Groupe de Résistance d'Ernée

Le Groupe de Résistance d'Ernée-Chailland, fut créé en juin 1942 par Pierre Le Donné et René Justin. Ce réseau fait partie de Libération-Nord avec un PC à Saint-Pierre-des-Landes, puis Montenay en Mayenne

Histoire

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Création

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Vue d'Ernée

À partir de , un mouvement de résistance se manifeste à Ernée. Pierre Le Donné est le premier Chef et cofondateur de Groupe de Résistants d'Ernée[1]. Son adjoint est Georges Delhommel, alors employé aux Eaux et Forêt. Il se rattache au Mouvement Libération-Nord[2] en lien avec Francis Le Basser à Laval.

Le mouvement contribue tout d'abord aux prisonniers français, et à l'évasion de prisonniers nord-africains au camp de Vautorte. En 1943, le recrutement du groupe s'élargit avec l'instauration du service du travail obligatoire (STO), par exemple avec les frères Boudot, venant de la région parisienne.

Le quartier général se situe alors chez Michel Rousseau, qui cachera beaucoup de monde dans sa ferme du Domaine près de Saint-Pierre-des-Landes, à proximité d'Ernée[3].

Réseau d'action

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Un besoin d'organisation se fait sentir et en relation avec les responsables du mouvement Libération-Nord de Laval[4], au début de , le Groupe de Résistance d'Ernée se met à l’œuvre pour une politique de sabotage en prévision du Débarquement de Normandie[5]. L'objectif du groupe[6] est la recherche de renseignements, le sabotage des voies de communication (routes, voies ferrées), du réseau téléphonique (Justin est chef du groupe de sabotages téléphoniques).

Chute du réseau et Maquis de Larchamp

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À la suite de l'arrestation du groupe de Francis Le Basser à Laval, la femme de Pierre Le Donné prend des contacts avec le Groupe Francs tireurs et partisans (FTP) de commandant Louis Pétri, dit Loulou-Tanguy, en Ille-et-Vilaine. Le sort de cette initiative va se révéler par la suite désastreux. Après plusieurs tentatives, des membres du groupe d'Ernée se joignent au Maquis FTP de Fougères. En , Louis Bellis de Fougères forme deux sections, une section dont il prend la tête et une dirigée par René Bourcier.

Début , à la suite de deux opérations d’aide au Débarquement qui amorce la bataille de Normandie, c'est l’hécatombe pour une partie du Groupe de Résistance d’Ernée :

  • Le au soir, l’équipe de Louis Bellis s’empare d’une voiture de la Kommandatur dans un garage de Fougères, est surprise par une patrouille allemande[7]. Louis Bellis, Marcel Boulanger, André Lambert, Michel Hugnet, Roger Launay sont faits prisonniers et emmené à la prison de Rennes. Ils sont fusillés le à La Maltière.
  • René Bourcier est le chef d'un groupe composé de quelques éléments au Maquis de la Forêt-Noire[8], à Larchamp, qui partent rejoindre le maquis de Fougères, sous l'autorité de Louis Pétri.[9], Bourcier lors de l'attaque du maquis le se portant devant la milice pour protéger ses camarades est tabassé par les miliciens avant d'être abattu après le combat. Georges Delhommel, Paul Busson[10] et deux membres de Fougères (Francis Guen et Germain Dutertre ) sont faits prisonniers à la suite d'un court combat. Seuls, René Tartarin et Michel[11] peuvent s'échapper.
  • Plusieurs membres sont arrêtés, torturés et certains fusillés, par les Allemands et la Milice de Rennes.

Maquis de la Chatterie

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Il faut se cacher. On craint le démantèlement du réseau. Heureusement, leurs camarades ne parleront pas.

René Justin prend alors l'initiative à la tête du reste du Groupe actif. Le Q.G. de la Résistance se déplace à la Chatterie[12] à Montenay[13], où se réunissent les membres qui préparent leurs actions de l'été 1944. Germaine Justin-Bernard assure le ravitaillement du Groupe. C'est elle qui habille les Résistants qui en ont besoin, qui coud les brassards et fanions FFI pour la Libération d'Ernée…

C'est donc de la Chatterie que part le groupe de 8 maquisards dirigés par René Justin : il y a Robert Boudot et Jean Jourdain. Après un entretien téléphonique le soir du avec le capitaine Burns, ils sont appelés à confirmer des renseignements aux Alliés.

Au moment de la Percée d'Avranches, le groupe part le au matin. Suivant le cours de l'Ernée, ils rencontrent au Pont Betton du Petit-Val des Allemands qui attendent les Américains. Ils sont sauvés de la fusillade et la capture par Joseph Lesaulnier. Aidé des frères Boudot, Jean Jourdain réussit à joindre les avant-postes américains à Landivy[14],[15], où il est soigné.

René Justin et Henri Hunault sont conduits près du Q.G. du Général Weaver, il évite l'anéantissement de la ville d'Ernée d'un bombardement américain pourtant prévu pour le . Grâce aux résistants, les Alliés purent prendre Ernée et Mayenne dès le , accélérant le cours de la bataille de Normandie.

Justin dirige ensuite, l'Armée Patton de Saint-Hilaire-du-Harcouët à Mayenne en , dans l'amorce de l'encerclement de la Poche de Falaise. Il participe comme agent de l'Intelligence Service lors de la bataille d'Aron (5 au ).

Een 2003, une plaque commémorative est dévoilée par Germaine Justin-Bernard au Monument du Petit-Val de Larchamp, qui honore les martyrs de la Résistance Ernéenne, et celle des GIs américains morts lors des combats de la Libération.

Membres

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Sources

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  • Carnet du Maine Libre N°6

Notes et références

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  1. Avec Romain Gilles père, René Justin, René Bourcier, Paul Delhommel.
  2. C'est un mouvement d'inspiration à la fois syndicale et socialiste. Pour la Mayenne, il voit le jour à Laval, au printemps de 1943, à la suite d'une réunion clandestine à la Maison du Peuple, 14, rue Noémie-Hamard, où se retrouvent d'une part, venant de Paris, François Tanguy-Prigent et Pierre Neumeyer, d'autre part des Mayennais parmi lesquels Pierre Boursicot, Auguste Beuneux, Pierre Coste.
  3. La famille Rousseau (Michel et sa femme, Françoise Paris) a accueilli le Réseau de Pierre Le Donné, de nombreux réfractaires au STO après février 1943, puis de jeunes résistants actifs. Ils ont également accueilli pendant quelque temps des familles juives, ce qui leur a valu le titre de Justes parmi les nations en 2009. Ils avaient mis de leurs enfants en pension au collège Saint-Joseph d'Ernée afin de les protéger des risques de leurs activités patriotes. Cette famille a fini la guerre ruinée par les accueils généreux qu'elle avait opérés tout au long de la guerre… Ce n'est qu'en 2009 que Yad Vashem leur a reconnu le titre de Justes parmi les nations.
  4. Francis Le Basser.
  5. Rebouchage de tranchées et d'abris, mis hors d'usage de pneus, coupure des lignes téléphoniques, désorganisation de la signalisation routière, sabotage du matériel ferroviaire et routier ennemi, réception et envoi de pigeons voyageurs, renseignements sur les unités ennemies et repérage des batteries d'artillerie.
  6. Francis Robin, La Mayenne de 1940 à 1944: occupation, résistance, libération, Imp. administrative, préfecture de la Mayenne, 1973, 158 p.
  7. [1]
  8. [2]
  9. À la suite d'une dénonciation par téléphone de Fleury au milicien Fernand Bellier.
  10. Blessé à une jambe d'une balle de mitraillette.
  11. Un marocain.
  12. Chez Louis Papouin et Angèle Papouin-Lucas au village de la Chatterie à Montenay (Angèle est la sœur de Germaine Gilles).
  13. Deux familles mayennaises reconnues comme Justes, Ouest-France, 29 décembre 2009
  14. Nécrologie: le résistant Robert Boudot s'est éteint, Ouest-France
  15. Jean Jourdain, ancien résistant, a contribué à sauver Ernée, Ouest-France, 12-13 juin 2010
  16. Ingénieur aéronautique, réfractaire au STO, il fuit avec son frère cadet Claude la région parisienne pour la Mayenne en 1942. Sa famille est originaire de L'Huisserie. Il est l'auteur de l'allumage de feux de Bengale tricolores le 14 juillet 1943, face à un camp allemand. Il décède à Périgueux en 2008.
  17. Né en 1920 à Saint-Georges-de-Rouelley, réfractaire au STO , il est comptable d'un commerce à Ernée, Il échappe une première fois à la Gestapo, à la suite d'une dénonciation. Il participe aux sabotages du Groupe d'Ernée. Il est fait prisonnier lors de l'opération de Fougères. Incarcéré et torturé à la prison de Rennes, il est fusillé le 23 juin 1944, condamné à mort comme franc-tireur. Un stade porte son nom à Ernée.
  18. Né en 1906, et combattant de la guerre 1939-40. Maçon, il s'occupe de camoufler plusieurs réfractaires au STO en leur fournissant de faux-papiers. Il décède le 4 juin 1944, lors de la chute du Maquis de la Foret-Noire à Larchamp.
  19. Il est fait prisonnier lors de la chute du Maquis de la Foret-Noire à Larchamp. Emprisonné à Rennes et torturé, il est ensuite envoyé à Saint-Meen, dans une annexe de l’hôpital des aliénés, puis ramené vers la banlieue de Rennes.
  20. Il est fait prisonnier lors de la chute du Maquis de la Foret-Noire à Larchamp. Emprisonné à Rennes et torturé, il passe devant la cour martiale le 6 juin. Il s'enfuit de la prison de Rennes le 9 août.
  21. De Chailland.
  22. Originaire de Meslay-du-Maine, il est réquisitionné au STO en Allemagne comme boucher. Il reste en Allemagne de février à octobre 1943. Licencié en boxe, il s'affronte à son patron. Torturé par la Gestapo, forcé de travailler à la mine, il s'évade avec un Lorrain, incorporé de force dans l'armée allemande, qu'il cache dans sa famille à Meslay. Il arrive dans le groupe d'Ernée le 29 avril 1944. Il est fait prisonnier lors de l'opération de Fougères. Incarcéré et torturé à la prison de Rennes, il est fusillé le 23 juin 1944.
  23. Etudiant, fils du receveur des postes d'Ernée.
  24. Il rencontre à l'Ecole Normale de Laval Henri Hunault qui fait partie du réseau de Justin. Pratiquant l'anglais, Jourdain rejoint le groupe à l'âge de 17 ans. Il est après-guerre instituteur. Il décède en juin 2010.
  25. Né à Ernée en 1923, manœuvre Rue Surcouf. Il est fait prisonnier lors de l'opération de Fougères. Incarcéré et torturé à la prison de Rennes, il est fusillé le 23 juin 1944.
  26. Né à Ernée en 1924, aide familial agricole. Il est fait prisonnier lors de l'opération de Fougères. Incarcéré et torturé à la prison de Rennes, il est fusillé le 23 juin 1944.
  27. De Montenay.
  28. Ancien garçon boucher à Ernée.