Gouvernement Adélard Godbout (2)

gouvernement du Québec entre 1939 et 1944
Gouvernement Duplessis (1er) Gouvernement Godbout (2e) Gouvernement Duplessis (2e)
20e législature 21e législature 22e législature
1938 1939 1940 1941 1942 1943 1944 1945

Le mandat du deuxième gouvernement d'Adélard Godbout, devenu premier ministre du Québec à la suite de la victoire du Parti libéral aux élections générales du 25 octobre 1939, s'étendit du au . Il avait auparavant obtenu un premier mandat, de juin à .

Caractéristiques modifier

Le gouvernement Godbout préfigure à bien des égards la Révolution tranquille des années 1960 et tranche avec les gouvernements précédents par ses réformes profondes. Dès 1940, il fait adopter une loi donnant le droit de vote aux femmes et ce, malgré l'opposition du clergé. En 1943, il rend la fréquentation scolaire obligatoire pour les jeunes de 6 à 14 ans. En 1944, il nationalise la Montreal Light, Heat and Power et fonde Hydro-Québec. Il fait également adopter un code du travail reconnaissant les syndicats et crée un Conseil d'orientation économique et un Conseil d'études sur l'assurance-santé.

Cependant Maurice Duplessis et les francophones plus nationalistes sont déçus par son attitude dans la défense des intérêts du Québec à l'égard du fédéral; Duplessis est convaincu que le fédéral ne rendra pas les droits du Québec à la fin de la guerre et l'avenir lui donnera raison. Ainsi, Godbout fait transférer à Ottawa sans protester la perception de l'impôt provincial et la taxe sur les corporations qu'il croit temporaire[1]. La crise de la conscription lui met à dos une bonne partie des nationalistes qui transfèrent leurs votes vers l'Union nationale ou le Bloc populaire aux élections de 1944.

Chronologie modifier

  • : malgré l'opposition du clergé québécois, la loi sur le suffrage féminin est adoptée par 67 voix contre 9.
  • : le premier ministre du Québec, Adélard Godbout, écrit au premier ministre du Canada, pour signifier l'accord du gouvernement du Québec à une modification constitutionnelle qui transfèrera la responsabilité de l'assurance chômage au Parlement fédéral.
  • : le rapport de la commission Rowell-Sirois sur les relations fédérales-provinciales est rendu public. Ottawa doit assumer entièrement la responsabilité des secours au chômage; les provinces doivent renoncer aux taxes sur les revenus, les successions et les corporations; Ottawa a juridiction sur l'assurance-chômage.
  • : le discours du Trône de la troisième session de la 21e législature annonce le transfert au fédéral de la perception de l'impôt sur le revenu et les taxes sur les corporations.
  • : plébiscite pan-canadien sur la conscription. À la question « Consentez-vous à libérer le Gouvernement de toute obligation résultant d'engagements antérieurs restreignant les méthodes de mobilisation pour le service militaire? », le Canada vote Oui à 64 % mais le Québec vote Non à 72 %.
  • : Adoption au Parlement du Québec de la Loi instituant le Conservatoire de musique et d'art dramatique de la province de Québec.
  • : début de la quatrième session de la 21e législature. On y annonce l'instruction obligatoire pour les enfants de 6 à 14 ans et l'étatisation de l'électricité dans la région de l'Outaouais.
  • : Une motion présentée par René Chaloult et adoptée à l'unanimité se prononce contre l'instauration d'une conscription outre-mer.
  • 26 mai 1943 : adoption de la loi sur la fréquentation scolaire obligatoire
  • : inauguration de la cinquième session de la 21e législature. La principale mesure annoncée est la création d'une Hydro-Québec.
  • : dépôt d'une premier projet de loi sur la protection de l'enfance (lequel ne sera pas adopté)[2].

Composition modifier

1939 à 1942 modifier

 
Gouvernement Adélard Godbout, le . De gauche à droite : Wilfrid Hamel, L.-J. Thisdel, Frank Connors, Edgar Rochette, Oscar Drouin, Wilfrid Girouard, T.-D. Bouchard, Alfred Morisset (greffier du conseil exécutif, debout), Adélard Godbout (assis au centre), Arthur Mathewson, P.-É. Côté, Léon Casgrain, Cléophas Bastien, Henri Groulx, G.-É. Dansereau.

Assermentation le  :

Nomination le  :

Remaniement le :

Remaniement le  :

  • Henri Groulx : ministre de la Santé et du Bien-être social (Réunion des deux ministères en un seul.)
  • Pierre-Émile Côté : ministre des Terres et Forêts, ministre de la Chasse et de la Pêche
  • Edgar Rochette : ministre du Travail, ministre des Mines et des Pêcheries maritimes

Remaniement le  :

  • Léon Casgrain : procureur général (Succède à ce dernier poste à Wilfrid Girouard, nommé juge le .)

Remaniement le  :

1942 à 1944 modifier

Après le remaniement du

Remaniement le  :

  • Adélard Godbout : premier ministre, ministre de l'Agriculture, ministre de la Colonisation (Reprend ce dernier poste à la suite du décès de Cléophas Bastien, survenu le .)

Remaniement le  :

Remaniement le  :

  • Oscar Drouin : ministre des Affaires municipales, ministre de l'Industrie et du Commerce (Scission de ces deux ministères.)

Nominations le  :

Remaniement le  :

  • Henri Renault : ministre des Affaires municipales, ministre de l'Industrie et du Commerce (Succède à Oscar Drouin, nommé président de la Commission municipale.)

Références modifier

  1. Les grands débats parlementaires, 1792-1992 De Québec (Province). Assemblée nationale, Réal Bélanger, Richard Jones, Marc Vallières. p-167
  2. http://pi.library.yorku.ca/ojs/index.php/hssh/article/viewFile/16538/15397

Bibliographie modifier