Fonderie de canons de Toulouse

fonderie à Toulouse (Haute-Garonne)
Fonderie de canons de Toulouse
Institut catholique de Strasbourg
Entrée de l'ancienne fonderie de canons
Présentation
Type
Fonderie de canons (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1963, Vestige de rempart)
Logo monument historique Inscrit MH (1996, vestiges de la fonderie)
Localisation
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La fonderie de canons est un monument historique situé à Toulouse, dans le département français de la Haute-Garonne.

Localisation modifier

Le bâtiment est situé au 31 rue de la Fonderie dans le quartier des Carmes. C'est cette ancienne fonderie qui a donné son nom à la rue.

Historique modifier

L'emplacement est occupé par le couvent des Clarisses. Le couvent des Clarisses avait d'abord été établi dans les faubourgs de la ville avant d'être détruit, en même temps que les faubourgs pour lutter contre les incursions anglaises pendant la guerre de Cent Ans. Les religieuses ont alors demandé et obtenu de reconstruire leur couvent à l'intérieur de la ville, le et s'établirent inter carreriam Tholosanorum Tholose et flumen Garone. Le pape Innocent VI a donné une bulle des indulgences pour ceux qui aideraient à la construction du couvent dans la paroisse de la Dalbade, et, en 1371, le pape Grégoire XI leur a donné une bulle leur permettant de recevoir des biens mal acquis ou incertains jusqu'à la somme de 500 livres pour les employer à cette construction. Le couvent est presque entièrement reconstruit en 1658. Elles sont désignées au XVIIe siècle les Clarisses du Salin. Au début de la Révolution, le couvent des religieuses Sainte-Claire est fermé. Il y avait alors 33 religieuses. Les bâtiments saisis deviennent bien national. La chapelle est restaurée par l'architecte Henri Bach au cours du XIXe siècle

La Convention nationale décrète la levée en masse des hommes entre 18 et 25 ans le . Pour alimenter l'armée des Pyrénées, le comité de défense générale a décidé d'installer un arsenal avec des ateliers et une fonderie de canons, le « Grand parc des Armées des Pyrénées », à Toulouse. Il est d'abord installé dans le couvent des Chartreux et la fonderie dans l'église Saint-Pierre-des-Cuisines à partir de 1794. Cette installation n'ayant pas réussi, une deuxième installation est prévue dans l'église Sainte-Anne, sans plus de succès. Le comité fait alors appel à Dupont de Rochefort, créateur de la fonderie d'Alger, et neveu de Pierre Gor, commissaire général des fontes à l’arsenal de Paris, qui avait fondu la statue équestre de Louis XV qui se trouvait place Louis XV, pour la diriger. Les églises Saint-Pierre et Sainte-Anne sont abandonnées. Il choisit d'installer la fonderie dans le couvent Sainte-Claire du Salin qui se trouve à côté du canal de fuite du moulin du château dont il pouvait utiliser l'eau pour faire tourner la forerie. Elle est progressivement agrandie par achat de bâtiments contigus. Dupont a embauché Jean Abadie (1773-1846)[1] avec lequel il a organisé la fonderie et la moulerie. Après la fonte des premiers canons, l'établissement est confié aux entrepreneurs Bertha et Lehodry.

Une première Fonderie des canons était installée au XVIe siècle dans la rue des Frères-Mineurs, actuelle rue Antoine-Deville, en face de l'église des Cordeliers. La fonderie est transférée en 1793 dans l'ancien couvent Sainte-Claire du Salin.

En 1800, Bertha est resté le seul entrepreneur de la fonderie. La paix revenue diminuant les commandes, Bertha a demandé à Jean Abadie de créer un laminoir et de martinets pour le cuivre destiné à la marine à proximité de la fonderie mis en mouvement par huit moteurs hydrauliques alimentés par le canal de fuite du moulin du château.

La fonderie a reçu son organisation industrielle en 1816 sous la direction d'Adolphe Mather[2]. Une forerie horizontale y est installée sur les plans de Jean Abadie. Il augmente la capacité de réalisation des canons en donnant les plans d'une nouvelle forerie en 1824.

La fonderie est supprimée en 1866.

Bâtiments actuels modifier

Les bâtiments de l'ancienne fonderie sont achetés par l'Institut catholique de Toulouse en 1879 (n°27 et 31). Les fours et autres installations de la fonderie se trouvaient dans les dépendances de la cour basse qui ont été aménagées en salles d'exposition. On peut y voir une partie de rempart antique datant de la fin du IIIe siècle de plus de 70 m de long.

Matériaux modifier

Ce bâtiment est construit de brique, de béton et d'enduit partiel. De la tuile creuse et du ciment ont permis de faire la couverture.

Intérieur modifier

Une fresque de grande taille, peinte par Marcel Lenoir entre 1920 et 1923, figure dans une salle de la cour. Elle s'intitule "Le couronnement de la Vierge". De plus, une belle composition datant du XVIIIe siècle forme l'entrée de l'Institut catholique.

Protection modifier

Les vestiges de la fonderie de canons situés en partie basse du bâtiment ouest ainsi que dans les ailes en retour comprenant les fours et tous les dispositifs qui s'y rattachent, ainsi que les ventouses, cheminées, ateliers techniques et rampes d'accès pour trinqueballes ont été inscrits au titre des monuments historiques le [3].

La partie du rempart gallo-romain se trouvant sur le site de la fonderie a été classée au titre des monuments historiques le .

Notes et références modifier

  1. Jean Abadie est né au village de Soueix le où son père était horloger. Il est orphelin à 12 ans et il est assez habile pour terminer les horloges commencées par son père. Ayant terminé ce travail, il part à Saint-Gaudens chez un horloger ami de son père, puis va à Toulouse chez un autre horloger. Il est incorporé dans l'armée des Pyrénées. Après avoir participé à des combats, très souffrant, il doit se retirer dans son village. Pour approvisionner les armées, une fonderie est organisée à Toulouse. Il est alors retenu pour y travailler comme ouvrier mécanicien à la fonderie de Toulouse. Le conseil de défense a demandé à Dupont de Rochefort de l'organiser. Il y devient chef mécanicien puis directeur des ateliers. En 1806, il est appelé à Souria, en Catalogne, pour y établir une filature de coton, la première construite en Espagne. Il doit quitter l'Espagne l'Espagne en 1808, au début de la guerre d'indépendance espagnole. Le 15 février 1809, le gouvernement l'a nommé contrôleur de la fonderie impériale des canons. Pendant son temps libre il a construit des machines, d'établir son système de cardage et de filature pour des laines grasses. Le , il adresse à la mairie de Toulouse le premier dessin des fontaines de Toulouse. Après la chute de l'Empire, il est nommé le contrôleur de la fonderie royale de canons. Il a rapidement quitté cette fonction pour ne se consacrer qu'à la construction de grands ateliers. Il a construit des filatures à Carcassonne, à Cazères, à Castres, à Salvages, à Miramont (Urbain Vitry, « Éloge de M. J. Abadie », Mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 3e série, tome IV, Toulouse, 1848, p. 312-327). Il a créé le système de distribution des eaux des fontaines de Toulouse. Il est mort à Toulouse le .
  2. Jérôme Bonhôte, « L’industrialisation méconnue du canal latéral à la Garonne : l’exemple de l’écluse n° 1 de Lalande à Toulouse (vers 1850-vers 1914) », dans Toulouse : une métropole méridionale, Presses universitaires du Midi, p. 539-551 (lire en ligne)
  3. « Fonderie de canons, actuellement Institut catholique », notice no PA00094632, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse : 23-Fonderie de canons (rue de la Fonderie, n°31) », Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 11e série, tome 2, 1914, p. 195  

Articles connexes modifier

Liens externes modifier