Giambattista Basile
Giambattista Basile (Giugliano in Campania, (date de baptême)[1] – Giugliano in Campania, ) est un poète, courtisan et écrivain italien.
Alias |
Gian Alesio Abbatutis |
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Naissance |
Giugliano in Campania, Royaume de Naples |
Décès |
(à 66 ans) Giugliano in Campania, Royaume de Naples |
Activité principale |
Langue d’écriture | Napolitain |
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Genres |
Œuvres principales
Il est surtout connu pour son recueil Le Conte des contes (Lo Cunto de li cunti overo Lo trattenemiento de peccerille), plus communément désigné sous le titre de Pentamerone.
Biographie
modifierNé à Naples dans une famille de la classe moyenne, Giambattista Basile a été courtisan et soldat auprès de plusieurs princes de la péninsule italique, dont le Doge de Venise.
Giambattista Basile a commencé à écrire des poèmes à Venise puis est ensuite retourné à Naples pour servir comme courtisan sous la protection de Don Marino II Caracciolo, prince d'Avellino à qui il a dédié son idylle L'Aretusa (1618). À sa mort, il était devenu comte de Torrone.
Basile est surtout renommé pour avoir écrit un recueil de contes napolitains intitulé Lo cunto de li cunti overo Lo trattenemiento de peccerille (ce qui en napolitain signifie « Le conte des contes ou Le divertissement des petits enfants »). Ces contes ont été publiés en deux volumes après sa mort par sa sœur Adriana en 1634 et 1636 sous le pseudonyme de Gian Alesio Abbatutis.
Giambattista Basile a passé beaucoup de temps dans les cours nobiliaires du royaume de Naples. Les contes du Pentamerone se déroulent dans les bois et les châteaux de la Basilicate, en particulier près de la ville d'Acerenza.
Présentation du Conte des contes
modifierLe Pentamerone de Basile est construit sur le modèle du récit-cadre enchâssant des récits secondaires structurellement rattachés à l'intrigue principale. Ici, les contes sont au nombre de cinquante, répartis en cinq journées s'achevant par une églogue.
Giambattista Basile a recueilli et adapté des contes issus de la tradition orale du Royaume de Naples, ce qui n'exclut pas des sources écrites (Le Piacevoli Notti de Straparola) et l'apport d'un style tantôt trivial, tantôt sophistiqué et précieux qui fait sa marque de fabrique. En effet, même si l'ancrage oral du recueil est discuté, à ce jour, les arguments invoqués pour récuser l'inspiration orale de l'auteur ne sont pas suffisamment forts pour qu'on abandonne cette idée.
Des échos de plusieurs de ses récits se retrouvent dans des contes de Charles Perrault et de Jacob et Wilhelm Grimm, qui vouaient une grande admiration à ces contes napolitains (préface des Contes des frères Grimm de 1812). C'est par exemple le cas de Peau d'âne ("L'ourse", II, 6), de Cendrillon ("La Chatte des cendres", I, 6), du Chat botté ("Cagliuso", II, 4), des Fées ("Les deux petites pizzas", IV, 7 et "Les trois fées", III, 10), de La Belle au bois dormant (Soleil, Lune et Thalie, V, 5) de Perrault; de Hänsel et Gretel des Grimm ("Nennillo et Nennella", V, 9).
On peut supposer qu'un exemplaire du recueil (en napolitain) a été importé en France (peut-être par Jean Mabillon) au moment de la mode des contes de fées (vers 1685).
Lo Cunto de li cunti est connu sous le nom de Pentamerone, un titre utilisé pour la première fois dans l'édition Bulifon de 1674 en allusion au Décaméron de Boccace, qui représente la matrice du genre et qui se déroule également en Journées regroupant dix histoires chacune. Cependant la construction de la compilation de Basile est sensiblement différente, avec un récit-cadre (ouverture) qui contient lui-même un conte merveilleux qui trouve son achèvement dans la conclusion ou cinquantième conte, un peu à la manière des Mille et une nuits.
L'ouvrage fut plusieurs fois réédité en napolitain entre 1636 et 1728, mais traduit seulement en 1712 en bolonais et en 1747 en italien (traduction anonyme). L'œuvre ne fut véritablement exhumée que lorsqu'elle fut traduite en allemand par Felix Liebrecht, dans une traduction préfacée par Grimm (1846), puis en anglais, par Taylor (1848) et Burton (1893). Les premières éditions/adaptations pour enfants avec illustrations suivirent (Florence, 1889; Londres, 1893; Londres, 1911; Boston-New York, W. Crane, 1885).
La traduction de Benedetto Croce (Bari, 1925) fit redécouvrir l'œuvre et lui donna ses lettres de noblesse en Italie, en même temps qu'elle servit de base à de nouvelles traductions étrangères (en anglais, par Penzer, 1932).
Adaptation cinématographique du Conte des contes
modifier- Matteo Garrone, Tale of tales, 2015 : Trois contes de la Première journée sont tissés ensemble, modifiés, transportés dans l'univers de la fantasy, intégrés à une narration linéaire (à la différence du principe sériel de la succession de contes courts, vifs et alertes et sans référence au dispositif d'enchâssement), avec un accent mis sur des thèmes comme l'obsession monomaniaque (le désir d'enfant/ la luxure/ la domestication d'une puce), la filiation et ses tensions (mère/fils, père/fille, frères de lait "jumeaux", vieilles sœurs) ou certains mythes contemporains (l'obsession du rajeunissement). Les contes sources sont I, 5 La puce (Lo polece/ La pulce); I, 9 La biche ensorcelée (La cerva fatata); I, 10 La vieille écorchée (La vecchia scortecata/ La vecchia scorticata).
Articles connexes
modifierÉditions - Traductions - Bibliographie critique
modifier- Édition de référence, napolitain/italien :
- Lo Cunto de li cunti, ed., trad. it., a cura di Michele Rak, Garzanti, Milano, 2007 (1986).
- Traductions françaises
- Giambattista Basile (trad. de l'italien par Myriam Tanant), Le Conte des contes, Paris, Éditions de l'Alphée, coll. « Collection italienne », , 157 p. (ISBN 2-906447-00-5)
- Giambattista Basile (trad. du napolitain par Françoise Decroisette), Le Conte des contes [« Lo cunto de li cunti ovvero Lo trattenimiento dei peccerille »], Strasbourg, Circé, (ISBN 2-908024-88-8)
- Traductions anglaises
- The Tale of tales (transl. Nancy Canepa), Detroit, Wayne State U. Press, 2004.
- Études
- Italo Calvino, Défis aux labyrinthes II, trad. fr. Paris, Seuil, 2003 (préface à la rééd. de la traduction de B. Croce, 1974).
- Nancy N. Canepa, From Court to Forest. Giambattista Basile's Cunto de li Cunti ans the Birth of the Literary Fairy Tale, Wayne State University, Detroit, 1999.
- Patricia Eichel-Lojkine, Contes en réseaux. L'émergence des contes sur la scène littéraire européenne, Genève, Droz, 2013.
- J. Ferrari, « De la littérature populaire en Italie, II : Naples – Milan – Bologne », dans La Revue des deux mondes, t. XXI (1880), p. 505-531. – en ligne sur Gallica.
- Suzanne Magnanini, "Postulated Routes from Naples to Paris: The Printer Antonio Bulifon and Giambattista Basile's Fairy Tales in Seventeenth Century France", Marvels and Tales, volume 21, number 1, 2007, p. 78-92.
- Vincenzo Palmisciano, «Novità per il profilo biografico di Andreana, Giovan Battista Basile e Giulio De Grazia», dans Archivio Storico per le Province Napoletane, CXL dell'intera collezione, 2022, pp. 161–166.
Références
modifier- Coppola Emmanuele, Giovan Battista Basile nacque a Giugliano nel 1566, 1998, Centro Studi Alberto Tagliatela, Giugliano in Campania, sbn=IT\ICCU\NAP\0313239
Liens externes
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