Germaine Albert-Birot

Cherbourg 17/10/1877 - Paris 28/01/1931
Germaine Albert-Birot
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Pierre Albert-Birot (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata

Germaine Reynaud d'Arc, plus connue sous ses noms d'usage Germaine de Surville (emprunté à sa mère) ou Germaine Albert-Birot, né le à Cherbourg et morte le à Paris[1],[2], est une compositrice d'avant-garde française.

Extrait de la musique écrite par Germaine Albert-Birot pour Matoum et Tévibar (1919)

Biographie modifier

Œuvre modifier

Ses premiers morceaux sont publiés entre 1916 et 1917 dans SIC, revue d'avant-garde dirigée par son mari Pierre Albert-Birot. Deux portent le même titre, « Expression musicale », et un troisième s'intitule « Une niche ». Ce sont de très courts poèmes lyriques pour chant et piano (dont elle a elle-même écrit le texte). « Les trois morceaux sont tonals et ils ne présentent aucune altération rythmique[3]». Ils se présentent dans un style qu'Alessandro Maras rapproche de celui d'Erik Satie et de Pratella[4].

En contact avec les futuristes italiens et Apollinaire, elle écrit la musique des Mamelles de Tirésias, interprétée par Niny Guyard au piano[5], lors de la création de la pièce. À partir de ce moment, sa musique évolue vers une plus grande déstructuration, vers un « morcellement cellulaire typique des auteurs tels que Alberto Savinio, ou Satie à la fin de leur carrière[6]».

Elle écrit également la musique de la pièce Matoum et Tévibar écrite par son mari, mais celle-ci n'est pas reçue à temps lors de la création de la pièce à Rome sous la direction d'Enrico Prampolini[7].

Postérité modifier

Son œuvre, peu jouée, est demeurée « à la périphérie de l’avant-garde[8]». Poulenc, qui met à son tour en musique Les Mamelles de Tirésias, l'a qualifiée de « musicienne du dimanche[9]». Elle a néanmoins parfois été saluée. Prampolini a jugé sa musique « très solide de construction et d’une modernité de rythme exempte d’artifice et d’arbitraire[10]», Jane Catulle-Mendes juge que les compositions du Petit Poucet mettaient en évidence une « très jolie distinction d’écritures[11]».

Enregistrements modifier

  • Dada 3, exécuté par Daniele Lombardi dans Futurismusic, Col Legno, WWE, 2000 ;
  • Entr’acte (tiré des Mamelles de Tirésias), exécuté par Kyoko Kashii, dans Centre Pompidou Audio Collection – Dada et la musique, vol. 7, ISIS, 2012.

Références modifier

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 13e, n° 540, vue 24/31.
  2. « Nous avons appris hier, non sans stupeur, la mort de Germaine de Surville, survenue dans la journée de jeudi. Des circonstances particulières nous avaient amené à travailler avec Germaine de Surville au temps où, auprès du poète Pierre Albert-Birot, son mari, elle présidait aux destinées du ‘’Plateau’’ et plus récemment encore, alors qu’à la tête d’une troupe d’avant-garde, ‘’La Perruque’’, elle se dévouait corps et âme à la formation de jeunes acteurs. Musicienne, écrivain, comédienne, Germaine de Surville était, au surplus, un être charmant. Sa disparition enlève au théâtre un de ses serviteurs dévoués, privera aussi d’une amie fidèle ceux qui l’approchaient. » J. J. et C. M., « Courrier des spectacles ». Mort de Germaine de Surville. Le Populaire, 31 janvier 1931, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  3. Maras 2017, p. 94.
  4. Maras 2017, p. 95.
  5. Maras 2017, p. 96.
  6. Maras 2017, p. 97.
  7. Prampolini 1919.
  8. Maras 2017, p. 91.
  9. F. Poulenc, Entretiens avec Claude Rostand, Paris, Juilliard, 1954, p. 145
  10. Prampolini 1919.
  11. J. Catulle-Mendes, « Le Petit Poucet », La Presse, 24 janvier 1924, p. 2.

Bibliographie modifier

  • Alessandro Maras, « Germaine Albert-Birot. La musique entre Futurisme, Esprit Nouveau et Dada », dans Franca Bruera et Cathy Margaillan, Le Troisième Sexe des avant-gardes, Garnier, (ISBN 978-2-406-05719-2), p. 91-105
  • Enrico Prampolini, « Matoum et Tévibar à Rome », SIC, nos 47-48,‎ (lire en ligne)

Liens externes modifier