volants japonais Rokkaku, avec lesquels certains enfants de sa ville natale de Krefeld étaient familiers en raison des liens entre l'industrie textile de la ville allemande et le Japon[6].

En conséquence, la Jasta 10 sert à partir du mois de sur plusieurs fronts et avec plusieurs armées. Les intenses combats auxquels elle prend part avant et après son affectation au « cirque volant » lui coûtent cependant plusieurs commandants : Albert Dossenbach (en) est tué au combat le . Son successeur Ernst von Althaus est rapidement démis en raison de problèmes de vue qui se développent chez lui. Il est remplacé par Werner Voss, qui est tué à son tour le . Hans Klein (en) prend ensuite le commandement de l'escadrille et le conserve jusqu'au , lorsqu'il est blessé aux commandes de son Pfalz D.III. Son successeur, Erich Löwenhardt, est tué dans une collision aérienne avec un autre pilote allemand au cours d'un combat le . Le commandement de l'escadrille passe alors au Leutnant der Reserve Arthur Laumann (en), qui va le conserver jusqu'à la fin des hostilités[4].

L'escadrille est dissoute à une date indéterminée après la signature de l'armistice du 11 novembre 1918[4].

Liste des commandants (Staffelführer)

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  1. Oberleutnant Ludwig Linck (tué au combat) : -
  2. Oberleutnant Karl Rummelspacher : -
  3. Leutnant der Reserve Albert Dossenbach (en) (tué au combat) : -
  4. Ernst von Althaus : -
  5. Werner Voss (tué au combat) : -
  6. Oberleutnant[7] Ernst Weigand (tué au combat) : -
  7. Leutnant der Reserve Hans Klein (en) (blessé au combat) : -
  8. Leutnant der Reserve Hans Weiss (en) (par intérim) : -
  9. Leutnant Erich Löwenhardt (par intérim) : -
  10. Leutnant Erich Löwenhardt : -
  11. Leutnant der Reserve Alois Heldmann (en) (par intérim) : -
  12. Leutnant Erich Löwenhardt (tué au combat) : -
  13. Leutnant der Reserve Alois Heldmann (par intérim) : -
  14. Leutnant der Reserve Arthur Laumann (en) : -

Membres célèbres

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13 as de l'aviation ont fait partie de la Jagdstaffel 10 au cours de la guerre[4]:

Liste des bases d'opération

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  1. Phalempin : -
  2. Jametz, près de Stenay : -
  3. Ancrevillers (lieu non identifié) : - date de départ inconnue
  4. Leffincourt : date d'arrivée inconnue -
  5. Bersée : -
  6. Heule : -
  7. Marckebeke (quartier de Courtrai) : -
  8. Iwuy : -
  9. Awoingt : -
  10. Léchelle[8] : -
  11. Harbonnières-Proyart : -
  12. Cappy : -
  13. Lomme : -
  14. Étreux : -
  15. Ferme Puisieux[9](commune de Chambry) : -
  16. Ferme Rugny (commune de Beugneux) : -
  17. Ferme Mont-Hussard (entre les communes de Braine et Courcelles-sur-Vesle)[10] : -
  18. Ferme Puisieux : -
  19. Ennemain : -
  20. Bernes : -
  21. Escaufourt : -
  22. Metz-Frescaty : -
  23. Marville : -
  24. Tellancourt : -

Notes et références

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  1. Staffel est un terme féminin, en allemand[2].

Références

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  1. VanWyngarden 1995, p. 29.
  2. (de) « Staffel – Schreibung, Definition, Bedeutung, Etymologie, Synonyme, Beispiele », sur Digitales Wörterbuch der deutschen Sprache (consulté le )
  3. (de) « Kampfeinsitzerkommando 3/ KEK 3 », sur www.frontflieger.de (consulté le )
  4. a b c d et e Franks, Bailey et Guest 1993, p. 33.
  5. a et b Franks, Bailey et Guest 1993, p. 18.
  6. VanWyngarden 1995, p. 32.
  7. « Landesarchiv Baden-Württemberg Abt. Hauptstaatsarchiv Stuttgart - Dokumente », sur www2.landesarchiv-bw.de (consulté le )
  8. « Léchelle – ANCIENS AÉRODROMES », sur www.anciens-aerodromes.com (consulté le )
  9. « Ferme Puisieux – ANCIENS AÉRODROMES », sur www.anciens-aerodromes.com (consulté le )
  10. « Ferme Mont-Hussard – ANCIENS AÉRODROMES », sur www.anciens-aerodromes.com (consulté le )

Bibliographie

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