Une ou un dehesa (de l'espagnol signifiant « pâturage »), montado en portugais[1], devesa en catalan et galicien, est un domaine foncier municipal formé d'une pâture en sous-bois clairsemé. Ce mode d'exploitation agro-sylvo-pastoral se rencontre dans la péninsule ibérique et au Maghreb. Existant depuis le Moyen Âge, il permet aux habitants d'une commune de nourrir gratuitement leur bétail et de récolter des produits forestiers non ligneux.

La dehesa de Boyal à Bollullos, dans la province de Huelva

Origine

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La dehesa tire son origine de l'écosystème forestier méditerranéen, milieu où cohabitent plantes herbacées et arbres clairsemés. Ces derniers sont souvent des chênes (chêne vert, Quercus ilex ou chêne-liège, Quercus suber)[2] mais on observe également des dehesas dans des bois de hêtres ou de pins de différentes variétés.

Cet environnement permet à la fois de nourrir le bétail grâce à la présence d'herbages et de récolter les produits naturels du sous-bois tels que champignons, graines, fruits, gibier. Ce sont ces possibilités qui donnent naissance, au Moyen Âge[3], au mode d'exploitation de la dehesa, située à l'origine sur le domaine seigneurial. Ce système perdure à l'époque moderne, dans un contexte économique particulier,

Contexte économique

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La dehesa est aujourd'hui un domaine communal accessible à tout habitant de la commune. Ce mode d'exploitation revêt une grande importance dans la péninsule ibérique, dans la mesure où il aide à maintenir in situ des populations rurales à faible niveau de vie. Le système a notamment permis de réduire l'abandon des fermes, l'exode vers les villes et le vieillissement de la population[2].

On le rencontre dans des régions à faible potentiel économique : sols pauvres, production agricole limitée, industrie inexistante[2]. Dans la péninsule ibérique, il occupe une surface comprise, selon les auteurs, entre deux et quatre millions d'hectares[4], notamment en Espagne, dans les provinces de Cordoue, Salamanque, Séville, la communauté de l'Estrémadure, la Sierra Morena, la Sierra de Huelva et au Portugal, dans les régions de l'Alentejo et de l'Algarve.

Dans le Maghreb

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Le système communal de la dehesa se rencontre également dans le Maghreb. Différentes espèces peuvent y être rencontrées : chênes, oliviers, caroubiers, etc.[1] Une des plus importantes dehesa d'Algérie se trouve à l'est du pays, entre la plaine de Morsott et le plateau de Boukhadra[réf. nécessaire][5].

Notes et références

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  1. a et b Jean-Marc Boffa, Les parcs agroforestiers en Afrique subsaharienne, Food & Agriculture Org, , 258 p. (ISBN 978-92-5-204376-8, lire en ligne), p. 3.
  2. a b et c (fr) Anastasia Aviles Benitez, « Gestion soutenable et proximité des ressources naturelles : le cas de l'agriculture de dehesa en Andalousie », thèse d'économie appliquée, INRA de Grenoble, décembre 2000 - notice biblio - télécharger texte intégral (pages consultées le 22 décembre 2010)
  3. (en) Tobias Plieninger, « Traditional land-use and nature conservation in rural Europe », The Encyclopedia of Eart, National Council for Science and the Environment, Washington DC, 2 avril 2007 - lire en ligne (page consultée le 22 décembre 2010)
  4. (es) Recuero, Ibáñez y Vicente, « «Propuesta de ordenamiento de los agrosistemas de dehesa de la Península Ibérica » - télécharger (page consultée le 22 décembre 2010)
  5. Huguenin Johann, Jemaa Tasnim. 2012. Diversité des modes d'élevage et problèmes communs du général au cas local. In : Acte des Rencontres pyrénéennes des territoires et des savoirs, 15 novembre 2012, Pierrefitte-Nestalas, France. Eds. B. Besche Commenge, M.L. Broueilh. s.l. : s.n., 9 p.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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