Globicephala melas

espèce de globicéphales

Le globicéphale commun ou globicéphale noir (Globicephala melas) est une espèce de globicéphales, des cétacés de la famille des delphinidés.

Description modifier

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Appels de globicéphales noirs.
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Les craquements sont dus à l'écholocation.
 
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Les adultes mesurent de 5 à 6,5 mètres[1] pour un poids qui varie de 1 800 kg pour les femelles à 3 800 kg pour les mâles[1].

Il existe chez cette espèce un dimorphisme sexuel prononcé pour ce qui concerne la taille. Les mâles atteignent 6,30 m pour un poids de 1,75 tonne et les femelles mesurent 5,5 m pour un poids moyen de 1 tonne. Les adultes, d'allure trapue, possèdent une tête globuleuse et un bec très court, constituant des sortes de lèvres. La fente buccale est ascendante mais se courbe vers le bas à la commissure, donnant ainsi à l'animal une expression qui pourrait éveiller en nous de la sympathie. Chaque demi-mâchoire compte 8 à 13 dents. Les pectorales sont longues (presque un quart de la longueur du corps) et pointues ; avec l'âge, elles forment un coude très net. L'aileron implanté sur la moitié antérieure du corps est arqué vers l'arrière ; sa forme permet d'identifier l'espèce[2]. Chez les jeunes, il est saillant et triangulaire. La caudale est large et très échancrée. Le pédoncule caudal est aplati latéralement. La coloration est généralement foncée avec une touche de gris et parfois brunâtre. La gorge est ornée d'une tache claire en forme d'ancre qui se rétrécit en arrière de la poitrine pour s’élargir dans la zone anale. Derrière les yeux, une rayure claire s'étend vers l'aileron et derrière celui-ci se trouve une autre tache claire[3].


Habitat et répartition modifier

C'est une espèce océanique mais que l'on peut occasionnellement observer plus près des côtes, notamment dans le golfe de Gascogne (247 observations occasionnelles de 1980 à 2000 rapportées par des agents des douanes, des pêcheurs, des plaisanciers…) en France[4].

On peut donc l'observer dans les océans du monde entier mais c'est une variante de ce dernier qu'on retrouve dans le nord du Pacifique et dans l'océan Indien : le Globicephala macrorhynchus.

Ce cétacé préfère les eaux froides. Il peut également fréquenter le bassin occidental de la Mer Méditerranée[5].

Le globicéphale noir habite en eaux tempérées et sub-polaires, au nord de 30 degrés de latitude nord et, dans l’hémisphère sud, toutes les eaux tempérées jusqu'au cercle polaire[3].

La forme australe a le statut de sous-espèce[3],World Register of Marine Species (26 août 2021)[6] :

  • sous-espèce Globicephala melas edwardii A. Smith, 1834
  • sous-espèce Globicephala melas melas (Traill, 1809)

Compte tenu des fréquences des échouages collectifs de cette espèce, on pense qu'à l'origine elle habitait uniquement en haute mer et que, par conséquent, elle n'est pas véritablement adaptée à la vie près des côtes, où elle revient parfois[3].

Identification en mer modifier

On peut différencier le globicéphale noir des autres cétacés par son aileron particulier, et de son proche parent le globicéphale tropical par ses pectorales plus longues. La coloration du ventre peut aussi distinguer ces deux espèces mais cet aspect peut échapper à l'observateur il est difficile à voir par delà la surface de l'eau[3].

Régime alimentaire modifier

Le globicéphale noir chasse quasi uniquement des proies grégaires. Il se nourrit de plusieurs espèces de poissons mais aime particulièrement les calmars. Son régime alimentaire semble varier en fonction de sa distribution géographique[3].

Mode de vie modifier

Les globicéphales noirs sont des animaux profondément sociaux qui vivent en bandes d'environ une centaine d'individus, qui se rassemblent à l’occasion en de très grandes concentrations. Les mâles se montrent très agressifs entre eux, ce qui est plutôt inhabituel pour les cétacés. Il semblerait qu'ils conquièrent régulièrement le droit de s'accoupler avec les femelles d'autres groupes familiaux. Les globicéphales noirs chassent à des profondeurs superficielles ou moyennes et, normalement, ne plongent pas plus de 10 minutes. Comme beaucoup de cétacés, ils possèdent un registre de sons différents leur servant à s'orienter et à communiquer entre eux[3].

Ses prédateurs sont les orques et les requins[7].

Reproduction modifier

La durée de gestation est de 14 à 15 mois. Les petits globicéphales noirs mesurent 180 cm à la naissance et sont allaités pendant environ 20 mois. Cette longue période de lactation est la raison pour laquelle les femelles ne mettent bas que tous les 3 ans. Les mâles sont sexuellement matures vers 12-20 ans alors que les femelles le sont à 6-10 ans. La longévité est d'environ 50 ans[3].

Effectifs modifier

L'une des causes majeures de mortalité est le matériel de pêche dans lequel s’empêtrent les cétacés. Il n'existe aucune estimation des effectifs. On suppose que ceux-ci se chiffrent à plusieurs centaines de milliers d'individus au niveau mondial[3], voire un million[8]. L'espèce est considérée comme étant au niveau de préoccupation le plus bas de l'échelle UICN (espèce non menacée)[9].

Chasse modifier

Ces animaux sont chassés aux îles Féroé.

À l'origine, il s'agit d'une chasse vivrière car les cétacés passant au large des îles féroïennes étaient une source de nourriture pour ses habitants isolés. Elle n’est devenue « traditionnelle » qu’au milieu du XXe siècle et dans les faits, aucun rituel n’est pratiqué lors des Grindadráp.

Voir aussi modifier

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Références taxinomiques modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Steven Weinberg, Découvrir la vie sous-marine : Atlantique, Manche et mer du Nord, Challes-les-Eaux, Éd. Gap, , 415 p. [détail des éditions] (ISBN 978-2-7417-0408-9), p. 394
  2. Données d'Observations pour la Reconnaissance et l'Identification de la faune et la flore Subaquatiques (DORIS), « Globicéphale noire » (consulté le ).
  3. a b c d e f g h et i Guide des mammifères MARINS DU MONDE, delachaux et niestlé, , 284 p., p. 167-168
  4. Globicéphale noir dans le Golfe de Gascogne (GEFMA), Rapport de stage de Virginie Lahaye, juin-août 2001.
  5. « Le globicéphale noir (Globicephala melas, Traill 1809) - Le GREC », sur www.cetaces.org (consulté le )
  6. World Register of Marine Species, consulté le 26 août 2021
  7. « Globicephala melas | DORIS », sur doris.ffessm.fr (consulté le )
  8. Alain Diringer (préf. Marc Taquet), Mammifères marins et reptiles marins de l'océan Indien et du Pacifique, Éditions Orphie, , 272 p. (ISBN 979-10-298-0254-6), Le globicéphale noir pages 55-56
  9. Randall Reeves (IUCN SSC Cetacean Specialist Group) et Gillian Braulik (IUCN SSC Cetacean Specialist Group), « IUCN Red List of Threatened Species: Globicephala melas », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le )