Chapelle Sainte-Eugénie de Moingt

chapelle à Montbrison (Loire)

La chapelle Sainte-Eugénie de Moingt est la chapelle d'un prieuré, construite au xive siècle sur des vestiges des thermes gallo-romains d'Aquis Segete à Moingt, partie de la commune française de Montbrison et classée monument historique en 1992.

Chapelle Sainte-Eugénie de Moingt
Présentation
Destination initiale
Style
Construction
xive siècle
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Pays
France
Département
Commune
Coordonnées
Carte

Localisation modifier

La chapelle Sainte-Eugénie et les restants du prieuré sont situés au 13 avenue Thermale, dans l'ancienne commune de Moingt (Montbrison), département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes[1],[2],[3].

Historiquement, la chapelle est le long de la voie Bolène, qui suit au Moyen Âge le trajet d'une voie antique menant au sud à Saint-Paulien près du Puy et plus loin à Toulouse d'une part, la via Aquitania et Bordeaux d'autre part. Vers le nord elle mène à Feurs, l'ancienne Forum Segusiavorum où passe la voie menant de Lyon à Saintes en passant par Clermont-Ferrand[4],[5]. Feurs n'est qu'à 21 km (les 9 lieues gauloises indiquées sur la table de Peutinger[6]), une petite journée d'étape (à pied) depuis Moingt[7].

Description modifier

C'est une chapelle de style gothique constituée d'une nef à deux travées éclairées par deux lancettes au nord et une au sud, côté sur lequel est accolé un bâtiment qui remplace le presbytère. Le porche encadré de deux colonnes avec chapiteaux supportant un arc en ogive est surmonté d'un tympan avec trois baies trilobées. Au-dessus de la façade subsiste la base d'un clocher-mur. Une ancienne habitation, aménagée dans une partie du prieuré, prolonge la chapelle à l'extrémité est[8].

Historique modifier

Moingt est l'antique Aquis Segete[9], une des cinq villes thermales gauloises indiquées par un logo sur la table de Peutinger (d'autres villes thermales sont mentionnées, sans logo et uniquement comme étapes entre deux lieux).

Au cours du XIIIe siècle, à proximité de la cité moyenâgeuse édifiée sur les ruines des monuments antiques, l'abbaye bénédictine de la Chaise-Dieu achète à des laïcs la « seigneurie du Palais », qui se résume essentiellement à une grange dîmière comportant des vignes pour moitié. Ce même XIIIe siècle[10], l'abbaye construit à l'emplacement des thermes[11]. un prieuré bénédictin qui garde ledit statut de grange dîmière jusqu'à la Révolution[10]. Au XIVe siècle une chapelle dédiée à Sainte-Eugénie y est adjointe[11]. La première mention connue de l'église (Sainte-Eugénie) date de 1340 ; le nom « Sainte-Eugénie » est mentionné en 1553 et 1671[10].

Après la révolution, les bâtiments sont occupés par des religieuses Clarisses chassées de leur monastère du centre de Montbrison. Puis, en 1851, le prieuré est occupé par un atelier de tissage qui ne perdure que quelques années. Il devient ensuite une maison d'habitation[11].

Les bâtiments sont abandonnés et tombent en ruine au cours du xxe siècle[12]. En 2016, d'importants travaux engagés par la ville de Montbrison permettent de restaurer la chapelle et reconstruire l'aumônerie qui y est accolée[13].

La chapelle et les bâtiments du prieuré sont classés au titre des monuments historiques le [14].

Références modifier

  1. « Chapelle Sainte-Eugénie de Moingt, carte interactive » sur Géoportail. Couches « Cartes IGN classiques » et « Hydrographie » activées.
  2. « Chapelle Sainte-Eugénie de Moingt, carte », sur google.fr/maps (consulté en ).
  3. « Chapelle Sainte-Eugénie de Moingt, vue en caméra de rue », sur google.fr/maps.
    La vue "caméra de rue mobile" ("street view") de Google maps montre le paysage le long de la plupart des routes circulables en voiture. Depuis la carte, elle est accessible par l'icône représentant une silhouette, sous la barre verticale du zoom en bas à droite de l'écran : cliquer dessus avec la touche gauche de la souris et maintenir la touche enfoncée, puis l'amener sur la carte : les routes parcourues par la caméra s'éclairent en bleu. Placer l'icône sur un trait bleu (= une route), relâcher le bouton de souris ; la vue en caméra de rue apparaît. Tourner la vue en cliquant sur la fenêtre et en faisant glisser à gauche ou à droite de l'écran. On peut faire avancer la caméra en cliquant sur la route ; et repositionner la caméra ailleurs en cliquant sur un trait bleu dans la carte en encart en bas à gauche de la fenêtre.
  4. [Lavendhomme 1997] Marie-Odile Lavendhomme, Carte archéologique de la Loire, 42, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 305 p. (présentation en ligne), préface.
  5. [Antoine 1883] M. Antoine, Histoire du Forez de l'époque gauloise à nos jours, Saint-Étienne, libr. Chevalier / impr. Theolier & Cie, , 245 p., sur gallica (lire en ligne), p. 19.
  6. [Du Mesnil 1881] Clément-Edmond Révérend du Mesnil, « La lieue gauloise de la table de Peutinger », Bulletin de la Diana, t. 2, août-novembre,‎ , p. 51-57 (lire en ligne [sur persee]).
  7. [Dumasy 1974] Françoise Dumasy, « Les théâtres ruraux des Carnutes et des Sénons : leur implantation et leurs rapports avec la Civitas », Revue archéologique du Centre de la France, t. 13, nos 3-4,‎ , p. 195-218 (voir p. 212) (lire en ligne [sur persee]).
  8. Caroline Guibaud et Thierry Monnet, « Chapelle Sainte-Eugénie », sur patrimoine.auvergnerhonealpes.fr, Inventaire Général du Patrimoine Culturel, (consulté le ).
  9. [Blin et Thirion 1991] Olivier Blin (responsable d'opération) et Philippe Thirion, « Montbrison – Sainte Eugénie » (fouille préventive d’urgence), AdlFI,‎ (lire en ligne [sur journals.openedition.org], consulté en ). Note : Blin et Thirion donnent l'église comme située le long de la voie d'Aquitaine (Via Aquitania), ce qui n'est pas exact : cette voie passe à la pointe extrême-sud du Massif Central et relie Narbonne à Toulouse et Bordeaux.
  10. a b et c « Histoire du site des thermes », sur moingt-antique.fr (consulté en ).
  11. a b et c Joseph Barou, « 1851 : les métiers battent à Sainte-Eugénie de Moingt », sur forezhistoire.free.fr, (consulté en ).
  12. « À (la) Sainte-Eugénie, tout est fini ? », sur forez-info.com, (consulté en ).
  13. Louis Thubert, « Sainte-Eugénie se redresse », L'Essor, (consulté en ).
  14. « Chapelle Sainte-Eugénie, à Moingt », notice no PA00117518, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Annexes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes modifier

Liens externes modifier