Force océanique stratégique

composante navale des Forces nucléaires stratégiques
(Redirigé depuis FOST)

Force océanique stratégique
Création
Pays Drapeau de la France France
Branche Marine nationale
Type Commandement organique
Commandement opérationnel
Rôle Dissuasion nucléaire
Effectif 2 400 hommes (2 014)
Fait partie de Forces sous-marines
Forces Nucléaires Stratégiques
Composée de Base opérationnelle de la force océanique stratégique (BOFOST)
Escadrille des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins
Garnison Brest
Île Longue
Surnom FOST
Commandant Vice-amiral d'escadre Jacques Fayard
Commandant historique Contre-amiral Albert Joire-Noulens (premier commandant)

Au sein de la Marine française, la Force océanique stratégique (FOST) est la composante navale des Forces nucléaires stratégiques. Depuis 1999 et la dissolution de la dernière escadrille de sous-marins à propulsion classique, elle est devenue synonyme des Forces sous-marines dont le commandant commande l'ensemble des sous-marins nucléaires avec l'escadrille des sous-marins nucléaires d'attaque (ESNA).

Généralités modifier

La Force océanique stratégique, créée le [1], constitue la principale composante des forces nucléaires stratégiques françaises (FNS)

La FOST est un commandement organique (c'est-à-dire destiné à la préparation et au maintien en condition de la force) et opérationnel (mise en œuvre de la force).

  • La base opérationnelle de la force océanique stratégique (BOFOST) située à l'Île Longue, assure le soutien et la coordination de la maintenance des systèmes d'armes et des SNLE.
  • L'escadrille des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, qui assure le maintien en condition opérationnelle (exercice, entraînement).

La FOST est placée sous le commandement d'un officier général de marine dont l'acronyme est ALFOST. Avec la dissolution du groupe des sous-marins d'attaque de l'Atlantique, ultime formation regroupant des sous-marins à propulsion conventionnelle, le 1er juillet 1999, elle regroupe l'ensemble des sous-marins français[2]. Elle compte environ 2 400 personnes en 2014, dont 180 experts atomiciens sur lesquels repose la sécurité de mise en œuvre des sous-marins à la mer.

Sa sécurité au sol est assurée, en 2017, par 260 fusiliers-marins et 120 gendarmes[3].

L'état-major de la FOST est basé à Brest dans un des souterrains du château de Brest depuis 2000. Il était auparavant basé à Houilles dans les Yvelines, au centre du commandant Millé.

Elle dispose d'un réseau de communication, dont le centre de transmissions de la Marine nationale de Rosnay et celui de Sainte-Assise. En cas de mise hors service du réseau terrestre, des solutions alternatives existent. En outre, quatre C-160H Transall Astarté (Avion STAtion Relais de Transmissions Exceptionnelles) pouvaient déployer des antennes filaires en vol entre 1988 et leur retrait du service en juillet 2001[4]. Le système Syderec (Système du dernier recours) de l’armée de l’air, créé en 2010, prend le relais avec des ballons captifs.

La dissuasion nucléaire modifier

 
Le Terrible, le plus récent des sous-marins de la FOST.
 
Console de tir des missiles du SNLE Le Redoutable.
 
L'Inflexible (S 615) en 2002.

La force stratégique est née après la seconde guerre mondiale de la volonté du général de Gaulle de posséder l'arme nucléaire. Les SNLE armés de missiles mer-sol balistique stratégique, du fait de leur discrétion dans leur zone de patrouille, assurent la garantie d'une frappe nucléaire de représailles (ce qu'on appelle couramment la « capacité de seconde frappe »).

À partir de 1985, la stratégie de dissuasion en France dispose d'un maximum de six SNLE en service, cinq à partir de 1991, puis quatre depuis 1997 ; la permanence en mer est passée de trois à deux SNLE en 1992, puis de deux à « au moins un » en 1997.

L'effectif de la marine nationale concerné par les forces nucléaires stratégiques en 1989 est de 4 976 personnels, 189 l'étant dans l'armement nucléaires pré-stratégiques (embarqué à bord des porte-avions)[5].

La dissuasion est assurée en 2022 en continu par quatre SNLE (SNLE-NG classe Le Triomphant) qui se relaient de façon qu'au moins un bâtiment soit en patrouille opérationnelle en permanence, tout au long de l'année, un deuxième est à la mer ou susceptible d’y être sous faible préavis, un troisième pouvant également participer à la posture mais avec un délai plus long. C’est cette permanence à la mer qui a déterminé le format actuel de quatre sous-marins minimum.

Entre 1972 et avril 2014, 471 patrouilles ont été réalisées et 15 ont été interrompues, une heure ou deux, pour procéder à des évacuations sanitaires[6]. La 500e est terminée en septembre 2018[7].

La première classe de SNLE français fut celle de la classe Le Redoutable de 8 080 tonnes en dont la mise sur cale a été autorisée en mars 1963 ; la construction débuta en 1964 et il fut lancé le en présence du président Charles de Gaulle. Ses essais débutèrent en 1969 et il entra finalement en service le .

Six sous-marins de cette classe pouvant emporter seize missiles balistiques furent construits :

À partir de 1983, trois SNLE étaient en mer en même temps et en novembre 1987, ils représentent une puissance de destruction de 44 mégatonnes[8].

Avec la fin de la guerre froide, le nombre de SNLE en patrouille en permanence est de une à deux unités. Avec la dissolution de la dernière formation de sous-marins conventionnels, la FOST représente désormais l’ensemble des forces sous-marines.

En , à la suite des tensions internationales liées à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la France renforce son niveau d'alerte nucléaire et exceptionnellement trois SNLE (sur les quatre disponibles) sont en mission en mer simultanément[9],[10].

Quatre SNLE de nouvelle génération (SNLE-NG) de la classe Le Triomphant de 12 685 t sont en service en 2020 dans la force océanique stratégique de la marine nationale française :

Le missile M51 équipant Le Terrible remplace le M45 après refonte des trois premiers SNLE-NG.

Le début de la construction du premier sous-marin nucléaire lanceurs d'engins de troisième génération - SNLE 3G - est planifiée, en octobre 2018, début des travaux en 2023[11] sur le site de Naval Group à Cherbourg[12] pour une première livraison en 2035[13].

Commandants de la Force océanique stratégique modifier

Principaux commandants[14] :

Culture populaire modifier

Notes et références modifier

  1. Patrick Boureille, « Amiral Albert Joire-Noulens (8 avril 1915-3 juillet 2010) », sur Revue historique des armées, (consulté le ).
  2. « Force Océanique Stratégique », sur Net-Marine (consulté le ).
  3. « Dissuasion : quelques chiffres pas communs », sur blogspot.fr (consulté le ).
  4. Valkyrie, « Transall C-160 H Astarté », sur Aéronavale et porte-avions, (consulté le ).
  5. David Delporte, « Entre réalité et prospective : L'armée de terre française en janvier 1989 B / ETATS DES EFFECTIFS DE L’ARMÉE FRANÇAISE : », (consulté le ).
  6. « Commission de la défense nationale et des forces armées Mercredi 16 avril 2014 Séance de 9 heures Compte rendu n° 43 », sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  7. « Au cœur de la dissuasion océanique - 500e patrouille d’un SNLE », sur colsbleus.fr, (consulté le ).
  8. Patrick Boureille, « L’outil naval français et la sortie de la guerre froide (1985-1994) », sur rha.revues.org, Revue historique des armées, (consulté le ).
  9. Eric Blegala, « La France renforce son niveau d'alerte et déploie trois sous-marins nucléaires en mer », sur France Inter, (consulté le ).
  10. Jean-Marc Tanguy, « Guerre en Ukraine : la France relève son niveau d'alerte nucléaire », sur Air et Cosmos, (consulté le ).
  11. Jean Guisnel, « Les sous-marins nucléaires ne pourront plus se cacher », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « La construction du prochain SNLE français débutera en 2023 », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  13. Jean Dominique Merchet, « Sous-Marins:Le coût des SNLE », sur lopinion.fr, (consulté le ).
  14. Site d'anciens élèves de l'Ecole Navale ( http://ecole.nav.traditions.free.fr/alfost.htm )
  15. « L'amiral Michel Merveilleux du Vignaux, inspecteur général de la marine », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  16. a et b « Au conseil des ministres L'amiral Francis Orsini est nommé conseiller du Gouvernement pour la défense », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. « Défense Mouvement préfectoral Industrie », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  18. « Défense », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  19. « Marine nationale », sur defense.gouv.fr (consulté le ).

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Bibliographie modifier

  • Yves Cariou, FOST Force océanique stratégique, Marines Editions, 2007