Elsa Franconi-Poretti
Elsa Franconi-Poretti, née le à Lugano (originaire du même lieu et de Cureglia) et morte le dans la même ville, est une personnalité politique suisse, membre du Parti radical-démocratique.
Elsa Franconi-Poretti | |
Fonctions | |
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Députée au Grand Conseil tessinois | |
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Biographie | |
Nom de naissance | Elsa Poretti |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Lugano |
Date de décès | (à 99 ans) |
Lieu de décès | Lugano |
Nationalité | suisse |
Parti politique | Parti radical-démocratique |
Profession | Institutrice Journaliste |
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Députée au Grand Conseil tessinois de 1971 à 1975, elle est l'une des onze premières femmes à siéger au parlement cantonal tessinois.
Elle est également connue comme journaliste, auteur de saynètes et comédienne.
Biographie
modifierOrigines et famille
modifierElsa Franconi-Poretti naît Elsa Poretti le à Lugano, dans le canton du Tessin. Elle est originaire du même lieu et d'une autre commune du même district, Cureglia[1]. Elle est la benjamine d'une fratrie de huit enfants[2].
Son père, Giuseppe Poretti, est un industriel ; sa mère est née Maria Ambrosetti[1].
Elle épouse en 1924 à Paris[3] Giuseppe Franconi, un architecte et artiste de Lugano, avec qui elle a une fille[2].
Études et parcours professionnel et artistique
modifierAprès sa scolarité à Lugano et à l'institut Santa Maria de Bellinzone, elle s'inscrit contre l'avis de son père[3] à l'école normale de Locarno, dont elle sort diplômée en 1914. Elle est ensuite brièvement institutrice à l'école primaire de Brè (it) à Lugano[2].
En 1924, elle s'installe avec son mari, invité par le gouvernement français à participer à la reconstruction du pays après la Première Guerre mondiale[2], dans le nord de la France, puis à Paris[1]. Elle y devient la correspondante du Corriere del Ticino et de la Radio de la Suisse italienne (RSI)[1].
Elle passe la période de la Seconde Guerre mondiale à Lugano avec sa fille[2], où elle écrit notamment des saynètes sur la vie tessinoise pour la radio et deux vaudevilles et interprète des comédies. Elle est à ce titre, avec Mariuccia Medici (it), l'une des premières actrices à s'exprimer en dialecte tessinois à la RSI[4].
Elle retourne à Paris après la guerre, où elle reprend son travail de correspondante[2] et continue d'écrire des sketchs pour la RSI[4]. Elle y réside jusqu'en 1955[1] et s'y lie d'amitié avec Colette[2]. Elle cofonde en 1954 et dirige Le Messager Suisse de Paris, un journal destiné aux expatriés suisses à Paris et en France[2].
Après son retour en Suisse, elle travaille à Bellinzone au Bureau cantonal du travail[3] et continue de collaborer avec le Corriere del Ticino. Elle y signe ses articles du pseudonyme Claude Paris et s'y occupe de pages et rubriques féminines[2]. Elle est également à l'origine, aux côtés d'Iva Cantoreggi et Alma Bacciarini, de l'émission hebdomadaire Per la donna[5] ou L’Ora della donna[6], diffusée de 1955 à 1973 par la radio Monteceneri[5], qu'elles transforment en un forum de débat radiophonique sur le rôle de la femme et l'égalité des sexes[7].
Parcours politique
modifierÀ partir de son retour en Suisse en 1955, elle participe intensément à la vie politique. Elle se bat en particulier pour le droit de vote des femmes, au sein du Movimento Sociale Feminine. Elle en dirige le bulletin mensuel, La Nostro Voce[2]. En 1957, alors que le corps électoral, uniquement masculin[n 1], est appelé à se se prononcer sur l’instauration d’un service civil obligatoire pour les femmes, elle organise avec d’autres femmes un scrutin parallèle[6].
Elle fonde le groupe des femmes radicales de Lugano en 1957 et le préside jusqu'en 1978. Elle en devient ensuite présidente d'honneur[2].
Elle est l'une des onze premières femmes élues au Grand Conseil du canton du Tessin[8], où elle siège de 1971 à 1975[1], et la première à le présider, pour sa séance constitutive[2] le , en sa qualité de doyen de l’hémicycle[4]. Elle déclare à cette occasion[6],[9] :
« Pour la première fois, c'est la voix d'une femme qui s'élève de ce siège. [...] Nous allons examiner, adopter et promulguer des lois qui garantiront l'égalité professionnelle, des salaires égaux pour un travail égal [...], l'accès aux études pour tous, à tous les niveaux et dans tous les domaines. »
Elle prend une part active à l'organisation d'événements pour l'Année internationale de la femme en 1975[2].
Mort
modifierElle meurt le à Lugano, à l'âge de 99 ans[1].
Distinctions
modifier- 1958 : troisième prix de la seconde exposition SAFFA pour une de ses comédies en dialecte tessinois[2]
- 1978 : chevalier des Arts et des Lettres[1]
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les femmes n'obtiennent le droit de vote au niveau fédéral qu'en 1971. Au Tessin, le droit de vote cantonal leur est accordé deux ans plus tôt, en 1969 (avec 63 % des voix), après deux refus en 1946 (à 77 %) et 1966 (à 59 %).
Références
modifier- Cet article est partiellement ou en totalité issu de la page « Elsa Franconi-Poretti » de Pablo Crivelli, le texte ayant été placé par l’auteur ou le responsable de publication sous la licence Creative Commons paternité partage à l'identique ou une licence compatible.
- Pablo Crivelli (trad. Ludmilla Thévenaz), « Elsa Franconi-Poretti » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- (it) Gabriele Piffaretti, « Elsa Franconi-Poretti (1895-1995) », sur Archivi Donne Ticino, (consulté le )
- (it) Sara Flaadt, « Elsa Franconi Porettia : Una donna emanicipata, “Na dòna di nòst” », sur Radiotelevisione svizzera di lingua italiana, (consulté le )
- (de + fr + it) Manuela Camponovo et Andreas Kotte (de) (dir.), Dictionnaire du théâtre en Suisse, vol. 2, Zurich, Chronos Verlag, (lire en ligne), p. 1425 et 1426
- (it) « Iva Cantoreggi (1913-2005) - RSI Radiotelevisione svizzera » , sur rsi (consulté le )
- « Les pionnières du suffrage féminin » [PDF], sur Commission fédérale pour les questions féminines, (consulté le ), p. 13
- Lorenza Hofmann (trad. Boris Anelli), « Elsa Franconi-Poretti » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- Roberta Sciortino (trad. Boris Anelli), « Ersilia Fossati » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
- (it) Lo storico discorso di Elsa Franconi Poretti al Gran Consiglio del 1971 (), RSI, consulté le
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Documentaire de 51 min. du de la RSI, Elsa Franconi-Poretti. Un secolo di storia ticinese
- Bref entretien radiophonique (1 min. 30) en français sur La Première (radio suisse) du au sujet du canton du Jura