Deutscher Volkssender

Radio antinazie germanophone basée en Union Soviétique
Deutscher Volkssender
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Pays

Le Deutscher Volkssender est une station de radio en langue allemande émettant à partir de Moscou en Union soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale[1].

Histoire modifier

Elle est créée en janvier 1937 par le Parti communiste allemand (KPD). Son émetteur et ses studios sont situés à Madrid, mais la direction éditoriale dépend de la branche du KPD basée à Paris. Ernest Hemingway et Heinrich Mann ont tous deux rédigé des scripts pour la station[2].

En mars 1939, la radio cesse d'émettre quand Madrid tombe aux mains des nationalistes espagnols[1],[2],[3]. Elle émet de nouveau depuis Moscou le 10 septembre 1941 sous le nom de Volkssender (émetteur du peuple allemand) avec pour slogan La voix du mouvement international pour la paix.

Programmation modifier

Gérés par le KPD et composés en grande partie de personnel allemand, les programmes de la radio sont conçus pour saper le moral de l'armée allemande et inspirer des actes subversifs en Allemagne[1]. Afin de gonfler la perception de la résistance clandestine au nazisme, les programmes sont présentés comme émis depuis le territoire du Reich allemand, et la station se fait passer pour une radio pirate exploitée par des opposants allemands à Adolf Hitler[4].

Associated Press relaye certaines informations du Deutscher Volkssender : le 27 juillet 1944, AP reprend l'information selon laquelle « des manifestations se propagent dans toute la Haute-Silésie » et « des groupes d'opposition anti-hitlériens » ont organisé des manifestations dans les districts miniers de Königshütte, Hindenburg, Gleiwitz et Breslau[5]. La même année, AP reprend un reportage selon lequel des « travailleurs étrangers » ont tendu une embuscade à une unité SS près de Berlin et lutté contre elle trois jours durant[6].

Bien que le Volkssender soit antérieur au Soldatensender Calais des Britanniques, ses émissions ultérieures y puisent leur inspiration[1],[4].

Markus Wolf, plus tard chef du service de renseignement extérieur du ministère de la Sécurité d'État de la République démocratique allemande, travaille comme lecteur de nouvelles sur la radio populaire allemande de 1943 à 1945[7]. Parmi les collaborateurs de la station à différents moments, on peut citer Walter Ulbricht, futur dirigeant est-allemand, Erich Weinert, Hedda Zinner, Anton Ackermann, Willi Bredel et Wilhelm Pieck[8].

Notes et références modifier

  1. a b c et d (en) Guy Stern, A Woman at War: Marlene Dietrich Remembered, Wayne State University Press, (ISBN 0814332498)
  2. a et b (en) John Green, A Political Family: The Kuczynskis, Fascism, Espionage and The Cold War, Routledge, (ISBN 1315304414)
  3. (en) Kate Lacey, Feminine Frequencies: Gender, German Radio, and the Public Sphere, 1923–1945, University of Michigan Press, (ISBN 0472066161, lire en ligne), p. 138
  4. a et b (en) Jefferson Adams, Historical Dictionary of German Intelligence, Scarecrow Press, (ISBN 9780810863200, lire en ligne), p. 425
  5. (en) Associated Press, « Blood Baths of Hitler's Enemies is Continuing », Courier-Gazette, (consulté le )
  6. Associated Press, « World News in Brief », Petaluma Argus-Courier,‎
  7. Geir Moulson, « Former East German Spymaster Dies », Washington Post,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Conrad Pütter, Dritte Reich“. Deutsch-sprachige Rundfunkaktivitäten im Exil 1933–1945, Munich, K. G. Saur-Verlag, (ISBN 3-598-10470-7)