Horloges publiques de Fontainebleau

ensemble d'instruments installés dans différents lieux de Fontainebleau, en France

Les horloges publiques de Fontainebleau sont un ensemble d'instruments installés dans différents lieux de la ville de Fontainebleau, en France, fournissant l'heure aux habitants et aux visiteurs.

Histoire

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Le , tel que l'annonce le maire Alfred Meunier, les différences entre les différentes horloges (« de la Ville, du Palais, de l'École d'application ») sont effacées en prenant pour référentiel imposé le cadran extérieur du bâtiment voyage de la gare ferroviaire[1],[2]. À la fin du XIXe siècle (avant 1899 au moins), c'est le commandant du génie Chéri qui, faisant sa promenade quotidienne à cheval, prend « l'heure-mère » à la gare et vérifie l'exactitude des cadrans bellifontains. La tendance en cette fin de siècle est de placer les horloges de la ville d'environ cinq minutes en avance[3],[4].

La rédaction de l'hebdomadaire local L'Abeille de Fontainebleau signale pourtant en un retard, « des différences de 2 à 3 minutes et quelques fois de 5 » et un décalage de deux minutes entre la gare et l'hôtel de ville, ainsi que l'absence de concordance donnant par conséquent une heure sonnée respectivement par le château, l'hôtel de ville, puis l'église à une ou deux minutes d'intervalle[3]. Début août 1903, les variations importantes entre ces trois horloges principales sont mentionnées dans la presse, potentiellement imputables aux travaux qui ont lieu sur les clochers du palais et de l'église[5] ; la rédaction de L'Abeille constate de nouveau une tendance au retard « de 1, 2 et 3 minutes » des horloges du château, de l'hôtel de ville et de l'église, par rapport à l'heure extérieure de la gare[4]. En de nouveau, elle signale un décalage davantage marqué entre « les horloges publiques et privées de la ville » , à tel point qu'il n'aurait été alors « plus possible [...] de savoir l'heure même à peu près exactement »[6].

 
Publicité pour la boutique d'horlogerie de N. Pétry parue dans L'Abeille de Fontainebleau du .

Lors du changement du méridien de référence (de celui de Paris à celui de Greenwich) en 1911, l'heure légale est retardée de 9 minutes 21 secondes, un changement qui doit intervenir dans la nuit du au . Si le règlage des horloges a pu être satisfait dans les grandes villes à minuit, Fontainebleau doit se résoudre à faire intervenir les horlogers dans la journée du pour éviter « de se rompre le col par la nuit dans les escaliers-échelles » comme l'explique L'Abeille de Fontainebleau[7].

Lors de la séance extraordinaire du , le conseil municipal décide de confier l'entretien et le remontage des horloges publiques à l'horloger Pétry (15 rue des Sablons), moyennant 500 francs par an[8]. Dix ans plus tard, le , le conseil municipal vote 350 francs pour l'entretien des horloges électriques de la ville[9].

Liste des horloges

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Horloges actuelles

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Illustration Support Coordonnées Remarques
  Hôtel de ville 48° 24′ 17″ N, 2° 42′ 04″ E En 1907, sonne l'heure et la demie et son cadran est éclairé intérieurement[10].
  Tour de l'horloge du château 48° 24′ 09″ N, 2° 41′ 58″ E Sous le règne de François Ier, un clocher à horloge est installé à la chapelle de la Trinité. La tour est surélevée sous Louis XIII avec installation d'une horloge à trois cadrans, œuvre de Jean Legaigneur, maître horloger à Paris. Le clocher et les cloches sont victimes de l'incendie du pavillon des Armes en 1702. C'est en 1812 qu'est installée l'horloge actuelle, œuvre de Jean-Joseph Lepaute, comme le prouve l'inscription « Sous l’Empire de Napoléon le Grand, S.E. le duc de Frioul étant grand maréchal du Palais, S.E. le duc de Cadore, intendant général de Sa Majesté, M. le baron Costaz, intendant des Bâtiments de la Couronne et M. Heurtault, architecte du palais, Jean-Joseph Lepaute, horloger de l’Empereur, a fait cette horloge pour le palais de Fontainebleau »[11]. En 1907, avec celle du quartier Henri-IV, sonne l'heure, le quart et la demie[10].
  Église Saint-Louis 48° 24′ 19″ N, 2° 42′ 05″ E En 1907, sonne l'heure et le quart[10].
  Bâtiment de la Mission 48° 24′ 21″ N, 2° 42′ 04″ E L'hebdomadaire local L'Abeille de Fontainebleau, jugeant l'horloge « peu lisible » dans son numéro du , demande à en repeindre le cadran[12]. C'est ainsi que le cadran et le mouvement sont rénovés, le premier étant déposé dans la semaine du [13]. En 1907, ne sonne plus[10].
  Hôtel de l'Aigle Noir[10] 48° 24′ 14″ N, 2° 41′ 57″ E
  Bâtiment F du lycée François-Ier 48° 24′ 33″ N, 2° 41′ 44″ E Une première horloge, déjà « beaucoup usagée » puisque provenant de l'ancien collège, est installée en 1883[14]. Pour assurer son service, le conseil municipal vote, dans sa séance du , une somme de 446,40 francs pour « l'établissement d'un petit escalier »[15]. Dans les années 1910, son fonctionnement commence a être altéré jusqu'à son arrêt allant jusqu'à la perte des aiguilles du cadran. Le principal du collège Carnot, Charles Boinet, adresse ainsi au maire Lapeyre une demande pour sa réparation, voire le remplacement de cette horloge qui sert également aux habitants du quartier[14]. La demande est renvoyée à la commission des Bâtiments par le conseil municipal, dans sa séance du [16]. Le remplacement est estimé dans une fourchette de 1 000 à 1 200 francs, tandis que pour les réparations nécessaires à 370 francs par devis, la commission optant pour cette dernière solution, ce que le conseil approuve le [14]. En 1907, sonne l'heure et la demie[17].
Hôpital de Fontainebleau 48° 24′ 42″ N, 2° 41′ 54″ E En 1907, sonne l'heure et les quarts en double[17].
  Clinique Saint-Joseph 48° 24′ 41″ N, 2° 42′ 08″ E En 1907, sonne l'heure et la demie[17].
  École Sainte-Marie 48° 24′ 21″ N, 2° 41′ 49″ E En 1907, sonne l'heure et la demie[17].
École Saint-Merry 48° 24′ 06″ N, 2° 41′ 22″ E
  Bâtiment de l'Horloge du quartier Boufflers 48° 24′ 15″ N, 2° 41′ 46″ E En 1907, sonne l'heure et la demie[10].
  Quartier Lariboisière 48° 24′ 05″ N, 2° 42′ 57″ E En 1907, sonne l'heure et la demie[10].

Horloges disparues

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Illustration Support Coordonnées Remarques
  Portail Henri-IV du château 48° 24′ 12″ N, 2° 42′ 08″ E En 1907, sonne l'heure et la demie[10]. Elle est arrêtée le [18].
  Quartier Chataux 48° 24′ 36″ N, 2° 41′ 57″ E En 1907, son cadran est éclairé intérieurement[17].
Quartier des Héronnières 48° 24′ 02″ N, 2° 42′ 35″ E Placée sur la façade côté forêt. En 1907, sonne l'heure et le quart[10].
  Hôtel de Moret et d'Armagnac 48° 24′ 17″ N, 2° 42′ 08″ E En 1907, son cadran est éclairé extérieurement[10].
  Hôtel du Cadran-Bleu (actuellement hôtel Napoléon)[10] 48° 24′ 15″ N, 2° 42′ 01″ E
  Portail au 164 rue Grande (ancien hôtel de Duras) 48° 24′ 32″ N, 2° 42′ 15″ E Lors de sa séance du , le conseil municipal vote une somme de 240 francs « pour l'installation du gaz destiné à éclairer l'horloge de l'école des garçons »[19]. À la suite de la proposition du dénommé Papillon, le conseil vote le une somme de 293,5 francs pour la remise en état de l'horloge[20],[21]. Avant 1907, sonne l'heure, les quarts en double et l'avant-quart (donc 21 coups pour le midi avec un coup pour l'avant-quart, huit pour les quatre quarts en double et douze pour le midi)[10].
  Immeuble au 10 rue de France 48° 24′ 16″ N, 2° 41′ 57″ E Sur la boutique d'horlogerie de Nollin[10].
  Immeuble au 99 rue Grande (place de l'Étape) 48° 24′ 28″ N, 2° 42′ 13″ E Sur la boutique d'horlogerie de Bénard. En 1907, sonne l'heure et la demie et répète l'heure[10].
Immeuble au 13 rue de la Paroisse 48° 24′ 20″ N, 2° 42′ 02″ E Sur la boutique d'horlogerie de Raynaud-Sauvé[10].
Maison Deloy En 1907, son cadran est éclairé intérieurement[17].
Usine d'électricité En 1907, son cadran est éclairé extérieurement[17].
  Arrêt du tramway à la place de l'Étape 48° 24′ 29″ N, 2° 42′ 14″ E

Propositions non abouties

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Halle du marché

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Lors de la séance du , les conseillers Ronsin et Sauvé demandent l'installation d'un fil électrique allant de l'horloge de l'église au clocher de la halle de marché où un cadran serait installé[22].

Hôtel des Postes

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Vue en contre-plongée de la façade avec l'inscription « Postes et Télégraphes » au-dessus de l'entrée et la lucarne décorée encore au-dessus, photographiées en .

Dans son numéro du , l'hebdomadaire local L'Abeille de Fontainebleau écrit la constatation que « nombre de personnes se préoccupent de l'absence d'horloge sur les plans du nouvel hôtel des Postes » en indiquant que « jamais l'indication de l'heure ne fut plus nécessaire que sur un hôtel des Postes, tout comme sur une gare ou bien d'autres établissements publics ». La rédaction du journal propose alors de modifier les plans et d'insérer le cadran dans le tympan de la lucarne décorée, qui, à cette époque, n'est pas encore sculpté[23]. Presque un an plus tard, dans le numéro du , après avoir fourni une description du bâtiment, la Rédaction s'attarde sur cette question en affirmant : « Reste l'horloge extérieur, nous l'obtiendrons sans aucun doute. Et alors tout sera parfait. »[24]. Mais ne voyant aucune avancée de ce côté, elle réitère son interrogation dans son numéro du en ces termes : « Et l'horloge, où sera-t-elle ? Sera-t-elle, même ? »[25]. Poursuivant finalement dans le numéro du , elle avance que l'horloge « ne sera peut-être pas placée du tout », tout en y proclamant « La France est si pauvre... »[26]. Malgré cette préoccupation constante, une telle horloge n'est finalement pas installée.

Le même journal réitère dans son numéro du où un inventaire des horloges publiques est dressé : « nous persistons à répéter qu'il manque une horloge à l'hôtel des Postes »[27]. Puis, remet cette question au goût du jour dans son numéro du , soit plus de 32 ans plus tard, relatant le décalage qui existe entre les délais de la poste calés sur l'heure donnée par la tour Eiffel et les usagers qui se réfèrent aux horloges de l'église et de l'hôtel de ville. La Rédaction argue alors : « puisque l'Administration est si moderne, elle pourrait au moins, offrir au bureau de poste de Fontainebleau une horloge extérieure »[28]. Cependant, aucun dispositif ne voit le jour.

Références

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  1. Alfred Meunier, « Horloges publiques », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 40, no 6,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  2. Alexandre Guénée, « Horloges publiques », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 41, no 52,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  3. a et b « Nos horloges », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 65, no 29,‎ , p. 5 (lire en ligne  )
  4. a et b « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 69, no 39,‎ , p. 2 (lire en ligne  , consulté le )
  5. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 69, no 32,‎ , p. 2 (lire en ligne  , consulté le )
  6. « Échos et nouvelles », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 78, no 3,‎ , p. 2 (lire en ligne  , consulté le )
  7. « Faits divers », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 77, no 11,‎ , p. 2 (lire en ligne  , consulté le )
  8. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 87, no 34,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  9. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Informateur de Fontainebleau, vol. 32, no 53,‎ , p. 5 (lire en ligne  , consulté le )
  10. a b c d e f g h i j k l m n et o L'Abeille de Fontainebleau 1907, p. 2. col. 2
  11. Restauration des pendules : dossier de presse, Fontainebleau, Château de Fontainebleau, , 28 p. (lire en ligne), p. 25
  12. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 74, no 13,‎ , p. 2 (lire en ligne  , consulté le )
  13. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 74, no 15,‎ , p. 2 (lire en ligne  )
  14. a b et c « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 79, no 32,‎ , p. 5 (lire en ligne  , consulté le )
  15. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 44, no 52,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  16. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 27, no 79,‎ , p. 3 (lire en ligne  , consulté le )
  17. a b c d e f et g L'Abeille de Fontainebleau 1907, p. 2. col. 1
  18. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 69, no 52,‎ , p. 2 (lire en ligne  , consulté le )
  19. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 44, no 15,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  20. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 54, no 11,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  21. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 54, no 15,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  22. « Conseil municipal de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 43, no 14,‎ , p. 1 (lire en ligne  , consulté le )
  23. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 51 de la 59e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )
  24. « L'Hôtel des Postes de Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 46 de la 60e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  )
  25. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 48 de la 60e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  )
  26. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 49 de la 60e année,‎ 1894-13-07, p. 1/4 (lire en ligne  )
  27. « Nos horloges », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 73, no 18,‎ , p. 2/6 (lire en ligne  , consulté le )
  28. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 21 de la 92e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )

Bibliographie

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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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