Gheorghe Marinescu

Neurologue roumain
Gheorghe Marinescu
Portrait de Gheorghe Marinescu
Biographie
Naissance
Bucarest
Décès
Bucarest
Nationalité Roumaine
Thématique
Formation Université de BucarestVoir et modifier les données sur Wikidata
Profession Neurologue (en), professeur d'université (d) et réalisateurVoir et modifier les données sur Wikidata
Employeur Université de BucarestVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie roumaine et Académie LéopoldineVoir et modifier les données sur Wikidata

Gheorghe Marinescu (parfois transcrit en Georges Marinesco en français et en anglais), né le à Bucarest et mort le à Bucarest, est un médecin, neurologue et neuropathologiste roumain de renommée internationale, élève de Jean-Martin Charcot et d'Emil du Bois-Reymond ; il est considéré comme le fondateur de l'école roumaine de neurologie.

Biographie modifier

Après avoir commencé des études de médecine à l'Université de Bucarest, il travaille dans le laboratoire de histopathologie et à l'Institut de Bactériologie sous la direction de Victor Babeș. Sur la recommandation de ce dernier, il obtient une bourse nationale pour se spécialiser en neurologie, sous la direction de Jean-Martin Charcot à la Clinique des Maladies du système nerveux de l'Hôpital de la Salpêtrière à Paris. Il lie alors une étroite amitié avec Pierre Marie et Joseph Babinski. Sur la recommandation de Pierre Marie, Marinescu présente en 1890 au congrès international de Berlin le résultat des recherches faites sur la morphopathologie de l'acromégalie. Il poursuit ses travaux scientifiques avec Carl Weigert à Francfort et avec Emil du Bois-Reymond à Berlin.

En 1897, de retour à Bucarest, après avoir obtenu le titre de Docteur en Médecine, il prend la direction de la nouvelle clinique universitaire des maladies nerveuses à l'hôpital Colentin. Il y restera jusqu'à la fin de sa vie et continuera de publier avec ses élèves.

Travaux scientifiques modifier

Il a apporté des contributions originales dans l'étude de la cellule nerveuse. Sa monographie monumentale intitulé La Cellule Nerveuse est parue en 1909 avec une préface de Santiago Ramón y Cajal. La description, en collaboration avec le neuropathologiste français Paul Oscar Blocq, des modifications retrouvées dans la substantia nigra pour un cas de parkinsonisme, a constitué la base de la théorie émise par Édouard Brissaud sur le substratum pathologique de cette maladie.

En lien avec les frères Lumière[réf. souhaitée], il est l'un des premiers scientifiques à utiliser le cinéma pour réaliser des documentaires médicaux : étude de la marche chez l'hémiplégique et chez l'ataxique, enregistrement des troubles du mouvement dans les affections neuromusculaires[1]. Il publie ces derniers résultats en 1937, dans la monographie Le Tonus des Muscles Striés, précédée d'une préface de Sir Charles Scott Sherrington. Ses recherches ultramicroscopiques lui ont permis faire le lien entre les données de la coloration colloidale et la structure du neurone.

C'était Marinescu, entre tous les élèves de Charcot, qui a été choisi en 1925 pour évoquer la mémoire du grand maître à l'occasion de la célébration du centième anniversaire de sa naissance[2].

Éponymie modifier

 
Gheorghe Marinescu: image extraite d'un film scientifique
  • « Main succulente de Marinescu »[3] : œdème, froideur et pâleur de la main décrits dans la syringomyélie.
  • Syndrome de Marinesco-Sjögren (ou syndrome de Marinesco-Garland) : maladie génétique avec ataxie spino-cérébelleuse, dysarthrie, retard mental et cataracte[4],[5],[6].
  • « Réflexe palmo-mentonnier [de Marinescu-Radovici] »[7] : réflexe archaïque retrouvé parfois chez le sujet adulte normal (de manière bilatérale) mais aussi dans les atteintes du lobe frontal (du côté opposé à la lésion). Il se manifeste par la contraction de la houppe du menton lors du frottement de la paume de la main.
  • Corpuscules de Marinesco[8].

Œuvres et publications modifier

 
Victor Babes et Gheorghe Marinescu, « Sur la pathologie des terminaisons nerveuses des muscles des animaux et de l’homme », [Académie des sciences], Gauthier-Villars (Paris), 7 octobre 1889.
  • Main succulente et atrophie musculaire dans la syringomyélie [Thèse de médecine, Paris, 1896-1897, tome 30, n ° 241], Paris, 1897, in 8°.
  • Pathologie de la cellule nerveuse, [rapport présenté au Congrès international de médecine tenu à Moscou du 19-], G. Carré (Paris), 1897, 1 vol. (VI-58 p.) : ill. ; in-4, lire en ligne sur Gallica.
  • La cellule nerveuse, [préface de Santiago Ramón y Cajal], Octave Doin (Paris), 1909, 2 volumes,
  1. Tome premier, Texte intégral.
  2. Tome second, Texte intégral.
  • « Étude anatomique et clinique des plaques dites séniles », L'Encéphale (Paris), 1912, 1er semestre, p. 105-132, Texte intégral.
En collaboration
  • avec Draganesco S., Vasiliu D., « Nouvelle maladie familiale caractérisée par une cataracte congénitale et un arrêt du développement somato-neuro-psychique », L'Encéphale (Paris), 1931,Vol. 26, p. 97-109, Texte intégral.
  • avec State Draganesco, « Contribution anatomo-clinique à l'étude du syndrome de Foerster », L'Encéphale (Paris) 1929, Vol. 24, p. 685-99,Texte intégral.

Bibliographie modifier

  • « Le professeur Marinesco », Paris médical : la semaine du clinicien, 1912, n° 6, p. 113, Texte intégral.
  • « Nécrologie. Décès de MM. Marineco (de Bucarest) et Mouisset (de Lyon) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, séance du (A102,SER3,T119), p. 505, lire en ligne sur Gallica.
  • (ro) Floda L., Marinescu M., Radovici A.: Gheorghe Marinescu, Editura Tineretului, Bucuresti, 1958.
  • Kreindler A.: « L’œuvre scientifique du Professeur Georges Marinesco », Éditions de l’Académie de la République Populaire Roumaine, Bucarest, 1963, 7–34.
  • (ro) Vlad Voiculescu, Gheorge Marinescu (1863–1938), Editions Méridiane, Bucarest, 1970.
  • Marie Marinesco, A. Petresco et G. Marinesco (Présenté par le Dr Michel Antoine Timus), « Georges Marinesco et la France », Histoire des sciences médicales, Asnières-sur-Seine, vol. XVIII, no 1,‎ , p. 13 à 18/96 (lire en ligne [PDF], consulté le )
  • (en) Ionita C, Fine EJ, « A Romanian neurologist and neurophysiologist », J Hist Neurosci., 2003 Jun;12(2):206, 221-2.
  • (ro) Claudia Ivan, « Gheorghe Marinescu », Texte intégral en ligne (08.03.2004).
  • (ro) Alexandru Razes, « Biografii: Dr. Gheorghe Marinescu-unul din cei mai mari neorologi ai lumii si fondatorul scolii românesti de neurologie », Texte intégral en ligne (15/09/2009)
  • (en) Buda O, Arsene D, Ceausu M, Dermengiu D, Curca GC, « Georges Marinesco and the early research in neuropathology » Neurology, 2009 Jan 6;72(1):88-91. Article en ligne téléchargeable doi: 10.1212/01.wnl.0000338626.93425.74.
  • E. Broussolle, J. Poirier, F. Clarac, J.-G. Barbara, « Les figures et institutions des sciences neurologiques à Paris de 1800 à 1950. Partie III », Revue neurologique, Vol 168 - N° 4, p. 301-320, , Article en ligne téléchargeable, Doi : 10.1016/j.neurol.2011.10.006
  • (en) Catala M., Poirier J., « Georges Marinesco (1863–1938): neurologist, neurohistologist and neuropathologist », Rom J Morphol Embryol. 2012;53(4):869-77, Texte intégral.
  • Alexandru Marinescu, Matei Marinescu, « Marinesco et la théorie du neurone: les Balkans et le microscope », Studii şi Comunicǎri, vol. 6, 2013, p. 151-171, Article en ligne téléchargeable.

Notes et références modifier

  1. [vidéo] The Works Of Gheorghe Marinescu par Ion Bostan, dans le site British Pathé, 1967.
  2. « Centenaire Charcot. Discours de M. le professeur Mainesco (de Bucarest) », Revue neurologique, 1925, vol 1, p. 1121-1124, Texte intégral.
  3. (en) Marinesco's hand
  4. Marinesco - Sjögren (syndrome de) dans le Dictionnaire des maladies éponymiques et des observations princeps (en ligne).
  5. Marinescu-Sjögren-like (syndrome de) dans le Dictionnaire médical de l'Académie de Médecine (en ligne) – version 2015
  6. (en)Marinesco-Sjögren syndrome
  7. Schachter M., « Étude du réflexe palmomentonier (Marinesco-Radovici) en neurologie and in psychiatrie », Encéphale, 1972 Mai-Juin;61(3):275-91.
  8. Dr D. Olmer,Recherches sur les granulations de la cellule nerveuse, Stork (Lyon), p. 21, Texte intégral.

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier