Daniel Blanchard

écrivain français
Daniel Blanchard
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Biographie
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Daniel Blanchard est un écrivain français, né le à Paris.

Biographie modifier

Daniel Blanchard passe son enfance dans les Alpes du sud, notamment à Barcelonnette où son père, Louis Blanchard, est nommé professeur de lycée, et où pendant la guerre, ses parents participent activement à la résistance. À l’arrivée annoncée de l’armée allemande, le père rejoint le maquis et la famille se réfugie chez des paysans dans un hameau de montagne très reculé[1], pour y séjourner plusieurs mois. La résistance, le séjour auprès de ces paysans aux grandes qualités humaines, vivant dans une simplicité d’un autre âge dans un site exaltant, ont joué un rôle important dans sa vie et dans ses écrits[2].

En 1957, il devient membre du groupe Socialisme ou Barbarie sous le pseudonyme de P. Canjuers. En 1959, l’Internationale situationniste prend contact avec Socialisme ou Barbarie et Daniel Blanchard et Guy Debord, au nom des deux groupes mais aussi s’étant liés d’amitié, entament des discussions approfondies qui aboutissent à la rédaction d’un texte programmatique, « Préliminaires pour une définition de l'unité du programme révolutionnaire », qu’ils co-signent[3]. Il reste membre du groupe Socialisme ou Barbarie jusqu’en 1965[4], quelque temps avant l'auto-dissolution du groupe.

Il enseigne pendant l’année scolaire 1960-61 à Labé, dans le Fouta-Djalon, en République de Guinée, au lendemain de l’indépendance du pays. Au retour, il travaille à l’Agence France-Presse comme rédacteur de 1962 à 1966, puis à l’ORTF de 1967 à 1971[5].

Introduit à la revue L’Éphémère par Francis Ponge et André du Bouchet il y publie des poèmes[6]. Un premier livre de poèmes, Cartes, paraît au Mercure de France en 1970[7].

En mai 68, il rejoint le Mouvement du 22-Mars quand le groupe se transfère à Paris, début mai, et y participe activement, ainsi qu’au comité d'action des 3e-4e » arrondissements de Paris, comité qui a maintenu une activité militante de quartier pendant plusieurs années[8].

En 1971-72, il part aux États-Unis avec sa compagne, Helen Arnold, rejoindre Murray Bookchin, dont ils avaient fait la connaissance en mai 68, pour participer avec quelques amis de Bookchin à un projet collectif (vie commune, ébauche d'un courant d'écologie sociale, gestion collective d'un café/lieu de rencontres) au sein du très vivant foyer de la contre-culture qu'est la ville de Burlington dans le Vermont[2],[9]. Dans l’esprit de cette contre-culture, avec son leitmotiv du « do-it », à savoir, ce qui vous paraît valable et important, faites-le, il décide de devenir imprimeur afin de réaliser un projet qui lui tient à cœur: fabriquer des livres.

En 1973, il rejoint donc l’Imprimerie Quotidienne, nouvellement fondée à Fontenay-sous-bois, où il apprend le métier d’imprimeur typographe et participe à l’aventure collective de cette entreprise d’expérimentation artistique et sociale en même temps qu’artisanat commercial[10]. Il y publiera un livre, Table claire (poèmes et proses), 1978, ainsi qu’une revue, Liasse[11], qu’il anime avec Jean-Pierre Burgart entre 1974 et 1986, et où sont publies des textes, y compris les leurs, souvent illustrés de dessins et d’estampes, d'auteurs et d'artistes proches de leur sensibiité. À également publié, avec sa compagne Helen Arnold, un texte de Murray Bookchin, sous forme de brochure imprimée à l’Imprimerie Quotidienne[12], qui mènera par la suite à la traduction et présentation, toujours avec Helen Arnold, de divers essais de cet auteur dans Pour une société écologique[13], qui représente la première tentative d’introduire la pensée de cet anarchiste-écologiste bien connu aux États-Unis auprès du public français[14].

Pendant la même période, il participe à la revue-groupe Utopie[15], en compagnie, entre autres, de Jean Baudrillard, Hubert Tonka, Isabelle Auricoste, Michel Guillou[16].

Depuis le début des années 1980, il travaille essentiellement comme traducteur[17], tout en publiant des livres de poésie[18],[19],. et d’essais[20] ainsi que des romans[2],. Il donne également des contributions à plusieurs revues de poésie, et notamment La Nouvelle Revue française (1969), Recueil, Le Nouveau Recueil, La Revue de Belles-Lettres, l'Animal, et est invité à de nombreuses émissions de radio (essentiellement à France Culture), telles que Poésie ininterrompue, Le Panorama, Nuits magnétiques[21], Du jour au lendemain[22].

Entre 2005 et 2008, il participe à divers colloques sur Cornelius Castoriadis, Socialisme ou Barbarie ou mai 68 : en France au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle[23], en Belgique, à l'Université Saint-Louis - Bruxelles[24], au Mexique à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM)[25], en Ukraine (groupe Praxis/Bibliothèque Victor Serge[26]) et en Espagne à San Sebastian[27], Séville[28] et Barcelone[29] ainsi qu'à Madrid en 2018.

En 2017, Daniel Blanchard a participé au groupe des Déserteurs Actifs[30] qui visait le boycott actif des élections présidentielles d’avril/.

Œuvres modifier

Poésie modifier

  • Bruire (poèmes et haikus, accompagnés de dessins de Farhad Ostovani, L’Atelier Contemporain, Strasbourg, 2017)
  • A l’air libre (poèmes, L’Une & l’autre éditeur, Paris, 2013)
  • Battant, dormant (poèmes, Sens et Tonka, Paris, 2005)
  • La Conversation reprend (poèmes, Deyrolle éditeur, Paris, 1993)
  • Idéal portrait (poèmes, P.O.L., Paris, 1984)
  • Table claire (poèmes et proses, A l'Imprimerie Quotidienne, Fontenay-sous-bois, 1978)
  • Cartes (poèmes, Mercure de France, Paris, 1970)

Récits modifier

  1. La Vie sur les crêtes (Editions du Sandre, Bruxelles, 2023)
  2. La Mémoire empoisonne mes puits (L'Une & l'Autre éditeur, Paris, 2014)
  3. Ces Éclats de liberté (L’Une & l’Autre éditeur, Paris, 2009)
  4. Ici (Sens et Tonka, Paris, 2001)
  5. Fugitif (Deyrolle Éditeur, Paris, 1994)
  6. Halte sur la rive orientale du lac Champlain,Vermont (Julliard, Paris, 1990)

Essais modifier

  • Crise de mots (essai, Éditions du Sandre, Paris, 2013)
  • (es) Crisis de palabras (essais, Acuarella-A.Machado, Madrid, 2007)
  • Vide-poches (citations et notes, Sens et Tonka, Paris, 2003)
  • Debord, dans le bruit de cataracte du temps, suivi de "Préliminaires pour une définition de l'unité du programme révolutionnaire" (1960) par Canjuers et Debord (Sens et Tonka, Paris, 2000). (Première publication dans la revue Futur Antérieur, 39-40, , puis en anglais : “Debord in the Resounding Cataract of Time” in Revolutionary Romanticism, City Lights Books, San Francisco, USA, 1999)

Articles divers modifier

  • « Murray Bookchin : Écologie et Utopie », préface à Murray Bookchin, Pouvoir de détruire, pouvoir de créer : vers une écologie sociale et libertaire (Editions l’Echappée, Paris, 2019)
  • « -2018 : prendre la parole, encore et toujours » (http://jefklak.org/mai-1968-2018-prendre-la-parole-encore-et-toujours/)  traduit en espagnol (Archipielago, 2008), russe (Praxis), italien (à paraître chez Black Jacobins Press) et anglais ("Topicality of May 68" sur http://crisiscritique.org)
  • « Le groupe ‘Socialisme ou Barbarie’. Notes sur une expérience personnelle » in Socialisme ou Barbarie aujourd’hui, Analyses et témoignages, (Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, 2012)
  • (it) « Socialisme ou Barbarie : Prospettiva rivoluzionaria e modernità » in L’Altro Novecento, Communismo critico e pensiero critico, Vol. II : Il Sistema e i movimenti ; Europa 1945-1989 (Editoriale Jaca Book, Milano, 2011)
  • (es) « La idea de autonomía. Socialismo o barbarie, y el mundo actual », in La autonomía posible, reinvención de la politica y emancipación, Claudio Albertani, Guiomar Rovira y Massimo Modonesi, coordinadores (Universidad Autónoma de la Ciudad de México, Mexico, 2009)
  • “L’idée de révolution chez Castoriadis”, Actualité de Mai dans la revue Réfractions : recherches et expressions anarchistes (no 20), 2008
  • Préface à l’Anthologie de Socialisme ou Barbarie (Editions Acratie, La Bussière, 2007)
  • Préface, avec Helen Arnold, à Murray Bookchin, Pour une société écologique (Christian Bourgois Éditeur, Paris, 1976)
  • Contributions à la revue Socialisme ou Barbarie (articles et notules) signées P. Canjuers, entre 1957 et 1965

Notes et références modifier

  1. Ces faits sont évoqués dans la biographie de Pierre-Gilles de Gennes, Prix Nobel de Physique, qui a été l'élève de Louis Blanchard : Pierre-Gilles de Gennes : A Life in Science, de Laurence Plévert (World Scientific, Hackensack New Jersey, 2011). Voir aussi www.asianscientist.com/books/wp-content/.../8182_chap01.pdf
  2. a b et c Émission Le Cercle littéraire de la BNF 26 octobre 2009
  3. L’exposition “Guy Debord, un art de la guerre” (BnF du 27 mars 2013 au 13 juillet 2013) projette trois vidéos de Daniel Blanchard parlant de la vie et l'œuvre de Debord.
  4. Contributions à la revue Socialisme ou Barbarie (articles et notules) signées P. Canjuers, entre 1957 et 1965.
  5. Biographie chez l’éditeur P.O.L.
  6. L’Éphémère, numéros 2, 6 et 12.
  7. La Quinzaine Littéraire du 16-28 février 1971, p. 10 : « Cinq Plaquettes »., de Serge Fauchereau.
  8. La vie de ce comité est documentée dans le livre Mai 68, Des révolutionnaires dans un village parisien de Nicolas Daum (Londreys, 1988), republié comme Mai 68 raconté par des anonymes (éditions Amsterdam, Paris, 2008).
  9. Cette période a inspiré son roman, Halte sur la rive orientale du lac Champlain, Vermont.
  10. L'imprimerie édite, sous le label "À l'Imprimerie Quotidienne" des revues (Utopie, Liasse) et des livres (Serge Utge-Royo, Gisèle Prassinos, Pierre Chappuis, J.-P. Burgart avec dessins de Otto Schauer), .
  11. Fiche de Liasse sur le site Revues Littéraires
  12. Vers une technologie libératrice de Murray Bookchin traduit par H. Arnold et D. Blanchard (Parallèles, éditeur, Paris, 1974).
  13. Christian Bourgois Éditeur, Paris, 1976.
  14. Cf. : http://fra.anarchopedia.org/Murray_Bookchin et http://refractions.plusloin.org/IMG/pdf/1808.pdf
  15. Voir en particulier, les numéros d'avril 1977 et de décembre 1977-janvier 1978 de la revue (Utopie, A l'Imprimerie Quotidienne).
  16. Sur la revue Utopie, voir http://www.mercieretassocies.com/artiste.php?id=41
  17. Ses traductions comprennent La nuit mexicaine de Lawrence Ferlinghetti (L'Une et l'autre, Paris, 2013), Théorie du film - La rédemption de la réalité matérielle de Siegfried Kracauer, Daniel Blanchard et Claude Orsoni (Traducteurs) (Flammarion, Paris, 2010). Autres traductions notoires : Une vie dans son siècle, mémoires de John Kenneth Galbraith (Éditions Gallimard, Paris); Jack le Noir et Jack le Blanc, contes afro-américains (Éditions du Seuil, Paris); Restavec enfant-esclave en Haïti, une autobiographie de Jean-Robert Cadet (Éditions du Seuil, Paris ).
  18. Sur Idéal-Portrait : Le Monde des Livres du 22 novembre 1984, « Daniel Blanchard, Du calcaire plein la gorge », de Geneviève Brissac.
  19. Sur Battant-dormant : Le Nouveau Recueil No 79, juin 2006, page 188-189.
  20. Le Monde des Livres du 08 mars 2013, “Sur la crête des mots”, de Jean Birnbaum
  21. France Culture, "Nuits Magnétiques du 7 juin 1994.
  22. Notamment, le 17 décembre 2009 et, dernière émission en date, le 26 avril 2013: France Culture, “Du jour au lendemain” Alain Veinstein s’entretient avec Daniel Blanchard.
  23. « L’idée de révolution et Castoriadis », donné au colloque Cornelius Castoriadis et l’imaginaire, Cerisy, 6-10 juin 2003, actes non publiés.
  24. “Le groupe ‘Socialisme ou Barbarie’. Notes sur une expérience personnelle” donné au colloque « Socialisme ou Barbarie aujourd’hui, Analyses et témoignages », tenu les 6 et 7 mai 2010 aux Facultés universitaires Saint-Louis de Bruxelles.
  25. (es) « La idea de autonomía. Socialismo o barbarie, y el mundo actual », au colloque sur La autonomía posible, reinvención de la politica y emancipación, (Universidad Autónoma de la Ciudad de México, Mexico, 24-26 octobre 2009).
  26. « Perspective révolutionnaire et modernité : La démarche de ‘Socialisme ou Barbarie’ » au Forum International de Pensée Critique, colloque tenu à Pestchanoïé, Ukraine du 18 au 22 juillet 2010. Actes publiés en russe. (http://www.praxiscenter.ru)
  27. Colloque “Castoriadis. Dilemmes de la création”, organisé par le Centre d’Art Contemporain Arteleku, à San Sebastian, du 4 au 19 mai 2007.
  28. Colloque “Mayo del 68: el comienzo de una época (1). Semillas y gérmenes” organisé par UNIA, Universidad Internacional de Andalucia à Séville du 12 au 16 novembre 2007. (http://ayp.unia.es/index.php?option=com_content&task=view&id=84)
  29. “Debord ‘avec et contre le cinéma’”, colloque Con y contra el cine. En torno a Mayo del 68 organisé par la Fondation Tapies et l’Institut français de Barcelone du 14 au 29 mai 2008 (http://www.fundaciotapies.org/site/spip.php?article5692&var_recherche=conference%202008).
  30. « les déserteurs actifs »

Liens externes modifier