Différences entre les sexes en médecine
Les différences entre les sexes en médecine incluent :
- les maladies spécifiques au sexe qui se produisent seulement chez les personnes d'un sexe (par exemple, le cancer de la prostate chez les mâles ou le cancer de l'utérus chez les femelles) ;
- les maladies liées au sexe, qui sont des maladies qui sont plus communes à un sexe (par exemple, le lupus érythémateux disséminé se produit principalement chez les femelle)[1] ;
- les maladies qui se produisent avec des taux similaires chez les hommes comme chez les femmes, mais se manifestent différemment selon le sexe (par exemple, l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs)[2] ;
- la médecine genrée[3],[4] ou thérapeutique genrée ou recherche médicale genrée qui a principalement été réalisée en utilisant le corps de l'homme comme base pour des études cliniques ; les résultats de ces études ont souvent été appliqués aux deux sexes et les traitements des patients masculins et féminins, fournis par les professionnels de la santé, ont traditionnellement pris une approche uniforme; l'obligation d'intégrer des sujets des deux sexes dans les études cliniques n'est obligatoire que depuis 1992 aux États-Unis, et depuis 2004 en Europe[5]. Plus récemment, la recherche médicale a commencé à comprendre l'importance d'intégrer les critères de sexe et de genre.
L'objectif de l'approche par genre est de prendre en compte la façon dont les rôles sociaux et le contexte culturel influencent la santé des femmes et des hommes sur le plan physiologique et pathologique. L'approche par sexe, elle, vise à tenir compte des différences biologiques entre hommes et femmes, sachant que le plus souvent sexe et genre ne sont pas des variables séparées[6].
Les différences entre les sexes en médecine ne doivent pas être confondues avec les différences de genre. L'Académie nationale de médecine des États-Unis reconnaît les différences entre les sexes biologiques au niveau chromosomique, alors que les différences entre les genres sont basés sur la représentation de soi et d'autres facteurs, y compris biologique, sociaux et l'expérience[7]. Les maladies sexuellement transmissibles, qui sont des maladies qui se transmettent par contact sexuel, n'entrent pas dans ce questionnement.
Les maladies liées au sexe ont différentes causes :
- les maladies génétiques liées au sexe ;
- une partie du système de reproduction spécifique à un sexe ;
- les causes sociales qui se rapportent au rôle de genre attendu de ce sexe, dans une société donnée ;
- les différents niveaux de prévention, de diagnostic ou de traitement de chaque genre.
Les femmes
modifierExemples de maladies et de troubles liés au sexe, de la femme :
- 99 % de cancer du sein se produit chez les femmes. La détection de ce cancer chez les hommes est plus tardive, avec un pronostic plus sombre ;
- le cancer de l'ovaire, et d'autres maladies de l'appareil génital féminin se produisent que chez les femmes. Des cas rares d'endométriose ont été documentés chez des sujets masculins présentant un cancer de la prostate qu'on a traité par des estrogènes[8] ;
- plus de femmes que d'hommes souffrent de l'ostéoporose. Elle est sous-diagnostiquée chez les hommes, et l'approche thérapeutique est quelquefois incertaine[9] ;
- les maladies auto-immunes, telles que le syndrome de Gougerot-Sjögren et la sclérodermie, sont plus fréquents chez les femmes (le lupus, par exemple, touche seulement un homme pour 9 femmes). On estime que 75 % des personnes vivant avec des maladies auto-immunes sont des femmes[10] ;
- dans les cultures Occidentales, plus de femmes que d'hommes souffrent de troubles de l'alimentation tels que l'anorexie mentale et la boulimie ;
- la maladie d'Alzheimer a un taux plus élevé chez les femmes que chez les hommes[11] ;
- les femmes sont plus susceptibles de souffrir de dépression unipolaire (bien que le trouble bipolaire semble affecter les deux sexes de façon égale) ;
- du fait des propriétés prothrombotiques des œstrogènes, les femmes sont exposées à un risque accru d'évènements thromboemboliques, en particulier les thromboses veineuses (phlébites) ;
- les psychologues sont plus susceptibles de diagnostiquer les femmes que les hommes dans les troubles borderline ou un trouble de la personnalité histrionique ;
Avis pour les patientes
modifierAlyson McGregor conseille en 2020 aux patientes, consultantes, de poser des questions, notamment en ce qui concerne les médicaments :
- ce médicament a-t-il été testé chez la femme ?
- dois-je recevoir une dose différente ?
- dois-je prendre des doses différentes au cours des différentes phases de mon cycle menstruel ?
- à quels effets secondaires dois-je m'attendre ?
pour inciter les médecins à conceptualiser la médecine fondée sur les preuves dans la gestion du genre également[12].
Les hommes
modifierExemples de maladies et de troubles liés au sexe de l'homme :
- le cancer de la prostate et d'autres maladies du système reproducteur masculin ne se produisent que chez les hommes ;
- les maladies liées à l'X récessif, comme le daltonisme, se produisent plus fréquemment et dans des formes plus sévères chez les hommes qui ne possèdent qu'un seul chromosome X ;
- les anévrismes de l'aorte abdominale sont six fois plus fréquents chez les hommes[13] ;
- l'autisme est environ 4 fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes[14] ;
- les psychologues sont plus susceptibles de diagnostiquer les hommes que les femmes pour un trouble de la personnalité antisociale et pour le traitement de la toxicomanie.
- de la même façon, la schizophrénie touche plus fréquemment les hommes ;
- le sexe masculin est un facteur de risque cardiovasculaire non modifiable reconnu, augmentant d'un facteur 2 le risque d'évènements ischémiques (AVC, infarctus...) ;
Voir aussi
modifierRéférences
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sex differences in medicine » (voir la liste des auteurs).
- ST Ngo, FJ Steyn et PA McCombe, « Gender differences in autoimmune disease. », Frontiers in neuroendocrinology, vol. 35, no 3, , p. 347–69 (PMID 24793874, DOI 10.1016/j.yfrne.2014.04.004)
- J Barochiner, LS Aparicio et GD Waisman, « Challenges associated with peripheral arterial disease in women. », Vascular health and risk management, vol. 10, , p. 115–28 (PMID 24648743, DOI 10.2147/vhrm.s45181)
- « Et si on essayait la "Gender Medicine" ? », sur ARTE (consulté le )
- (en-GB) Anna Moore, « Why does medicine treat women like men? », The Observer, (ISSN 0029-7712, lire en ligne, consulté le )
- Date estimée d'après les données affichées sur le site Inserm en 2016, qui parle d'« il y a 30 ans » pour les États-Unis et d'« il y a 15 ans » pour l'Europe.
- « Prendre en compte les différences, pour mieux combattre les inégalités », sur inserm.fr,
- (en) Committee on Understanding the Biology of Sex and Gender Differences; Theresa M. Wizemann and Mary-Lou Pardue, editors, Exploring the biological contributions to human health : does sex matter?, Washington, D.C, National Academy Press, , [Online-Ausg.] éd., 288 p. (ISBN 978-0-309-07281-6, lire en ligne)
- Jabtreatmdi I. et Venk Mani, « An unusual cause of abdominal pain in a male patient: Endometriosis », Avicenna Journal of Medicine, vol. 4, no 4, , p. 99–101 (ISSN 2231-0770, PMID 25298953, PMCID 4183904, DOI 10.4103/2231-0770.140660, lire en ligne)
- (en) Baggio G., Corsini A., Floreani A, Giannini S. et Zagonel V, « Gender medicine: a task for the third millennium », Clin Chem Lab Med., (DOI 10.1515/cclm-2012-0849)
- Everyday Health > Women and Autoimmune Disorders By Krisha McCoy.
- Gender Differences in Alzheimer's Disease by Brian R. Ott, M.D., and Deborah A. Cahn-Weiner, Ph.D..
- (en) Christine Yu, « Medicine Is Based on Men. That's Bad News for All of Us. », sur Outside Online, (consulté le )
- « Health - Men to get aneurysm screening », sur bbc.co.uk (consulté le ).
- Newschaffer CJ, Croen LA, Daniels J et al.