Chouette de l'Oural

espèce d'oiseaux

Strix uralensis

Chouette de l'Oural

La Chouette de l'Oural (Strix uralensis) est une espèce de rapaces de la famille des Strigidae. Cet oiseau de proie nocturne peut ressembler à la Chouette hulotte, et se rencontre à l'est de l'Europe, appréciant les forêts profondes. L'espèce n'est pas menacée.

Description modifier

 
Juvénile.

De la taille d'une buse, elle mesure environ 60 cm de long, pour une envergure de 105 à 116 cm. Son poids varie entre 500 et 1 300 g[1].

Il n'y a pas de dimorphisme sexuel apparent mais cependant le mâle est un peu plus petit et un peu plus léger que la femelle. Cette espèce rappelle la Chouette hulotte à la livrée très variable, mais sa queue est plus longue, les disques faciaux plus clairs avec des yeux plus petits[1].

L'adulte effectue une mue complète d'avril à août tandis que celle du jeune est partielle et se déroule de juin à septembre.

Écologie et comportement modifier

Régime alimentaire modifier

Son régime alimentaire est essentiellement constitué de rongeurs (mulots, souris et campagnols) et musaraignes du genre Sorex, et l'espèce abonde là où ces proies sont nombreuses. Elle attrape également oiseaux (merles, pigeons, des geais et même des Tétras lyre) et amphibiens.

Dans le centre de la Suède, le Campagnol terrestre (60 % de la biomasse consommée) et le Campagnol agreste sont les deux proies principales de la Chouette de l'Oural. Sur 2 309 proies examinées, surtout au printemps, il y avait 765 campagnols terrestres, 711 campagnols agrestes, 273 campagnols roussâtres, 155 musaraignes du genre Sorex, 195 oiseaux et 78 amphibiens[2].

Comportement modifier

Agressive et peu craintive, elle peut attaquer des rapaces plus puissants qu'elle et même l'homme pour défendre sa couvée. En cas de manque de nourriture, notamment en hiver, elle n'hésite pas à s'approcher des habitations humaines.

Reproduction modifier

 
Œuf de Chouette de l'Oural trouvé après la saison nuptiale, et donc infertile.

La Chouette de l'Oural installe son nid dans des cavités d'arbre spacieuses ou dans des nids abandonnés de rapaces à des hauteurs comprises entre 4 et 20 m. De manière plus occasionnelle, elle peut l'édifier sur de grosses branches, dans des crevasses de rochers ou à terre entre des racines.

Elle pond une seule fois par an par couvée de 3 à 4 œufs parfaitement blancs, dont la taille a pour valeurs extrêmes : 47,1-54,7 mm × 39,0-44,0 mm[3]. La femelle couve ses œufs seule, durant 27 à 29 jours, pendant que le mâle chasse pour la nourrir. Lorsque les jeunes sortent de l'œuf couverts d'un duvet blanc crème, le mâle continue de chasser, mais c'est la femelle qui se charge de distribuer la nourriture aux oisillons. Les jeunes quittent le nid vers un mois mais ne volent bien qu'à partir de cinq semaines, y revenant ponctuellement pour dormir[3]. Ils commencent à muer à 45 jours.

Les années avec de faibles densités de proies, la Chouette de l'Oural ne se reproduit pas.

Longévité modifier

Sa longévité est de 15 ans dans la nature et jusqu'à 25 ans en captivité.

Voix modifier

Elle chuinte et hulule. Son appel est ressemblant à celui de la Chouette hulotte, mais d'un ton plus haut et plus résonnant[3] (Écouter). Elle produit également des haouhaouhaou et des cris en khwê.

Répartition et habitat modifier

Distribution géographique modifier

 
Carte de distribution de la Chouette de l'Oural.

La Chouette de l'Oural vit en Eurasie, dans la Scandinavie, en Europe du Nord et centrale[4].

La découverte d'os datant du Moyen-âge laisse supposer que cette espèce vivait aussi en Belgique (lieu de la découverte) et en France, et avait donc une répartition plus occidentale que celle d'aujourd'hui[5].

Habitat modifier

Elle aime les forêts denses de plaine ou de montagne, surtout dans les endroits riches en rongeurs, sa source première de nourriture.

Systématique modifier

Sous-espèces modifier

D'après la classification de référence (version 5.2, 2015) du Congrès ornithologique international, cette espèce est constituée des dix sous-espèces suivantes (ordre phylogénique) :

  • S. u. macroura Wolf, 1810 ;
  • S. u. liturata Lindroth, 1788, de protonyme Strix liturata, occupant le sud-est de la Norvège, la Suède au nord du 60°, la Finlande (sauf le sud-ouest), l'ouest de la Russie de la limite septentrionale des forêts jusqu'en Prusse orientale et vers Smolensk-Pinsk, avec des populations isolées dans les forêts de Bohême, les Carpates jusqu'en Transylvanie, les Alpes orientales (Styrie et Carinthie) et dinariques (Slovénie, Croatie, Bosnie et nord de l'Albanie)[réf. nécessaire] ;
  • S. u. uralensis Pallas, 1771, sous-espèce pâle présente de la Russie centrale jusque l'ouest de la Sibérie ;
  • S. u. yenisseensis Buturlin, 1915 ;
  • S. u. daurica Stegmann, 1929 ;
  • S. u. nikolskii (Buturlin, 1907), de protonyme Syrnium uralense nikolskii ;
  • S. u. japonica (Clark, 1907) ;
  • S. u. hondoensis (Clark, 1907), de protonyme Syrnium uralense hondoense ;
  • S. u. momiyamae Taka-Tsukasa, 1931 ;
  • S. u. fuscescens Temminck & Schlegel, 1850, de protonyme Strix fuscescens.

L'ancienne sous-espèce S. u. davidi (Sharpe, 1875) est désormais considérée par le COI comme une espèce à part entière, la Chouette du Sichuan (Strix davidi).

Menaces et conservation modifier

La déforestation dans l'est de l'Europe peut être un danger pour la Chouette de l'Oural. Elle est classée par l'UICN en LC (Préoccupation mineure)[6].

Notes et références modifier

  1. a et b (fr) Référence Oiseaux.net : Strix uralensis (+ répartition)
  2. Géroudet P. (2000) Les Rapaces d'Europe diurnes et nocturnes. Delachaux & Niestlé, Lausanne, Paris, 446 p.
  3. a b et c Jiří Félix, Oiseaux des Pays d'Europe, Paris, Gründ, coll. « La Nature à livre ouvert », , 320 p., 22 cm × 30 cm (ISBN 2-7000-1504-5), p. 201
  4. (en) « Ural Owl (Strix uralensis) », sur BirdLife International (consulté le )
  5. Marco Mastrorilli, Rapaces nocturnes d'Europe : identification, biologie, écologie, Paris, Delachaux et Niestlé, , 230 p. (ISBN 9782603027585, SUDOC 254495125), p. 107
  6. (en) Référence UICN : espèce Strix uralensis Pallas, 1771

Voir aussi modifier

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Références taxonomiques modifier

Liens externes modifier

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