Henri-Léon Camusat de Riancey

avocat, historien, député à l'Assemblée nationale
Henri-Léon Camusat de Riancey
Fonction
Député de la Sarthe
-
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Famille Camusat de Riancey (d), famille CamusatVoir et modifier les données sur Wikidata
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Henri-Léon Camusat de Riancey ( à Paris - à Paris), est un homme politique français.

Biographie modifier

Fils de Adrien Camusat de Riancey et de Caroline-Henriette de Martines, une ancienne famille noble de Champagne, petit-fils d'un émigré mort à l'armée de Condé, il se mariait en 1842 avec Clémentine Pauline Zoé Lefebure des Vaux file du général baron Lefebvre des Vaux. Il fit ses études au collège Henri-IV, remporta le prix d'honneur de rhétorique au concours général, étudia le droit, se fit inscrire comme avocat au barreau de Paris et fut secrétaire de Philippe Dupin.

Défenseur attitré des journaux catholiques et légitimistes, il plaida notamment pour L'Univers, pour les abbés Combalot et Souchet, Louis Veuillot, et quitta le barreau en 1844 pour entrer dans le journalisme.

Il collabora activement à L'Ami de la religion, au Correspondant, à L'Union monarchique, adopta les idées de Montalembert, et fut secrétaire du « comité électoral pour la liberté religieuse ».

Après la Révolution française de 1848, Riancey se porta candidat à la Constituante dans la Sarthe le , lors dit scrutin complémentaire motivé par deux options ; mais sans succès. Il fut plus heureux aux élections pour l'Assemblée législative, le , où il fut élu représentant de la Sarthe.

Il siégea à droite, s'associa à toutes les motions de la majorité monarchiste et prit plusieurs fois la parole, notamment dans les débats sur la loi de l'enseignement. Il soutint notamment un amendement portant son nom, qui impose une taxe aux journaux qui publiaient du roman-feuilleton, une forme littéraire alors jugée dangereuse.

La taxe Riancey se monte à cinq centimes par exemplaire de journal publiant un roman feuilleton, autant dire qu'elle est économiquement insoutenable pour les journaux qui en abandonnent assez vite la publication.

Le premier visé par cette taxe n'est autre qu'Eugène Sue, dont les opinions politiques se rapprochent d'un socialisme modéré à connotations philanthropiques (Marx et Engels analysent son oeuvre et en raillent la tiédeur politique pétrie de "bons sentiments")

Ses Mystères de Paris , extrêmement populaires (à l'époque il est d'usage d'en lire les épisodes dans les cafés ou les loges de concierge devant un public comprenant des analphabètes) exposent brutalement la misère du peuple de la capitale et peuvent se révéler subversives, La presse catholique s'indigne également de l'évocation de la prostitution, jugée indécente.

Sue sera d'ailleurs exilé à Annecy (alors dans le Duché de Savoie) après le Coup d' Etat de Napoléon III et ne pourra que très difficilement publier (en livre, objet cher et de moindre diffusion) ses mystères du peuple, qui en sont la continuation[1].

Dévoué à la politique légitimiste, il ne se rallia point au parti de l'Élysée et fut arrêté et détenu pendant quelques jours à Vincennes lors du coup d'État de 1851.

Reprenant la plume de journaliste, il devint, en 1852, rédacteur en chef de L'Union, organe du « comte de Chambord », qu'il a dirigé jusqu'à sa mort.

Invité avec son frère Charles de Riancey par Augustin Cauchy et Charles Lenormant à la 1re réunion qui a jeté les bases de la fondation de L'Œuvre des Écoles d'Orient[2], plus connue actuellement sous le nom d'Œuvre d'Orient[3], ils sont présents le . Il fait partie des membres de son 1er Conseil Général[4] du de la même année.

Il rédige en 1867, à l'invitation de l'éditeur catholique Victor Palmé, une présentation élogieuse de la nouvelle édition du Recueil des historiens des Gaules et de la France, insérée dans le prospectus du premier tome[5].

C'est dans un voyage à Rome, au concile du Vatican de 1869, qu'il contracta le germe de la maladie dont il mourut quelques mois après, 6 rue Louis-David (16e arrondissement de Paris) ; il avait auparavant habité à plusieurs endroits du même quartier, rue de Passy, rue Gavarni et rue Franklin[6].

Outre sa collaboration quotidienne à plusieurs journaux légitimistes, Riancey, dont le désintéressement et la loyauté furent appréciés de tous les partis, publia un grand nombre d'ouvrages.

Il était commandeur de l'Ordre de Pie IX, commandeur de l'Ordre royal des Deux-Siciles, chevalier de l'Ordre sacré et militaire constantinien de Saint-Georges, décoré de l'Ordre de l'Aigle d'Este et du Saint-Sépulcre, etc.

Publications modifier

  • Histoire du monde depuis la création jusqu'à nos jours (1838-1841)
  • Histoire résumée du Moyen Âge (1841)
  • Histoire critique et législative de l'instruction publique et de la liberté d'enseignement en France (1844)
  • La loi et les jésuites (1845)
  • L'Empire et la Restauration (1856)
  • Vie des Saints (1866)

Notes et références modifier

  1. Umberto Eco (traduit de l'italien par Myriam Bouzaher), De Superman au Surhomme, Paris, Grasset, , 245 p. (ISBN 2-246-46311-4), p. 39-82 2° Chapitre Eugène Sue , le socialisme et la consolation
  2. https://www.oeuvre-orient.fr/wp-content/uploads/LE-CINQUANTENAIRE-DE-LŒUVRE-DES-ECOLES-DORIENT.04.07.2017.pdf
  3. « L’Œuvre d’Orient - Au service des chrétiens d’Orient », sur Œuvre d'Orient - au service des… (consulté le ).
  4. Voir le premier fascicule de l’Œuvre des Écoles d’Orient publié à Paris, le , mentionnant la composition de son premier conseil général.
  5. « Prospectus d’une nouvelle édition du Recueil des historiens des Gaules et de la France », sur fr.wikisource.org (consulté le ).
  6. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue Louis-David », p. 53-54.

Sources modifier

Liens externes modifier