Girolamo Mocetto

peintre et graveur italien
Girolamo Mocetto
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Girolamo Mocetto[N 1], né vers 1470 à Murano (République de Venise) et mort après 1531 à Venise, est un peintre, graveur, maître verrier actif entre 1490 et 1530.

Judith et Holopherne (ca. 1500-1505), gravure d'après une œuvre d'Andrea Mantegna. Ici, l'état II. Dans le premier état, l'arrière-plan est vide ; le paysage a été ajouté dès le deuxième état, probablement plusieurs années plus tard.

Biographie modifier

La famille de Mocetto est constituée de plusieurs peintres sur verre[2]. La date exacte de sa naissance est inconnue, cependant bien qu'on a longtemps pensé qu'il était né dans les années 1450, de plus récentes études ont déterminé que c'était dû à la mauvaise lecture d'un document[3]. On est arrivé à la date de « vers 1470 » en considérant les dates connues de son mariage de 1494[N 2] et celui de son grand-père de 1445 considérant qu'ils se sont tous mariés à l'âge d'entre 20 et 25[N 3].

Girolamo Mocetto pourrait être le « Hieronymo depentor » (le « peintre Jérôme ») qui a rejoint une grande équipe travaillant sous la supervision de Giovanni Bellini et ayant peint la grande salle du conseil du palais des Doges à Venise en 1507. Il aurait cependant déjà réalisé des gravures du style de Bellini plusieurs années auparavant.

En 1517, il peint la façade d'une maison à Vérone — les propriétaires s'appelant également Mocetto, il est possible qu'ils soient parents. On trouve enfin des traces de lui en , ayant signé un testament à Venise léguant ses propriétés à son fils Domenico[5].

Bien qu'il n'y ait aucune constance sur le fait qu'il ait été formé ou vécu hors de Venise, il y a des indications significatives concernant le fait qu'il ait au moins séjourné à Mantoue. Plusieurs impressions de l'estampe Judith et Holopherne portent des filigranes de cette ville, et l'estampe elle-même ressemble beaucoup à l'œuvre de Giulio Campagnola, dont on sait qu'il a vécu dans cette ville en 1499[2],[6].

Œuvre modifier

 
Les Saints Théodore, Jean et Paul, vitraux de la basilique San Zanipolo, Venise, vers 1515

Il a été fortement influencé par Domenico Morone, Giovanni Bellini, Bartolomeo Cincani, Cima da Conegliano et surtout Andrea Mantegna[2]. Il est plus important comme graveur[3] et ses gravures de reproductions sont celles qui ont eu le plus de succès[5].

Aucune des œuvres de Mocetto n'a été datée d'avant 1490 et les seules clairement datables sont des illustrations, ne comportant pas de figures, dans un livre publié en 1514 ; il est donc difficile d'établir une chronologie de son style[3]. Un total de 17 gravures de sa main ont survécu, ainsi que 10 peintures et plusieurs panneaux de vitraux[3],[7].

Alors que les peintures de Mocetto « sont peu originales en forme et au mieux moyennes en qualité[3] », ses gravures sont, elles, plus substantielles. Elles sont généralement de grand format et plusieurs d'entre elles ont été imprimées à partir de plusieurs plaques[3] ; la plupart semblent être des gravures de reproduction de peintures (de lui-même ou d'autres)[8].

Son style varie peu : son œuvre est « indisciplinée » voire « naïve » et est marquée par une application lâche et libre de hachures denses[2],[3]. Judith et Holopherne est son estampe la plus connue et est basée (inversée) sur une œuvre d'Andrea Mantegna connue grâce à d'autres copies, datant probablement des années 1490, avec un paysage de style vénitien ajouté dans un second état, probablement plusieurs années plus tard[9],[3]. Dans une estampe conservée au British Museum, il « a pressé l'encre dessus avec un tissu pour produire un ton de surface avec motifs[10] ». Un groupe de gravures basées sur des croquis de Mantegna et de son entourage semblent précéder un autre groupe qui utilise ses propres croquis ; un autre copie ou s'inspire du style de Giovanni Bellini[11]. Il y a des indications que, contrairement aux estampes de l'entourage de Mantegna d'après des croquis de ce dernier, celles de Mocetto n'étaient pas produites sous la supervision du maître[12].

Des œuvres de Mocetto pour vitraux, ses panneaux pour la basilique San Zanipolo (vers 1515) sont considérés comme les plus réussis[2].

Les peintures du plafond de la salle vénitienne du musée Jacquemart-André sont attribués à Girolamo Mocetto. Le dossier d'oeuvre au musée indique qui'ils ont été acquis à Venise auprès de la famille Guggenheim en 1886 et mis en place à Paris en 1894 dans un encadrement à caisson en bois doré commandé à Pellarini à Venise.

Galerie modifier

Notes et références modifier

Notes
  1. Son prénom est parfois orthographié Gerolamo et son nom de famille peut être trouvé sous différentes formes : Moceto, Mozeto, Mozetto, Mozzetto ou Mozzetto[1].
  2. Daté par Boorsch ; le British Museum date lui le mariage en 1493[4].
  3. Le raisonnement exact de Boorsch est que le grand-père de Girolamo s'est marié en 1445, qu'il a eu le père de Girolamo dans les 5 ans suivant cet événement et que ce dernier s'est marié à 20 ans[3].
Références
  1. (en) « Fiche de Girolamo Mocetto », sur getty.edu (consulté le ).
  2. a b c d et e (en) Serena Romano, « Fiche de Girolamo Mocetto », sur oxfordartonline.com (consulté le ).
  3. a b c d e f g h et i Boorsch 1993, p. 57.
  4. (en) « Biographie de Girolamo Mocetto », sur British Museum (consulté le ).
  5. a et b Levenson, Oberhuber et Sheehan 1973, p. 382.
  6. Boorsch 1993, p. 57-58.
  7. Boorsch 1993, p. 58.
  8. Levenson, Oberhuber et Sheehan 1973, p. 383.
  9. Levenson, Oberhuber et Sheehan 1973, p. 386-389.
  10. Landau et Parshall 1994, p. 80-81.
  11. Levenson, Oberhuber et Sheehan 1973, p. 383-384.
  12. Landau et Parshall 1994, p. 113-115.
  13. British Museum catalogue

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  • (en) Suzanne Boorsch, « Girolamo Mocetto », dans Six Centuries of Master Prints: treasures from the Herbert Greer French collection, Cincinnati, Cincinnati Art Museum, (ISBN 0-931537-15-0), p. 57-58
  • (en) David Landau et Peter Parshall, The Renaissance Print : 1470-1550, New Haven, Yale University Press, , 433 p. (ISBN 0-300-06883-2, lire en ligne)
  • (en) Jay A. Levenson, Konrad Oberhuber et Jacquelyn L. Sheehan, Early Italian engravings from the National Gallery of Art, Washington, National Gallery of Art, , 587 p. (OCLC 697289)

Liens externes modifier