Hôtel de l'Aigle Noir

hôtel à Fontainebleau, France
Hôtel de l'Aigle Noir
Hotêl de l'Aigle Noir vu de face.
Localisation
Adresse
Coordonnées
Architecture
Type
Style
Équipements
Étoiles
Niveaux
3Voir et modifier les données sur Wikidata
Chambres
53[1]
Gestion
Propriétaire
Gestionnaire
Aigle Noir (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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L'hôtel de l'Aigle Noir, communément l'Aigle noir et anciennement hôtel de Retz, est un établissement hôtelier de luxe situé à Fontainebleau, en France.

Situation et accès modifier

L'hôtel est situé au no 27 de la place Napoléon-Bonaparte, dans le centre-ville de Fontainebleau, et plus largement au sud-ouest du département de Seine-et-Marne.

Historique modifier

La date de construction et l'architecte sont inconnus. Le bâtiment a été construit pour accueillir les courtisans durant des déplacements du roi au château[2]. L'hôtel a été acquis par le Cardinal Bertrand avant 1555. Il a été la propriété de seigneurs de Retz de 1555 à 1677 sous le nom d'« Hôtel de Retz ». Il devient ensuite la propriété de divers autres nobles ce qui lui fait changer son nom en « Hôtel de Coislin », puis « Hôtel de Nangis ». Longtemps résidence privée, les lieux sont convertis en hôtellerie au début du XVIIIe siècle. La mention la plus ancienne retrouvée remonte à un acte de 1764. Le nom actuel de l'hôtel « Aigle Noir » apparaît en 1810[3].

Dans la première moitié du XXe siècle, l'hôtel accueille diverses conférences attestées dans la presse locale : citons, par exemple, une série de séances début 1902 autour de la littérature par Pierre Robert[4] ou bien encore la conférence du sur les cadets de l'Alcazar par Henri Massis et qui recueille plus de 300 Bellifontains[5]. On peut en outre noter à cette période un soin particulier qui est accordé à la décoration de façades : en 1937, notamment, le propriétaire Lézier obtient le 1er prix au concours des balcons fleuris organisé par la corporation locale de Saint-Fiacre et reçoit de ce fait un vase de Sèvres offert par le président de la République, Albert Lebrun[6].

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'ancien gérant Joseph Hermann est condamné lors de l'audience du à une peine de travaux forcés à perpétuité[7]. Les salons de l'hôtel accueillent par ailleurs, le de la même année, un banquet avec les autorités américaines et françaises après une cérémonie de remise de plaques commémoratives au théâtre municipal[8].

En 1984, durant la réunion pour la Sommet européen de Fontainebleau, l'hôtel de l'Aigle Noir et l'INSEAD accueillent des réunions et des conférences de presse[9].

Devenue propriété de la famille Duvauchelle depuis cinq générations, l'hôtel passe aux mains de Richard Duvauchelle qui en devient responsable hôtelier après une école de commerce. Celui-ci devient également une figure de la politique locale à partir de 1989 (plusieurs mandats municipaux à Fontainebleau et à La Chapelle-la-Reine, y compris en qualité d'adjoint au maire) ; il décède le des suites d’un cancer[10].

Le bâtiment mitoyen qui accueille d'abord l'hôtel du Palais, devient partie intégrante de l'Aigle noir[11]. L'hôtel devient une enseigne MGallery dans les années 2020, s'inscrivant dans le développement du « segment luxe et premium » d'Accor[12].

Liste des propriétaires et gérants modifier

Liste des propriétaires des lieux du bâtiment depuis 1555[3].

Propriétaires Titres et distinctions Acquisition Fin
Cardinal Bertrand Garde des sceaux de Henri II 1555
Jean d'Annebault Baron de Retz 1555 1562
Claude-Catherine de Clermont-Dampierre Baronne de Retz 1562 1565
Albert de Gondi Duc de Retz, Maréchal de France 1565 1602
Henri de Gondi Duc de Retz 1603 1659
Pierre de Gondi Duc de Retz 1659 1676
Paule-Françoise de Gondi Duchesse de Lesdiguières 1677 1682
Pierre-Armand du Cambout Cardinal de Coislin, Évêque d'Orléans 1682 1706
Henri-Charles du Cambout Duc de Coislin, Évêque de Metz 1706 1732
Marie-Henriette d'Aloigny de Rochefort Comptesse de Blanzac 1732 1736
Louis-Armand de Brichanteau Marquis de Nangis, Maréchal de France 1736 1742
Marie-Louise de Roye de la Rochefoucauld Comtesse de Doges 1742 1762
Félicité de Lopriac de Donges Marquise de Querhoent 1762 1772
Étienne Touchet « Baigneur privilégié de Roy » 1772 1792
Félicité de Lopriac de Donges Marquise de Querhoent 1792 1793
Étienne Beaupère Marchand plâtrier 1793 1801
Véronique Leroy Veuve Beaupère 1801 1828
Éloi Isambert Propriétaire-rentiers 1828 1843
Consorts Debionne Héritiers d'Elois Isambert 1843 1854
Henri-Antoine Thurot

Hélene Drouhin

Propriétaires 1854 1863
Alexandre Menage

Marguerite Thurot

« Maître d'hôtel » 1863 1879
Léon Berger « Maître d'hôtel » 1879 1911
Charles Berger « Maître d'hôtel » 1911 1921
Paul Léon Lamotte

Marie Joséphine Soin

Propriétaires 1921 1963
Charles Lezier

Paulette Lamotte

« Maître d'hôtel » 1963 1976
Pierre Duvauchelle

Janine Lezier

Directeur d'hôtel 1976 1990
Richard Duvauchelle

Michele Scott

Propriétaires 1990 En cours

Chambres modifier

Selon le site officiel, le site dispose en 2023 de 54 chambres[13].

Typologie des chambres[14]
Dénomination Capacité Superficie
Classique Single 1 personne 15 m2
Classique 2 personnes 25 m2
Deluxe 2 personnes 25 m2
Supérieure 2 personnes 25 m2
Junior Suite 3 personnes 30 m2
Exécutive (suite) 4 personnes 50–70 m2

Aménagements modifier

 
Carte postale vers la première moitié du XXe siècle représentant une vue latérale de l’entrée à l’hôtel depuis la rue Denecourt, devant le square. Sur le muret peut-on voir l’inscription « Garage et fosse, entrée rue de Ferrare » tandis que l’une des façades affiche un panneau « Restaurant ».

Au début du XXe siècle, un garage dépendant de l’hôtel avait sa sortie dans la rue de Ferrare, soit derrière l’établissement[15]. L’hôtel a également renfermé un restaurant gastronomique, Le Beauharnais, étoilé Michelin de 1983 à 2000 et qui a fermé en à la suite d’un « échec financier »[16].

Personnalités notables de passage modifier

Plaques du passage de Oscar Vladislas de Lubicz-Milosz et Jacques Prévert sur la façade de l'hôtel, photographiées en .

Représentations culturelles modifier

Cinéma modifier

Littérature modifier

Poésie modifier

« À Fontainebleau
Devant l’hôtel de l’Aigle Noir
Il y a un taureau sculpté par Rosa Bonheur »

Romans modifier

  • 2011 : La Fille de l'Aigle Noir par Denise Augusta Lézier. Fiction dans laquelle plusieurs actions se déroulent dans l'hôtel de l'Aigle Noir et l'hôtel du Palais qui lui est adjacent[35].

Références modifier

  1. « Aigle Noir Hôtel », sur Fontainebleau Tourisme (consulté le )
  2. « Home | Hôtel 4 étoiles Aigle Noir - Fontainebleau (77) - Site Officiel », sur www.aiglenoirhotel.com (consulté le )
  3. a et b Fiche « Historique de l'hôtel de l'Aigle Noir » avec des recherches par Paul-François Martin, à l'accueil de l'hôtel.
  4. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 68, no 13,‎ , p. 1/8 (lire en ligne  , consulté le )
  5. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 102, no 22,‎ , p. 2/4 (lire en ligne  , consulté le )
  6. « Fête de la Saint-Fiacre », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 102, no 36,‎ , p. 2/4 (lire en ligne  , consulté le )
  7. « Cour de justice », L'Avenir de Seine-et-Marne, no 33,‎ , p. 2/2 (lire en ligne  , consulté le )
  8. « Dans une ambiance de sympathie les Américains reçoivent les Français de Fontainebleau », L'Avenir de Seine-et-Marne, no 41,‎ , p. 2/2 (lire en ligne  , consulté le )
  9. Maxime Berthelot, « Seine-et-Marne. (ARCHIVES) En 1984, le sommet de Fontainebleau sauvait (déjà) l'Europe », sur actu.fr, La République de Seine-et-Marne, (consulté le )
  10. a b c d e f g h et i Julien Van Caeyseele et Yoann Vallier, « Fontainebleau : décès de Richard Duvauchelle, patron de l'Aigle noir », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  11. Julien Van Caeyseele, « Fontainebleau : mort de Denise Lézier, la fille de l'Aigle noir », La République de Seine-et-Marne,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  12. Charline Poullain, « Accor signe son implantation en Europe », Tour Hebdo,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  13. « Accueil »  , sur aiglenoirhotel.com (consulté le )
  14. « Chambres »  , sur aiglenoirhotel.com (consulté le )
  15. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, vol. 75, no 23,‎ , p. 1/6 (lire en ligne  , consulté le )
  16. Sophie Bordier, « La fin du restaurant gastronomique de l’Aigle noir », Le Parisien,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  17. Maurice Lecomte, Mélanges historiques sur Fontainebleau, Fontainebleau, Bourges, , 306 p. (lire en ligne)
  18. Eugène Crépet, Lettre à E. Crépet, (lire en ligne  )
  19. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 29 de la 46e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )
  20. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 18 de la 47e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )
  21. « Partie officielle », Journal officiel de la République française, no 67 de la 18e année,‎ (lire en ligne  , consulté le )
  22. « Le ministre de la Guerre à Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 21 de la 47e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )
  23. « Chronique locale », L'Abeille de Fontainebleau, no 40 de la 61e année,‎ , p. 1/6 (lire en ligne  , consulté le )
  24. a et b « M. Myron-Herrick, ambassadeur des États-Unis, à Fontainebleau », L'Abeille de Fontainebleau, no 26 de la 89e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )
  25. François Vignolle et Mathieu Janin, « Les victimes des Tournelles réclament justice », sur leparisien.fr, Le Parisien, (consulté le )
  26. « Réunion du Groupement de la Brie et du Gâtinais », L'Abeille de Fontainebleau, no 29 de la 103e année,‎ , p. 1/4 (lire en ligne  , consulté le )
  27. « Charles Maurras à Fontainebleau », L'Action française, no 203 de la 31e année,‎ , p. 3/6 (lire en ligne  , consulté le )
  28. C.-L. Parison, « Un enjeu de taille: les télécommunications », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  29. Institut François-Mitterrand, « Éloge de François Mitterrand par Elisabeth Guigou », sur mitterrand.org, (consulté le )
  30. Éric Ar Braz, « Les Roques stars débarques - Fontainebleau : mat dans le bois », Jeux et Stratégie, no 7,‎ , p. 53/78 (lire en ligne   [PDF], consulté le )
  31. Pascal Villebeuf, « Deux champions affronteront les passants à Fontainebleau », Le Parisien,‎ , p. 10 (lire en ligne  , consulté le )
  32. Pascal Villebeuf, « Un maître des échecs affrontera le public », Le Parisien,‎ , p. 9 (lire en ligne  , consulté le )
  33. « L'ancien roi de Malaisie reçu à Fontainebleau », Le Parisien,‎ , p. I
  34. a b c d e f et g Jean-Jacques Jelot-Blanc, Si Fontainebleau m'était filmé… (1908-2008, 100 ans de cinéma), Héricy, (ISBN 978-2-86739-384-6)
  35. Denise Augusta Lézier, La Fille de l'Aigle Noir, Paris, IBAcom, , 284 p. (ISBN 978-2-9536-8693-7)

Bibliographie modifier

  • [Tybin 2012] Jean-Daniel Tybin, « La belle histoire de l'Aigle Noir », Fontainebleau : la revue d'histoire de la ville et de sa région, no 2,‎ , p. 23-27 (ISSN 2119-6710, lire en ligne  , consulté le )

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Liens externes modifier