Le climat du Québec est caractérisé par une très forte amplitude thermique, avec des écarts de températures considérables entre l'été et l'hiver et entre le sud et le nord. En raison de sa grande superficie (1,6 million de km2), on y retrouve plusieurs climats, allant du climat continental humide jusqu'au climat polaire en passant par le climat subarctique[1].

Zones climatiques au Québec selon la classification de Köppen :

Description modifier

Résumé modifier

Les quatre saisons sont très marquées au Québec. Leur durée est plutôt similaire. Ces variations climatiques jouent un rôle majeur dans la culture québécoise. La réalité saisonnière est néanmoins différente dans la portion nord du Québec, et plus particulièrement le Nunavik, où le climat est globalement plus rude à l'année. Si la température varie beaucoup au fil des saisons, les précipitations sont généralement stables tout au long de l'année dans l'ensemble du Québec[1].

Variations saisonnières modifier

Le printemps marque la transition entre la neige et la pluie. Les inondations peuvent être importantes en fonction de l'épaisseur du couvert de neige et de la montée rapide des températures[2]. Le dernier gel survient généralement à la fin du mois d'avril à Montréal et au début du mois de mai à Québec[3]. Le temps des sucres, de la mi-mars et la mi-avril, marque une période où la température est près du point de congélation[4]. Malgré des remontées parfois spectaculaires du mercure, il faut attendre la fin d'avril avant d'observer des températures stables au-delà des 10 °C[5]. Mai est un mois de transition avec des températures nocturnes fraîches.

L'été débute traditionnellement avec la fin de l'année scolaire en juin. Le climat peut être chaud et humide dans le sud du Québec. Juillet est le mois le plus chaud, suivi d'août. Une « vague de chaleur extrême », au Québec, est définie comme étant une période de 3 jours consécutifs où la température maximale dépasse les 31 °C à 33 °C, selon les régions[6]. Septembre est un mois de transition avec des températures contrastées entre le jour et la nuit.

L'automne est caractérisé par la saison des couleurs qui se déroule de la fin septembre à la mi-octobre, au moment des premiers gels et avec la diminution de la durée du jour[7]. Un été indien se produit en moyenne un automne sur deux, avec parfois 2 voire exceptionnellement 3 épisodes[8]. La première neige tombe généralement au tournant du mois de novembre[9].

L'hiver québécois est réputé pour être enneigé et froid. Selon MétéoMédia, il est divisé en trois parties. La première est celle de l'installation, à partir du mois de novembre, où on observe des poussées d'air froid et du verglas. Durant le Temps des Fêtes, la neige au sol est d'environ 15 cm à Montréal, 25 cm à Gaspé et 40 cm à Québec. La deuxième partie, le cœur de l'hiver, s'étire de l'Épiphanie à la Saint-Valentin. C'est la période la plus froide, avec la descente vers le sud du vortex polaire. Les températures basses permettent d'écarter les systèmes dépressionnaires, offrant un temps un peu plus ensoleillé et sec. La dernière partie, celle du déclin de l'hiver, voit la fin des températures très froides. C'est toutefois la période la plus active pour les tempêtes de neige, faisant augmenter encore plus le couvert neigeux à l'approche du printemps et amplifiant l'impression d'un hiver long[10].

Régions climatiques modifier

Selon la classification de Köppen, on retrouve trois types de climat au Québec.

Climat continental humide avec été tempéré modifier

Le cap Gaspé en été et en hiver.

Un climat continental humide avec été tempéré (type Dfb de la classification de Köppen) couvre tout le sud du Québec qui inclut tous les secteurs entre la frontière américaine jusqu'à la partie habité du Saguenay-Lac-Saint-Jean inclusivement (au sud du 49e parallèle nord), à l'exception de la réserve faunique des Laurentides, des hauts plateaux du massif du Lac Jacques-Cartier et de la Gaspésie. La majorité de la population québécoise vit sous ce climat[1].

Les précipitations y sont régulières tout au long de l'année, sous forme de pluie durant l'été et sous forme de neige durant l'hiver. Les chutes de neige sont abondantes, totalisant en moyenne 2,75 mètres. Une première neige peut survenir aussi tôt qu'en octobre, mais elle ne s'accumule qu'à partir de novembre ou décembre. Le relief des Laurentides et des Appalaches conjugué à un taux d’humidité élevé augmentent les précipitations annuelles dans les régions montagneuses[1].

La température est caractérisée par une forte amplitude thermique entre l'été et l'hiver. En moyenne durant le jour, en juillet, elle atteint 23 °C, tandis qu'en janvier, elle ne dépasse pas −10 °C. Ces conditions permettent la présence de forêts de feuillus dans les basses-terres du Saint-Laurent tandis que plus au nord ou avec l'altitude, la forêt est mixte. Il existe des différences de températures importantes à l'intérieur de la zone. La température moyenne annuelle globale est de 2 °C, mais elle est plus précisément de °C à Montréal, °C à Québec et °C à Chibougamau[1].

Normales climatiques à Montréal entre 1981 et 2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −15 −13,8 −8 0,6 7,6 13 15,7 14,5 10,2 3,8 −2,2 −10,3 1,3
Température moyenne (°C) −10,3 −8,6 −2,7 6,1 13,5 18,7 21,2 20,1 15,4 8,4 1,8 −6,1 6,5
Température maximale moyenne (°C) −5,5 −3,4 2,5 11,6 19,3 24,5 26,8 25,7 20,7 13 5,8 −2 11,6
Précipitations (mm) 66,9 52 55,6 82,5 81,1 93,3 94,3 93,1 92,5 93,5 102 81,8 988,6
dont pluie (mm) 27 19,3 28,7 75,7 81,1 93,3 94,3 93,1 92,5 92,8 88,6 39,3 825,8
dont neige (cm) 39,8 32,6 25,6 6,7 0 0 0 0 0 0,7 13 40,5 158,9
Source : « Normales climatiques du Québec 1981-2010 », sur Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques


Les « Noël verts », où la neige au sol est complètement absente un 25 décembre, sont assez rares, bien que les probabilités ont augmenté dans les dernières années. Pour la période 1955-2019, Montréal a 25% de chances de vivre ce phénomène tandis que ce pourcentage n'est que de 3% à Québec[11]. D'ailleurs, le climat des deux villes se distingue significativement sur le plan des chutes de neige (158 cm contre 304 cm).

Normales climatiques à Québec entre 1981 et 2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −16,6 −14,4 −8,9 −0,7 5,8 11,1 14 13,1 8,3 2,5 −3,8 −11,6 −0,1
Température moyenne (°C) −12,1 −9,6 −4,1 4,1 11,5 16,8 19,6 18,4 13,1 6,7 −0,4 −7,8 4,7
Température maximale moyenne (°C) −7,6 −4,8 0,7 8,9 17,1 22,5 25,1 23,8 18 10,9 3 −4 9,5
Précipitations (mm) 102,5 84 80,3 91,6 116 119,3 137,7 112,1 118,2 110,9 110,7 104,2 1 287,6
dont pluie (mm) 22,9 18,9 41,1 79,3 115,9 119,3 137,7 112,1 118,2 109 79 29,4 982,8
dont neige (cm) 79,6 65,1 39,2 12,4 0,1 0 0 0 0 2 31,7 74,8 304,8
Source : « Normales climatiques du Québec 1981-2010 », sur Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Dans l'est du Québec, le climat est légèrement plus maritime en raison de la proximité du golfe du Saint-Laurent avec l'océan Atlantique. L'effet modérateur de la mer permet des températures plus douces, faisant bénéficier des villes côtières comme Rimouski ou Sept-Îles de températures hivernales semblables à celles de villes plus au sud[1]. Cette région, surtout l'extrême Est, est parfois affectée par des dépressions post-tropicales issues de cyclones ou tempêtes atlantiques déversant des quantités appréciables de précipitations et des vents forts.

Climat subarctique modifier

Un climat subarctique (type Dfc de la classification de Köppen) couvre le Québec entre le 51e et le 58e parallèle nord. Les précipitations y sont régulières tout au long de l'année, sous forme de pluie durant l'été et sous forme de neige durant l'hiver. La température moyenne est sous le point de congélation entre les mois de novembre et avril. Il se différencie du climat continental du sud par ses étés plus courts et plus frais. Les précipitations y sont aussi moins importantes, avec en moyenne 490 mm de pluie et 270 cm de neige. La région est couverte par la taïga, composée principalement de conifères adaptés au froid[1].

Normales climatiques à Fermont entre 1981 et 2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −28,1 −26,6 −19,5 −9,7 −2,3 3,8 7,4 7 2,4 −3,7 −12,2 −22,3 −8,7
Température moyenne (°C) −22,1 −19,8 −13,3 −3,5 3,6 10,1 13,5 12,6 7,2 0,1 −7,8 −16,9 −3
Température maximale moyenne (°C) −16 −13 −6,7 2,5 9,7 16,4 19,6 18,2 12 3,8 −3,6 −11,6 2,6
Précipitations (mm) 48,3 37,7 45,6 37,2 51,2 87,1 123,8 107,7 103,9 71,2 62,4 52,7 828,7
dont pluie (mm) 0,7 0,4 1,2 13,3 39,5 86,5 123,8 107,7 103,1 46,9 10,8 1,2 535,2
dont neige (cm) 47,6 37,3 43,7 25,5 10,5 0,4 0 0 0,9 24,2 50,1 51,3 291,5
Source : « Normales climatiques du Québec 1981-2010 », sur Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

Les températures et les précipitations moyennes diminuent progressivement vers le nord. La température moyenne annuelle est de −3 °C, mais elle descend à −6 °C à Kuujjuaq complètement au nord de la zone climatique. L'ouest et le nord, donnant sur les baies d'Hudson et d'Ungava, reçoivent moins de précipitations que le sud et l'est.

Normales climatiques à Kuujjuaq entre 1981 et 2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −29,3 −29,7 −24,4 −14,6 −4,2 2,5 6,2 6,1 2,2 −3,3 −11,9 −24,2 −10,4
Température moyenne (°C) −24,5 −24,6 −18,9 −9,5 −0,3 7,3 11,6 10,9 6 −0,3 −8,3 −19,6 −5,9
Température maximale moyenne (°C) −19,7 −19,4 −13,4 −4,3 3,6 12,1 17 15,7 9,7 2,6 −4,8 −15,1 −1,3
Précipitations (mm) 35,9 29,2 31,1 26 28,8 46,6 54,3 72,8 61,7 50,8 50,3 33,6 521,2
dont pluie (mm) 0 0,7 0,2 3 14 37,8 54,2 72,8 56,2 24,4 2 0,6 265,7
dont neige (cm) 36,1 28,7 30,9 22,8 14,6 8,6 0,1 0,1 5,6 26,5 48,7 33,1 255,8
Source : « Normales climatiques du Québec 1981-2010 », sur Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques


Climat arctique modifier

 
Paysage du Nunavik en juillet.

La partie du Québec située au-delà du 58e parallèle nord possède un climat polaire de type toundra (type ET de la classification de Köppen). Il couvre principalement la péninsule d'Ungava et les monts Torngat. Ce climat est caractérisé par des températures froides à l'année et peu de précipitations.

La température moyenne est sous le point de congélation durant huit mois, d’octobre à mai. Durant certaines périodes de froid extrême, la température peut descendre jusque dans les −50 °C[12]. Néanmoins, la chaleur peut aussi être présente en été et dépasser les 20 °C[13]. Cette zone climatique est en régression en raison des changements climatiques et pourrait éventuellement disparaître[14].

De faibles précipitations tombent en proportions égales sous forme de pluie et de neige[1]. La toundra, une végétation basse aux demandes faibles en chaleur et en eau, couvre cette zone climatique.

Ensoleillement modifier

Dans le sud du Québec, la durée d'ensoleillement quotidien est de huit heures en décembre, période de l'année où elle est la plus courte. Des zones tempérées aux territoires nordiques du Grand Nord, la luminosité varie selon la latitude, de même que les aurores boréales et le soleil de minuit.

La durée du jour maximale au Québec atteint tout près de 20 heures, à Ivujivik.

Journée la plus courte (solstice d'hiver)[15]
Montréal Saguenay Schefferville Ivujivik
Lever de soleil 07 h 31 07 h 33 07 h 49 09 h 41
Coucher de soleil 16 h 13 15 h 51 15 h 01 14 h 39
Durée du jour 8 h 42 m 14 s 8 h 18 m 33 s 7 h 12 m 35 s 4 h 58 m 25 s
Journée la plus longue (solstice d'été)[15]
Montréal Saguenay Schefferville Ivujivik
Lever de soleil 05 h 05 04 h 42 03 h 49 03 h 14
Coucher de soleil 20 h 46 20 h 49 21 h 08 23 h 12
Durée du jour 15 h 41 m 05 s 16 h 06 m 45 s 17 h 19 m 34 s 19 h 58 m 07 s

Événements météorologiques modifier

Records modifier

Phénomènes extrêmes modifier

Références modifier

  1. a b c d e f g et h « Climat du Québec », sur Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (consulté le )
  2. « Quels sont les facteurs météorologiques et hydrologiques responsables des crues printanières au Québec? », sur Réseau Inondations InterSectoriel du Québec (consulté le )
  3. « Vous devriez attendre avant de planter vos semis », sur Météo Média,
  4. Zoé Baldy, « Cinq signes de l'installation du printemps, les voici », Météo Média,‎ (lire en ligne)
  5. « Printemps hâtif ou tardif : quelle tendance au Québec ? », Météo Média,‎ (lire en ligne)
  6. « Les vagues de chaleur extrême au Québec », sur DonneesClimatiques.ca,
  7. Rosalie Dion, « Pourquoi les feuilles changent-elles de couleur ? », sur Météo Média,
  8. Ève Christian, « Pour tout savoir du vrai été des Indiens », Radio-Canada,‎ (lire en ligne)
  9. Pierre Olivier Fortin, « Savez-vous quand tombe la première neige sur Québec, généralement? », Le Journal de Québec,‎ (lire en ligne)
  10. Rosalie Dion, « Les trois étapes de la saison hivernale, les voici », sur Météo Média,
  11. « Données historiques sur les chutes de neige à Noël », sur Gouvernement du Canada,
  12. Henri Ouellette-Vézina, « Le « froid extrême » gagne le Nunavik », La Presse,‎ (lire en ligne)
  13. « Quelque chose ne tourne pas rond au Québec », Météo Média,‎ (lire en ligne)
  14. Élaboration du portrait bioclimatique futur du Nunavik : tome 1, Montréal, Ouranos, , 215 p. (lire en ligne)
  15. a et b « Sunrise and sunset times », sur Time and Date AS (consulté le )