HMS E9
illustration de HMS E9
Le HMS E9
Type Sous-marin
Classe classe E
Fonction militaire
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Commanditaire Royal Navy
Constructeur Vickers
Chantier naval Barrow-in-Furness Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Fabrication acier
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Sabordé le
Équipage
Équipage 30 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 55,16 m
Maître-bau 4.59 m
Tirant d'eau 4,61 m
Déplacement 667 tonnes en surface, 807 t en plongée
Propulsion 2 moteurs diesel Vickers 8 cylindres
2 moteurs électriques sur batteries
Puissance 2 x 800 ch (600 kW) aux Diesel et 2 x 420 ch (313 kW) aux électriques
Vitesse 15,25 nœuds (28,24 km/h) en surface)
10,25 nœuds (18,98 km/h) en plongée
Profondeur 61
Caractéristiques militaires
Armement 5 tubes lance-torpilles de 18 pouces (457 mm) (2 à la proue, 2 au milieu du navire, 1 à la poupe)
1 canon de pont de 12 livres
Rayon d'action 3000 nautiques (5 600 km) à 10 nœuds en surface
65 nautiques (120 km) à 5 nœuds en plongée

Le HMS E9[Note 1] était un sous-marin britannique de classe E construit pour la Royal Navy par Vickers à Barrow-in-Furness. Sa quille fut posée le et il a été mis en service le .

Conception modifier

Comme tous les sous-marins de la classe E postérieurs au E8, le E9 avait un déplacement de 662 tonnes en surface et de 807 tonnes en immersion. Il avait une longueur totale de 55 m[1] et un maître-bau de 6,92 m. Il était propulsé par deux moteurs Diesel Vickers huit cylindres à deux temps de 800 chevaux (600 kW) et moteurs électriques deux moteurs électriques de 420 chevaux (310 kW)[2],[3].

Le sous-marin avait une vitesse maximale de 16 nœuds (30 km/h) en surface et de 10 nœuds (19 km/h) en immersion. Les sous-marins britanniques de la classe E avaient une capacité en carburant de 50 tonnes de gazole, et une autonomie de 2 829 milles marins (5 238 km) lorsqu’ils faisaient route à 10 nœuds (19 km/h)[1]. Ils pouvaient naviguer sous l’eau pendant cinq heures en se déplaçant à 5 nœuds (9,3 km/h).

Comme pour la plupart des premiers bateaux de la classe E, le E9 n’était pas équipé d’un canon de pont pendant sa construction, et on ne sait pas s’il l’a été plus tard, comme ce fut le cas pour les bateaux jusqu’au HMS E19. Il avait cinq tubes lance-torpilles de 18 pouces (457 mm), deux à l’avant, un de chaque côté à mi-longueur du navire et un à l’arrière. Au total, 10 torpilles étaient emportées à bord[2].

Les sous-marins de la classe E avaient la télégraphie sans fil d’une puissance nominale de 1 kilowatt. Sur certains sous-marins, ces systèmes ont par la suite été mis à niveau à 3 kilowatts en retirant un tube lance-torpilles du milieu du navire. Leur profondeur maximale de plongée théorique était de 100 pieds (30 mètres). Cependant, en service, certaines unités ont atteint des profondeurs supérieures à 200 pieds (61 mètres). Certains sous-marins contenaient des oscillateurs Fessenden[1].

Leur équipage était composé de trois officiers et 28 hommes[1].

Engagements modifier

Lorsque la guerre avec l’Allemagne a été déclarée le , le E9 était basé à Harwich, dans la 8e flottille sous-marine de la Home Fleet[4].

À l’aube du , le sous-marin, commandé par le Lieutenant commander Max Kennedy Horton, torpille le croiseur léger allemand Hela à six milles au sud-ouest d’Heligoland. Le Hela a été touché au milieu du navire par les deux torpilles, tirées à une distance de 600 mètres. Tous les membres de son équipage, sauf deux hommes, ont été secourus par le sous-marin allemand U-18 et un autre navire allemand. Bien que poursuivi la plus grande partie de la journée par les forces navales allemandes, le E9 a réussi à atteindre Harwich en sécurité[5]. Trois semaines plus tard, Horton coule le destroyer allemand S116 au large de l’embouchure de l’Ems. Pour avoir coulé le croiseur et le destroyer, Horton a reçu l’Ordre du Service distingué.

Le E9 a été sabordé à l’extérieur d’Helsinki (Helsingfors) à 1,5 mille marin (2,8 km) au large du phare de Grohara, dans le golfe de Finlande, le , afin d’éviter sa saisie par les forces allemandes en progression.

Le HMS E9 a été renfloué et démoli en Finlande en .

La tradition du Jolly Roger modifier

Pendant qu’il commandait le E9, Horton a initié la tradition pour les sous-marins d’arborer un Jolly Roger au retour d’une patrouille de combat victorieuse. Se souvenant des commentaires de l’amiral Sir Arthur Wilson, chef d'état-major de la flotte, qui se plaignait que les sous-marins étaient « non-anglais, sournois, injustes et damnés » et que leur équipage devait être pendu comme des pirates[6],[7], Horton arborait ce pavillon lorsque le E9 est revenu au port après le naufrage du Hela. Des drapeaux supplémentaires furent hissés après chaque nouvelle victoire. Quand il n’y eut plus de place pour davantage de drapeaux, ils ont commencé à ajouter des symboles, chacun indiquant une certaine réalisation, à un seul grand drapeau[8]. Cette pratique a été imitée par d’autres sous-marins britanniques pendant la Première Guerre mondiale, et elle a été renouvelée pendant la Seconde Guerre mondiale. L’Amirauté désapprouva d’abord cette pratique, mais ne put y mettre fin[7]. Le Jolly Roger a depuis été adopté comme logo du Royal Navy Submarine Service[9].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Dans la marine des forces britanniques, HMS signifie Her Majesty's Ship ou His Majesty's Ship, selon que le monarque anglais est de sexe féminin ou masculin

Références modifier

  1. a b c et d (en) Innes McCartney et Tony Bryan, British Submarines of World War I, Osprey Publishing, (ISBN 978-1-4728-0035-0, lire en ligne), p. 11–12
  2. a et b (en) Paul Akermann, Encyclopaedia of British Submarines 1901–1955, Penzance, Cornwall, Periscope Publishing, , reprint of the 1989 éd. (ISBN 1-904381-05-7), p. 150
  3. (en) « E Class », Chatham Submarines (consulté le )
  4. (en) Position and Movements, H.M. Ships, War Vessels and Aircraft, British and Foreign, Parts I. and II., August 1914., London, Admiralty Records,
  5. (en) « Admiral Sir Max Kennedy Horton, RN », sur uboat.net (consulté le )
  6. (en) Bill Richards et Peter Smith, « Onslow's Jolly Roger », Australian National Maritime Museum, no 77,‎ , p. 10–12 (ISSN 1033-4688)
  7. a et b Kefford, Pirates of the Royal Navy: Our underwater heroes who flew the Jolly Roger into battle
  8. (en) Richard Compton-Hall, Submarines at War 1939–45, Periscope Publishing, (ISBN 1-904381-22-7, lire en ligne), p. 62
  9. (en) « A Tribute to the Past », sur Royal Navy Submarines

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Liens internes modifier

Liens externes modifier