Famille de Carteret

La famille de Carteret, est une puissante famille du Cotentin et des îles Anglo-Normandes issue de Guy de Carteret (v. 960-1004), seigneur de Carteret et de Saint-Ouen sur l'île de Jersey

de Carteret

La famille se distingue particulièrement au moment du rattachement de la Normandie à la France par le roi Philippe Auguste en 1204.

La famille Carteret cumulera ensuite les charges de gouverneur, bailli, lieutenant-Général, procureur et juré-justicier de Jersey et de Guernesey.

Historique

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La terre de Saint-Ouen, en l'île de Jersey fut concédée au sire de Carteret, qui porte le nom de sa principale terre[1], par Guillaume Longue-Épée, jarl des Normands de 932 à 942[2].

Son fils ou petit-fils, Guy de Carteret dit l'Oiseleur (v. 960-1004), était en 1002 co-seigneur de la baronnie de Carteret avec le roi de France, Robert II le Pieux qui régna de 996 à 1031. Il laissa deux fils, Guillaume, mort sans postérité, et Godefroy, qui hérita. Ce dernier resté fidèle au duc Guillaume de Normandie aurait participé à la bataille de Val-ès-Dunes (1047). Il laissa trois fils, Mauger, Roger et Onfroy, qui auraient participé à la conquête de 1066. Le Roman de Rou pourtant ne cite que : « De Cartray Onfroy et Maugier Ki esteit novel chevalier »[3]. Onfroy, seigneur de Carteret, de Saint-Ouen et du fort de Sciotot (Les Pieux). Son fils Renaud Ier de Carteret prit la succession.

Renaud de Carteret († v. 1130), chevalier, participa à la première croisade en 1096 avec ses voisins Roger du Rozel[note 1], descendant de Bertran, seigneur de Barneville, et à la prise de Jérusalem en 1099. Il donna en 1125 l'église de Carteret avec ses dîmes, à l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Renaud de son mariage avec Lucie laissa trois fils, Philippe, Geoffroy et Onfroy. C'est Philippe Ier[note 2] qui hérita des terres. En 1129, il fit construire à ses frais et en accomplissement d'un vœu, l'église de Torteval en l'île de Jersey, et en 1135, il restitua au Mont-Saint-Michel les biens donnés par son père en 1125 dont il s'était emparé. En 1156, il donne au Mont-Saint-Michel l'église Saint-Ouen de Jersey ainsi que la chapelle Sainte-Marie et une petite habitation dans laquelle fut établi un prieuré et mourut peu après. Lui succède son fils, Renaud II, cité plusieurs fois dans des chartes sur l'île de Jersey, résidence principale des Carteret. Il donna à l'église de Saint-Hélier et à ses chanoines une acre de terre, une demi-acre et une demi vergée dans la vallée de la Mare en l'île de Jersey[3]. Puis vint Philippe, qui eut en descendance Renaud III de Carteret et Richard. Vers 1180, ce Philippe de Carteret devait, selon le Livre Rouge de l'Échiquier, le service d'un chevalier au duc-roi Henri II[3].

Le , Renaud III, fils de Philippe, fut chargé, par le roi d'Angleterre et duc de Normandie Jean sans Terre, de lever une aide sur les habitants de Jersey et Guernesey pour l'entretien des armées destinées à défendre les îles contre un éventuel débarquement du roi de France. Le même Jean sans Terre, après la perte de la Normandie, en 1205,le chargea, avec Pierre des Préaux ( 1212) ancien gouverneur de Rouen, d'organiser la défense des îles[note 3]. Renaud III resté fidèle au roi d'Angleterre auquel il rendit hommage pour sa terre de Saint-Ouen, vit sa terre de Carteret confisquée (per eschaetam) par le roi de France vers 1210. Il eut un fils, Philippe II de Carteret, sieur de Saint-Ouen, co-gouverneur des îles, qui eut Philippe III de Carteret.

Vers 1270, Renaud IV († av. 1309) recouvrit la terre de Carteret[note 4]. Renaud IV devait au roi de France le service d'un tiers de chevalier. En 1272, Renaud IV et son frère Roger figuraient au nombre des nobles du bailliage de Coutances qui furent cités pour le service de l'arrière-ban suivant le rolle qui est conservé à la Chambre des comptes de Paris[4]. Ensuite, pour la branche normande, suit son fils, Philippe IV ( 1327), qui fut cité à comparaître en , au pleds tenus à Rauville. Son fils unique et héritier, Renaud V de Carteret était au début de la guerre de Cent Ans seigneur de Carteret, de Saint-Ouen, gouverneur des châteaux de l'île pour le roi d'Angleterre, et qui prit part aux actions de Geoffroy d'Harcourt, pour l'Angleterre. C'est ainsi que le , par un acte donné au prieuré du Pré, près de Rouen, Jean le Bon donnait à « maître Yves Simon », clerc du roi et de lui-même, en échange des six sols parisis qu'il prenait en la chambre aux deniers de son hôtel, les héritages de Regnaut de Carteret, chevalier, sis à Carteret confisqué pour forfaiture, et estimé valoir 66 livres et 13 sols tournois de rente[4]. Les Carteret deviennent définitivement Anglais sur la terre de Jersey[5].

Généalogie

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  • Guy de Carteret dit l'Oiseleur ( 1004)
    • Guillaume, mort sans postérité
    • Godefroy

Seigneurs de Saint-Ouen

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Seigneurs de Sercq

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Descendances

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Trois grandes branches sont issues des seigneurs de Saint-Ouen :

Héraldique

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Les armes de la famille de Carteret se blasonnent ainsi : de gueules à trois fuseaux d'argent.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN 2-9505339-1-4), p. 67-69.
  • André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN 978-2-91454-196-1), p. 66-67.  .

Liens externes

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Notes et références

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  1. Le frère de Roger, Guillaume, avec son fils Théodore, vendirent le fief du Rozel, pour couvrir les frais de l'expédition. Roger fut tué sous les murs d'Antioche[2].
  2. Philippe est cité dans plusieurs chartes. La dernière est datée de 1156, peu de temps avant sa mort[2].
  3. C'est de cette époque que date le château de Mont-Orgueil.
  4. Il figure avec son frère Roger, dans un rôle des seigneurs qui servirent dans l'armée du roi de France Philippe le Hardi en 1271, contre le comte de Foix. Les Carteret avaient retrouvé leur domaine en Cotentin rendu par Louis IX probablement à la suite du traité de Paris de 1258.

Références

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  1. Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Dans l'histoire, t. 2, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 440 p. (ISBN 2-9505339-2-2), p. 77.
  2. a b et c Davy 2014, p. 66.
  3. a b et c Barros 1991, p. 68.
  4. a et b Barros 1991, p. 69.
  5. Davy 2014, p. 67.