Garuda

personnage mythologique de l'hindouisme, puis du bouddhisme

Garuda (du sanskrit गरुड / garuḍa, signifiant « ailé ») est un homme-oiseau fabuleux de la mythologie hindouiste puis bouddhiste, fils de Kashyapa et de Vinatâ et frère d'Aruna, le conducteur du char du dieu Sûrya. C'est le vâhana, ou monture, du dieu Vishnu[1]. Il est aussi considéré comme le roi des oiseaux.

Garuda, monture (vahana) du Dieu Vishnou ; musée national de New Delhi.

Sources et origine modifier

Bien que n'étant pas évoqué avant le Taittiriya Aranyaka, Garuda, l'oiseau solaire, est probablement ancien. Il est le partenaire naturel de l'« arbre solaire » et de son substitut le gnomon[2].

Description modifier

Garuda peut aussi être vu comme un aigle géant mythique, ennemi aérien naturel des nâgas, serpents des eaux et de la terre[3]. Mais Nâga et Garuda ne sont en fait que deux incarnations de Vishnou, les deux aspects de la substance divine, en qui ils se réconcilient.

Dans le bouddhisme, les garudas étaient vus comme des animaux maléfiques; cependant après l'arrivée du Bouddha, celui-ci les a convertis ; et ils ont ensuite protégé ses enseignements[4].

Manifestations historiques modifier

Il était utilisé sur les emblèmes provinciaux de l'Empire sassanide (224–651)[5].

Il est présent sur les temples bouddhistes du Cambodge. Lors de la colonisation depuis l'Union française de l'Indochine, la France a édité, un timbre postal illustrant Garuda pour le royaume du Cambodge en 1957[6].

Garuda est l'emblème de l'Indonésie. Le personnage, comme bien d'autres références culturelles indiennes est toujours vivant dans la culture traditionnelle à Java, l'île la plus peuplée d'Indonésie. Les cours royales et princières de Java, après que les souverains se furent convertis à l'islam, ont préservé une culture imprégnée d'éléments et de modèles indiens. La compagnie aérienne nationale est Garuda Indonesia.

C'est aussi l'emblème de la monarchie en Thaïlande ; un drapeau jaune frappé d'un Garuda rouge (appelé en thaï : ครุฑ, Khrouth[7]) flotte sur le palais quand le roi est présent. Il est aussi considéré comme un emblème national, puisqu'il orne les bâtiments officiels, le passeport et les billets de banque (voir Baht). En reconnaissance des services rendus à la nation, le roi accorde à quelques grandes sociétés commerciales le droit de l'utiliser pour décorer leur façade et leurs documents officiels.

Le Garuda, appelé en mongol Khangarid (mongol : ᠬᠠᠨᠭᠠᠷᠤᠳᠢ, cyrillique : хангарьд ; littéralement, khan Garuda), est le symbole de la capitale de la Mongolie, Oulan-Bator[8], que l'on retrouve sur le blason et le drapeau de la ville. Selon la croyance mongole populaire, Khangarid est l'esprit de la montagne du Bogd Khan Uul qui est devenu partisan du bouddhisme. Aujourd'hui il est considéré comme le gardien de cette montagne et un symbole de courage et d'honnêteté. L'oiseau donne aussi son nom à Hangard aviation et Khangarid est une équipe participant au Championnat de Mongolie de football.

Au Tibet, Khyung (ཁྱུང) est le nom tibétain du Garuda[9]. Venant de l'Inde, il fut assimilé au khading de la religion bön, l'aigle à cornes d'or[10]. Le garuda noir est une divinité de l'école nyingmapa du bouddhisme tibétain que l'on tient pour supprimer les affections causées par les naga et esprits de la terre[11]. Il est figuré sur les Lungta. Il est représenté dans l'iconographie de Shambhala par Chogyam Trungpa pour qui il est associé à une vitesse et une puissance importantes. Comme le phénix, il surgit des cendres de la destruction, il est indestructible[12].

Galerie modifier

Au cinéma modifier

Le réalisateur thaïlandais Monthon Arayangkoon a réalisé en 2004 un film fantastique d'aventure et de monstre géant appelé Garuda, le retour du Dieu prédateur ((ปักษาวายุ, Paksa wayu).

Notes et références modifier

  1. (en) C.A. Jones et J.D. Ryan, Encyclopedia of Hinduism, Checkmark Books, , 552 p. (ISBN 978-0-8160-7336-8 et 0-8160-7336-8), p. 164
  2. Jean Haudry, Mimir, Mimingus et Vişnu, dir, Michael Stausberg, Olof Sundqvist et Astrid van Nahl, in Kontinuitäten und Brüche in der Religionsgeschichte, Festschrift für Anders Hultgård zu seinem 65. Geburtstag am 23.12.2001, De Gruyter, 2001
  3. (en) B.M. Sullivan, The A to Z of Hinduism, Vision Books (ISBN 978-81-7094-521-5 et 81-7094-521-6), p. 81
  4. (en) Robert E. Buswell Jr et Donald S. Lopez Jr, The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton (N.J.), Princeton University Press, , 1304 p. (ISBN 978-0-691-15786-3 et 0-691-15786-3, présentation en ligne), p. 314-315.
  5. (en) Hans T Bakker, « The Huns in Central and South Asia. How Two Centuries of War against Nomadic Invaders from the Steps are Concluded by a Game of Chess between the Kings of India and Iran »
  6. (en) « Stamp catalog : Stamp › Garuda », sur Colnect.com
  7. (fr + th) Sirikul Lithicharoenporn et Mai Lithicharoenporn, Thaï : Les bases, Assimil, coll. « Les cahiers d'écriture », , 128 p. (ISBN 978-2-7005-0830-7), Les consonnes page 25
  8. (en) Michael Kohn, Mongolia, Lonely Planet, , p. 52
  9. The Mother Essence Lineage, by Ngakpa Chogyam Rinpoche
  10. The Handbook of Tibetan Buddhist Symbols, p. 76
  11. « Garuda », sur himalayanart.org (consulté le ).
  12. Chogyam Trungpa, Great Eastern Sun: The Wisdom of Shambhala, p. 235

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

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Liens externes modifier