Isabelle Prévost-Desprez

magistrate française
Isabelle Prévost-Desprez
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (64 ans)
LilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Isabelle PrévostVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Tribunal de grande instance de Paris (d) (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata

Isabelle Prévost-Desprez, née le à Lille[1], est une magistrate française, actuellement première vice-présidente adjointe au Tribunal judiciaire de Paris.

Biographie modifier

Isabelle Prévost-Desprez est la fille du docteur Prévost, médecin généraliste à Aniche dans le département du Nord[2].

Titulaire d'une maîtrise de droit, elle est nommée auditrice de justice en 1983. Substitut du procureur de la République près du tribunal de grande instance de Lille (1984), puis près du tribunal de grande instance de Paris, elle est ensuite juge d'instruction à ce même tribunal (1992). Elle est nommée juge d'instruction au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris (1998).

Elle est en 2003 vice-présidente, chargée de l'instruction, au Tribunal de grande instance de Nanterre[3]. En 2005, au même poste mais déchargée de l'instruction[4] (Hauts-de-Seine), elle préside notamment la 15e chambre du Tribunal de grande instance de Nanterre, chargée des affaires financières.

La chancellerie l'a proposée le pour le poste de première vice-présidente adjointe au tribunal de grande instance de Créteil[réf. nécessaire].

Elle est nommée en 2016 première vice présidente adjointe au tribunal de grande instance de Paris[5].

En 2020, Isabelle Prévost-Desprez participe à un rassemblement de 150 magistrats contre le garde des sceaux Éric Dupond-Moretti[6].

Quelques affaires traitées

Elle est intervenue dans différentes affaires, notamment :

Au début de l'été 2002, Imad Lahoud est mis en examen, pour faux et complicité de faux, par les juges Valérie Salmeron et Isabelle Prévost-Desprez.

En 2018, la XVIe chambre correctionnelle qu'elle préside juge Jawad Bendaoud, Mohamed Soumah (pour «recel de malfaiteurs terroristes») et Youssef Aït Boulahcen (pour «non-dénonciation de crime terroriste») pour des faits liés aux attentats du 13 novembre 2015[8].

En 2021, Isabelle Prévost-Desprez juge des policiers de la brigade anti-criminalité pour des faits de corruption, de trafic de stupéfiants, de violences et de procédures falsifiées[9]. Le 26 février, elle préside une audience d'homologation de la Convention judiciaire d'intérêt public concernant des faits de corruption du Groupe Bolloré[10]. En septembre, la Xe chambre correctionnelle qu'elle préside juge Alexandre Benalla[11].

Affaire Woerth-Bettencourt

En conflit ouvert avec le procureur Philippe Courroye concernant l´affaire Woerth-Bettencourt[N 1], elle est mise en examen le , à la suite de la plainte de Liliane Bettencourt pour violation du secret de l'instruction[12]. Le , elle est renvoyée en correctionnelle[13]. Elle est relaxée lors de son procès en 2015[14]. La journaliste d'investigation Sophie Coignard la présentait dans son ouvrage Un État dans l'État comme victime d'un piège tendu par un substitut de procureur[15]. Le parquet a cependant fait appel de la décision. Son avocat persiste à évoquer une tentative de déstabilisation[16]. Le , la Cour d'appel de Bordeaux confirme la relaxe[17].

Publications modifier

Isabelle Prévost-Desprez est coauteure, aux éditions Fayard, de deux romans, Le Secret d'Arcadia et L'Affaire Coobra, écrits avec Thierry Colombié, ainsi que d'un récit personnel, Une juge à abattre, écrit avec Jacques Follorou et paru en . Dans ce dernier livre, elle évoque longuement ses relations tendues avec Philippe Courroye, procureur de la République de Nanterre depuis , avec lequel elle avait auparavant coïnstruit, à la fin des années 1990 et au début des années 2000, l'affaire des ventes d'armes à l'Angola (dite « Angolagate »). En effet, la relation des deux magistrats, auparavant sereine, s'est muée en affrontement ouvert depuis que la bataille judiciaire entre Françoise Bettencourt Meyers, fille de Liliane Bettencourt, et François-Marie Banier, ami de la milliardaire et bénéficiaire de divers dons, défraye la chronique, c'est-à-dire depuis l'année 2008.

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de 2007

Références modifier

  1. Luc Le Vaillant, article « La justifière », 5 avril 2007, Libération, également reproduit dans le billet « Presse - Libération (Portrait) - 5 avril 2007 : La justifière », sur le blog Le Secret d'Arcadia, et sur la page « Presse : Le Secret d'Arcadia », sur le site thierry-colombie.fr.
  2. Ville d'Aniche, « conseil municipal du 14 décembre 2012 », sur Mairie-Aniche.fr, (consulté le )
  3. Décret du 8 juillet 2003 portant nomination (magistrature)
  4. Décret du 6 janvier 2005 portant nomination (magistrature)
  5. Décret du 8 août 2016 portant nomination (magistrature)
  6. Stella Bandinu, « «Assis, debout, mais pas couchés», les magistrats en lutte contre le garde des Sceaux », Libération,‎ (lire en ligne)
  7. a et b « Isabelle Prévost-Desprez, l'indépendance chevillée au corps », L'Express,‎ (lire en ligne)
  8. Aude Bariéty, « Jawad Bendaoud devant la justice : un procès singulier », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  9. Ismaël Halissat, « De un an de sursis à huit ans de prison ferme pour les policiers de la BAC du XVIIIe », Libération,‎ (lire en ligne)
  10. « Dans une affaire de corruption en Afrique, la justice française refuse le plaider-coupable de Vincent Bolloré », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Paule Gonzalès, « Un Alexandre Benalla très policé devant ses juges », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  12. Bettencourt : la juge Prévost-Desprez à son tour mise en examen, sur le site leparisien.fr du 3 juillet 2012
  13. « Affaire Bettencourt : la juge Prévost-Desprez renvoyée en correctionnelle », lemonde.fr, 23 septembre 2013.
  14. Affaire Bettencourt : la juge Isabelle Prévost-Desprez acquittée sur Le Point
  15. Entre autres, page 115 de l'ouvrage, éd. Albin Michel : « Méfie-toi, on va te monter un chantier. »
  16. Affaire des fadettes du « Monde » : la justice fait appel de la relaxe de la juge Prévost-Desprez, sur Le Monde
  17. « Affaire Bettencourt : la juge Prévost-Desprez relaxée en appel », Le Parisien,‎ (lire en ligne)