Eugénie Latil

peintre et sculptrice française
Eugénie Latil
Biographie
Naissance
Vers ou Voir et modifier les données sur Wikidata
MoscouVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom de naissance
Eugénie Victoire Joséphine HenryVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
Distinction
Médaille de 3e classe au Salon de 1839
Médaille de 2e classe au Salon de 1841

Eugénie Latil, connue avant son mariage sous le nom d’Eugénie Henry, est une artiste peintre et sculptrice française née à Moscou vers 1798 ou 1808 et morte à Saint-Girons le .

Biographie modifier

Eugénie Victoire Joséphine Henry[1] est née à Moscou de parents français à une date incertaine, vers 1798 d'après son acte de décès qui la dit morte à l'âge de 81 ans[2], ou en 1808 d'après les dictionnaires biographiques du XIXe siècle[3],[4].

Elle épouse en 1833 le peintre François Vincent Mathieu Latil (1796-1890)[3].

Elle obtient des médailles en 1839 et 1841[5].

En 1860, les Latil se retirent de la vie artistique parisienne et s'installent à Saint-Girons, en Ariège, où ils jouissent d'une certaine aisance, que leur procurent une rente viagère, une pension du ministère des Beaux-arts et une assurance sur la vie[6].

Dépourvus d'héritiers directs, ils se préoccupent de leur succession et du devenir de leur collection artistique. La ville de Saint-Girons, à qui cette collection est d'abord offerte, refuse le don en raison de ses ressources financières modestes. Mis au fait de l'important legs de Placide Massey à la ville de Tarbes, les Latil proposent leur collection à cette dernière en 1878[6]. Ce choix causa « une grande satisfaction aux époux Latil, ayant la certitude qu’après leur mort, leurs oeuvres ne seront pas vendues et dispersées par des collatéraux avides et qu’elles seront installées dans un local digne d’elles, portant le nom de leurs auteurs »[7]. C'est ainsi 108 tableaux, sculptures, bas-reliefs, médaillons, gravures et une pendule artistique provenant de la collection Latil qui rejoignent le musée de Tarbes[8] (aujourd'hui le musée Massey), dont 27 tableaux et 24 sculptures de la main d'Eugénie Latil.

Eugénie Latil meurt à Saint-Girons le [2]. Son époux la rejoint dans la tombe en 1890.

Œuvres modifier

Collections institutionnelles modifier

Musée Massey de Tarbes modifier

 
La Nourrice, 1846 (Tarbes, musée Massey)

Parmi les 108 objects d'art donnés en 1878 par le couple Latil au musée de Tarbes, 27 tableaux et 24 sculptures étaient de la main d'Eugénie Latil. Ils sont aujourd'hui conservés au musée Massey.

Tableaux[9]
  • Travail et paresse, huile sur toile
  • Lavandières à la fontaine, huile sur toile
  • Courage et piété, huile sur toile
  • L'aumône de l'ouvrière, huile sur toile
  • Les Adieux d'Henri IV à Gabrielle d'Estrées, Salon de 1842, huile sur toile, dépôt au château-musée Henri IV de Nérac
  • Mariage de Dom Juan de Padilla avec Dona Maria Pachéco, Salon de 1843, huile sur toile
  • La Nourrice, 1846, huile sur toile, 100 × 100 cm, inv. 878.1.70.
  • La Vraie mère, huile sur toile
  • Millet la Bretonne, la fille du pêcheur, huile sur toile
  • La Curée aux gâteaux, huile sur toile
  • Paysage composé, huile sur toile
  • Étude de terrains, huile sur toile
  • Portrait de François Latil (époux de l'artiste), huile sur toile, 48 × 38 cm, inv. 878.1.75[10]
  • Portrait du père de Mme Latil, huile sur toile
  • Trois petits paysages, huile sur toile
  • Le Lac de Brienz, copie d'après Louis-Auguste Lapito, huile sur toile
  • Etude de paysage, copie d'après Jules Coignet, huile sur toile
  • Etude de paysage, d'après Turpin de Crissé, huile sur toile
  • Combat de cavalerie, aquarelle
  • La Malade, huile sur toile
  • Paysanne se reposant, huile sur toile
  • La Vierge et l'Enfant-Jésus, huile sur toile
  • Sainte Anne, faisant lire sa fille, huile sur toile
  • Portrait de M. X., huile sur toile
  • Offrande à la Vierge, huile sur toile
  • Le Hanneton, huile sur toile
  • Moïse sauvé des eaux, huile sur toile
Sculptures[11]
  • Bacchanale d'enfants, d'après François Duquesnoy, bas-relief en plâtre.
  • Sainte Geneviève, patronne de Paris, statuette en plâtre.
  • Portrait du comte de Lasteyrie, médaillon en plâtre.
  • Portrait de François Latil (époux de l'artiste), médaillon en plâtre.
  • Portrait de Bernard-Romain Julien, dessinateur lithographe, médaillon en plâtre.
  • Portrait de Finiguerra, inventeur de la gravure, médaillon en plâtre.
  • Médaillon d'Abélard, bas-relief en plâtre.
  • Médaillon d'Héloïse, bas-relief en plâtre.
  • Médaillon de Faust, bas-relief en plâtre.
  • Médaillon de Marguerite, bas-relief en plâtre.
  • Portrait d'Alphonse de Brébisson, médaillon, bas-relief en plâtre.
  • Paolo, d'après Dante, demi-ronde bosse, plâtre.
  • Françoise de Rimini, d'après Dante, demi-ronde bosse, plâtre.
  • Portrait de Clémence Robert, demi-ronde bosse, plâtre.
  • Portrait d'Eugénie Latil (autoportrait), demi-ronde bosse, plâtre.
  • Tête de Vierge dans le ravissement, plâtre, demi-ronde bosse.
  • Tête de Christ, plâtre, demi-ronde bosse.
  • Tête de Vierge, Mater Dolorosa, plâtre, demi-ronde bosse.
  • Tête de jeune homme, ronde-bosse en plâtre.
  • Tête de saint Pierre, ronde-bosse en plâtre.
  • Cours au Quartier-Latin, bas-relief en plâtre.
  • Cours au Quartier-Latin, bas-relief en plâtre.
  • Le Mois de Marie, bas-relief en plâtre.
  • Portrait d'Auguste Bourjot, homme de lettres, médaillon en plâtre.

Autres modifier

 
Quasimodo sauvant la Esmeralda des mains de ses bourreaux, 1832 (Paris, Maison de Victor Hugo)

Envois aux Salons modifier

Œuvres non localisées, sauf mention contraire[17].

  • 1822 (Mlle Henry — 75, rue Saint-Louis, au Marais)
    • Portrait de M. de Frey, héraut d’armes de France, ancien commandant de cavalerie de l’armée royale de la Vendée, sous le nom de Tranche-Montagne (no 686)
    • Sapho en méditation (2e supplément, no 1749)
  • 1824 (Mlle Henry — 75, rue Saint-Louis, au Marais)
    • Portrait en pied de Mlle *** (no 887)
    • Clémence Isaure et Lautrec, d'après la Romance de Clémence Isaure de Florian[18] (no 888)
  • 1827 (Mlle Henry — 75, rue Saint-Louis, au Marais)
    • Le vœu de Saint Louis[19] (no 551)
  • 1831 (Mlle Henry — 9, rue de l'Éperon)
    • Portrait de Mme C. (no 1058)
    • Portrait de femme (no 1059)
  • 1833 (Mlle Henry — 9, rue de l'Éperon)
  • 1834 (Mlle Henry — 23, quai Napoléon)
    • Portrait en pied d'un jeune enfant (no 971)
    • Petit garçon dans la campagne, avec son chien : Hanneton! vole! vole ! (no 972)
  • 1835 (Mlle Henry — 23, quai Napoléon)
    • La Vierge et l’enfant Jésus (no 1057)
    • Portrait de M. V... (no 1058)
    • Portrait] de Mme C... (no 1059)
  • 1836 (Mlle Henry — 23, quai Napoléon)
    • Travail et paresse (no 956)
    • Portrait en pied de Mme E. (no 957)
    • Portrait en pied d’enfant (no 958)
  • 1837 (Mlle Henry — 23, quai Napoléon)
    • Une jeune malade dans une étable (no 941)
  • 1838 (Mlle Henry — 23, quai Napoléon)
  • 1839 (Mlle Eugénie Henry — 23, quai Napoléon)
    • La Dormeuse (no 1006)
    • Le Vigneron reconnaissant (no 1007)
    • Portrait de Mlle Clémence R... (no 1008)
    • Portrait de Mlle L. C... (no 1009)
    • Portrait de M. H... père (no 1010)
    • Portrait de M. H... fils (no 1011)
  • 1840 (Mlle Eugénie V. Henry — 23, quai Napoléon)
    • La Dernière ressource (no 820)
    • Courage et piété d'un bûcheron (no 821)
    • Les Lavandières (no 822)
    • Portrait de Mme H..., de l'Ile-Bourbon[20] (no 823)
  • 1841 (Mlle Eugénie Henry — 23, quai Napoléon)
    • L'Aumône de l'ouvrière (no 975)
    • Portrait de M. Gannal (no 976)
    • Portrait de M. le marquis de C... (no 977)
    • Portrait de M. Saint-E... (no 978)
    • Portrait de M. de C... (no 979)
  • 1842 — 1er Salon où l'artiste expose sous sous nom de femme mariée, « Latil (Mme), née Henry »
    • Adieux de Gabrielle d'Estrées et de Henri IV (no 1139)
  • 1843 : Faux mariage de don Juan de Padilla, le fameux chef des Communeros, avec dona Maria Pacheco, en présence de la reine Jeanne-la-Folle, dans les appartements secrets de l'Alcazar de Tordésilas[21] (no 712)
  • 1844 : Portrait de M. le lieutenant-colonel R... (no 1099)
  • 1845 : Portrait de M. L... (no 984)
  • 1846
    • La Vraie mère (no 1087)
    • Portrait de M. L... (no 1088)
  • 1847 : Mater Dolorosa (no 964)
  • 1848
    • La Fille du pêcheur[22] (no 2691)
    • Portrait de M... (no 2692)
    • Portrait de M. le docteur S. G... (no 2693)
    • Portrait de Mme Sch... (no 2694)
  • 1849
    • Saint Jean le Précurseur — Pour moi, je vous ai baptisé dans l’eau, mais pour lui, il vous baptisera dans le Saint-Esprit (Evangile selon Saint Marc, ch. 1er, v. 8) (no 1235)
    • Portrait de M. C... (no 1236)
  • 1850 : La Curée aux gâteaux (no 1802)

Notes et références modifier

  1. Nom figurant sur son acte de décès.
  2. a et b Acte de décès d'Eugénie Victoire Joséphine Henry, Archives départementales de l'Ariège, état civil, Saint-Girons, décès (1875-1882), document 1NUM6/5MI243, acte de décès 86 de l'année 1879, image 180/314, [lire en ligne], page consultée le 9 août 2023.
  3. a et b Gustave Vapereau, « LATIL (Mathieu-François-Vincent) », dans Dictionnaire universel des contemporains, vol. 2 : I-Z, Paris, Hachette, (lire en ligne), p. 1037.
  4. Émile Bellier de La Chavignerie et Louis Auvray, « Latil (Mme), née Henry (Eugénie) », dans Dictionnaire général des artistes de l'École française depuis l'origine des arts du dessin jusqu'à nos jours, t. 1, Paris, Librairie Renouard, (lire en ligne), p. 918.
  5. Daniel Mallet, Dans les secrets d’un Empereur Correspondances privées inédites de Jean Julien Sacaley, Sous-chef du Cabinet de Napoléon III (lire en ligne), note page 15
  6. a et b Valérie Lhuillier, « François Mathieu Vincent Latil », dans Vies et visages : du XVIIIe au XXe siècle (catalogue d'exposition), Tarbes, Ville de Tarbes, , PDF (ISBN 2908947234, lire en ligne), p. 113.
  7. Cité par Lhuillier 2003.
  8. Lhuillier 2003, p. 113, note 2.
  9. Catalogue du musée de Tarbes, 1882, p. 45, no 66-71; p. 46, no 72-81 bis; p. 47, no 94-101.
  10. Vies et visages : du XVIIIe au XXe siècle (catalogue d'exposition), Tarbes, Ville de Tarbes, (ISBN 2908947234, lire en ligne [PDF]), p. 113 (reproduction), 148 (description).
  11. Catalogue du musée de Tarbes, 1882, p. p. 47, no 1-15; p. 48.
  12. Henri Pontier, Musée d'Aix, Bouches-du-Rhône: le musée Granet : Deuxième partie, comprenant les peintures, les dessins, les pastels, les miniatures, les estampes, les sculptures modernes, Aix-en-Provence, impr. de Makaire, (lire en ligne), p. 51 (no 97), description de l'œuvre : « Elle est allongée par terre, dans une grotte, vue de l'intérieur, son bras droit repose sur un panier ; à sa gauche, un bouquet de fleurs. Dans le fond une rivière bornée par des montagnes. ».
  13. « Travail et paresse », sur Musée de Grenoble - Collection en ligne (consulté le ).
  14. « Travail et paresse », notice no 09940006381, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture, page consultée le 9 août 2023.
  15. « Quasimodo sauvant la Esmeralda des mains de ses bourreaux », sur Paris Musées (consulté le ).
  16. « L'Amiral Sir Sidney Smith », sur Paris Musées (consulté le ) (section Commentaire historique).
  17. Liste dressée d'après la base Salons, sauf mention contraire.
  18. Description du livret : "Alphonse de Lautrec, se décidant à partir pour l'armée d'Italie, s'éloigne à regret de Clémence Isaure, qui, l'arrêtant avec timidité, détacha sa ceinture violette et souci. Il comprit son intention, et s'agenouillant devant elle, il reçut le présent que l'amour offrait à la victoire. A son écharpe bleue, elle joignit ses couleurs."
  19. Description du livret : "Louis IX, dans sa capitale, fut atteint d'une grave maladie. Déjà une des femmes de la Reine, croyant voir sur le visage du Roi, l'empreinte de la mort, jeta le drap sur sa tête, lorsque soudain il s'agita, soupira et dit : "La lumière de l'Orient s'est répandue du Ciel sur moi par la grâce du Seigneur ; Dieu me rappelle du séjour des morts." Après avoir prononcé ces paroles, le Roi tournant ses regards sur l'évêque de Paris, lui demanda la croix, la reçut de ses mains, et fit le vœu, par ce signe rédempteur, d'affranchir la cité de Jésus-Christ du joug des infidèles. / (Histoire de Saint-Louis par M. le comte de Ségur)".
  20. Probablement apparentée à Étienne Toussaint Huard, dit Huard de de l'Ile-Bourbon. Sur celui-ci, voir « HUARD Étienne, Toussaint », sur Dictionnaire des imprimeurs-lithographes du XIXe siècle, École nationale des chartes, 2014- (consulté le ).
  21. Description du livret : "Le prince maure Abbas, après avoir, sous les habits d'un moine, uni Maria Pacheco à don Juan de Padilla, suivant les rites chrétiens du seizième siècle, fait trois fois le tour du lit nuptial en l'aspergeant d'eau bénite. Le perfide Moreno encourage son action sacrilège dans la vue des malheurs qui doivent s'en suivre pour le couple abusé. La reine Jeanne, revenue momentanément à la raison, a voulu servir de mère à la jeune Maria ; elle la presse dans ses bras, et sourit mélancoliquement aux regards passionnés qu'échangent les deux amants. La fidèle Inès, agitée d'un vague pressentiment, suit les mouvements des deux traîtres avec inquiétude." / (Ligue d’Avila par M. le comte Victor du Hamel).
  22. Description du livret : "La terreur sur la lèvre et l'effroi dans les yeux, / Elle invoque le ciel pour qu'il sauve son père. / La vague bondissant va délier les cieux / Et roule sur la plage en humide poussière. / Comme son coeur palpite en suivant ce canot, / Objet de tous ses vœux à la Vierge Marie ! / Il s'abîme... remonte... et descend sur les flots, / Puis disparaît encore. Alors comme elle prie… / Son rosaire et ses mains sont joints avec ferveur : / Mon Dieu ! prenez pitié, dit-elle avec angoisse, / De la barque qui porte un malheureux pêcheur." / (Légende inédite de Mme Eudoxie-Nathalie D. Sanson)".

Voir aussi modifier

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Bibliographie modifier

  • Catalogue des peintures, sculptures, dessins, gravures etc. exposés au muséum de Tarbes fondé par M. Achille Jubinal, Tarbes, Larrieu, (lire en ligne).

Liens externes modifier