Gouvernement Mara VI

Gouvernement Mara VI

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Président de la République Ratu Sir Penaia Ganilau
Premier ministre Ratu Sir Kamisese Mara
Formation
Fin
Composition initiale
Ministres 21
Représentation
Chambre des représentants régime non-parlementaire

Le gouvernement Mara VI est le gouvernement qui dirige les Fidji de à .

Ratu Sir Kamisese Mara avait précédemment gouverné le pays de 1966 (quatre ans avant l'indépendance) jusqu'en 1987. Le gouvernement Mara V, formé par le parti de l'Alliance vainqueur des élections de 1982, avait perdu les élections de 1987, remportées par une coalition de partis de gauche. Ce gouvernement de coalition avait rapidement été renversé par un coup d'État militaire visant à restituer le pouvoir à l'aristocratie autochtone. Après trois mois de gouvernement militaire par intérim (comprenant une large proportion de personnalités du parti de l'Alliance), l'auteur du coup d'État, le colonel Sitiveni Rabuka, confère le pouvoir à Ratu Mara, en échange de la promesse d'une nouvelle Constitution qui garantirait la suprématie politique de la minorité autochtone de la population, et de ses chefs. Le gouvernement Mara V est donc un gouvernement non-constitutionnel, formé alors qu'il n'y a plus de parlement[1].

Les membres du gouvernement Bavadra démocratiquement élu ne sont pas consultés ni invités à participer à ce nouveau gouvernement. Ce dernier inclut dix des vingt-et-un membres du gouvernement par intérim sortant, dont cinq appartiennent au Mouvement taukei, le mouvement ethno-nationaliste autochtone apparu juste avant le coup d'État. Le gouvernement Mara VI comprend par ailleurs quatre colonels, dont le colonel Rabuka[1]. Le gouvernement est le suivant [1] :

Nom Fonctions Parti Remarques
Ratu Sir Kamisese Mara Premier ministre,
Ministre des Affaires étrangères,
Ministre du Service public
Alliance
Josefa Kamikamica Ministre des Finances et de la Planification économique aucun
Colonel Sitiveni Rabuka Ministre de l'Intérieur,
Ministre du Service national de la jeunesse et des Services auxiliaires de l'Armée
militaire
Sailosi Kepa (en) Procureur général et ministre de la Justice aucun
Colonel Vatiliai Navunisaravi Ministre des Affaires autochtones militaire
Berenado Vunibobo Ministre du Commerce aucun
Filipe Bole Ministre de l'Éducation Alliance Retrouve le poste qu'il avait au gouvernement ayant perdu les élections. Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement militaire sortant.
Apisai Tora Ministre des Communications, des Travaux publics et des Transports Alliance Même poste qu'au gouvernement militaire sortant, ainsi qu'au gouvernement ayant perdu les élections. Chef du mouvement ultra-nationaliste ethnique taukei.
Ratu Josaia Tavaiqia Ministre des Forêts Alliance Même poste qu'au gouvernement militaire sortant, ainsi qu'au gouvernement ayant perdu les élections.
Apenisa Kurisaqila Ministre de la Santé Alliance Même poste qu'au gouvernement militaire sortant, ainsi qu'au gouvernement ayant perdu les élections.
Adi Finau Tabakaucoro Ministre des Affaires des femmes et de la Sécurité sociale aucun
Charles Walker Ministre de l'Information Alliance Ministre de l'Agriculture au gouvernement ayant perdu les élections.
Tomasi Vakatora Ministre du Logement et du Développement urbain Alliance
Lieutenant-colonel Apolosi Biuvakaloloma Ministre du Développement rural et du logement rural militaire
Ishwari Bajpai Ministre des Coopératives Alliance Retrouve le poste qu'il avait au gouvernement ayant perdu les élections.
Ratu William Toganivalu Ministre des Terres et des Ressources minières Alliance
Taniela Veitata Ministre de l'Emploi et des Relations sociales Alliance Même poste qu'au gouvernement militaire sortant.
Viliame Gonelevu Ministre des Industries primaires Alliance Même poste qu'au gouvernement militaire sortant.
David Pickering Ministre du Tourisme et de l'Aviation civile,
Ministre de l'Énergie
Alliance Ministre du Tourisme au gouvernement militaire sortant.
Irene Jai Narayan Ministre des Affaires indiennes Alliance Même poste qu'au gouvernement militaire sortant.
Colonel Ilaisa Kacisolomone Ministre de la Jeunesse et des Sports militaire Même poste qu'au gouvernement militaire sortant.

En , le Grand Conseil des chefs s'accorde sur une nouvelle Constitution, pour un retour à un régime parlementaire mais où l'autorité politique serait garantie aux chefs autochtones. Cette Constitution accorde une majorité absolue des sièges à la Chambre des représentants à la minorité autochtone de la population, aux dépens d'une très nette sous-représentation des citoyens d'ascendance indienne. Le découpage des nouvelles circonscriptions électorales favorise immensément les régions rurales, davantage enclin à soutenir les chefs coutumiers, aux dépens des centres urbains. Et le Grand Conseil des chefs nommera désormais la plupart des membres du Sénat. Des élections législatives se tiennent en 1992 dans ce nouveau cadre constitutionnel[2].

Références modifier

  1. a b et c (en) "Back from the brink", Pacific Islands Monthly, 1er janvier 1988, pp.10-12
  2. (en) Stephen Sherlock, "Constitutional and Political Change in Fiji", Foreign Affairs, Defence and Trade Group, Bibliothèque du Parlement de l'Australie, 11 novembre 1997