Chantal Stoman

photographe française
Chantal Stoman
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Chantal Stoman, née le [1] est une photographe et réalisatrice française qui vit et travaille à Paris. Son travail s'inscrit dans une démarche qui repose sur une observation approfondie des rapports entre l'Homme, son intimité, et la Ville.

Biographie modifier

Après avoir étudié la photographie à l'Hadassa Institute of Photography,[réf. nécessaire] elle commence sa carrière avec la photographie de mode. Ses images ont été publiées dans la presse française et internationale. Pendant dix ans, Chantal Stoman façonne une esthétique «mode-reportage» en mettant en scène ses images dans des lieux inédits et lointains[2]. Cette démarche a été fortement critiquée par Valérie Patrin-Leclère pour un reportage intitulé « Kibboutz spirit », paru dans Next, le supplément mensuel de Libération, en juin 2009[3].

Dès 2005, Chantal Stoman oriente son travail vers des projets plus personnels. Lors de son premier séjour au Japon, en 2005, fascinée par la relation particulière que les femmes japonaises entretiennent avec le luxe et la mode, elle décide d’en faire un projet : A Woman’s Obsession. Ce premier projet personnel est parrainé par Chanel[4].

Avec son projet suivant ; Lost Highway : A Photo Project, réalisé sur les voies rapides qui traversent les grandes capitales du monde, Chantal Stoman se penche sur la proximité entre ces routes et différents lieux de vie. Initié à Tokyo en 2008, le projet est poursuivi en 2010 à São Paulo, au Caire et à Hong Kong puis à Bombay et Calcutta en 2012. La première partie de ce projet est exposée dans la station de métro Châtelet lors de la Nuit Blanche 2009[5].

Avec ce projet, les expositions de Chantal Stoman prennent une approche itinérante et s’ancrent dans l’espace public sous la forme d’installations urbaines. C’est ainsi qu’en 2010 le projet est visible sur une rame du tramway bruxellois[6]. Le projet a depuis été présenté en France au Palais de Chaillot, Cité de l'architecture et du patrimoine, à l’occasion du Mois de la photo à Paris[7] puis à Mumbai[8] et à Kyoto.

C'est ensuite à Rome que Chantal Stoman part pour réaliser son projet suivant, L'Image Culte, initié et guidé par un dialogue avec l'écrivain Erri de Luca[9] puis réalisé grâce à une invitation à séjourner à la Villa Médicis au printemps 2013[10].

En 2015, Chantal Stoman se rend à Jérusalem, où elle réalise Walking Distance, un projet photographique témoignant de sa curiosité pour les « villes mythes » qui racontent, dans le profond, une histoire et qui font l'Histoire[11].

En 2016, l'artiste est invitée par l'Institut Français en résidence au Cambodge, à Phnom Penh[12]. Chantal Stoman se plonge dans l'intimité de cette ville dont le paysage, travaillé par l'occupation humaine, offre à voir de multiples strates mémorielles, vestiges rendus à une vie propre qui deviendront le sujet du projet VIEWS. Elle y réalise également des workshops. Ce projet a fait l'objet d'une installation monumentale lors du Mois de la Photo du Grand Paris sur les fenêtres du Conservatoire de Montreuil, réalisé par l'architecte Claude le Goas, transformant le bâtiment en une "lightbox" géante[13].

En 2017, Chantal Stoman se rend dans la petite ville japonaise de Ōme[14]. D'abord venue pour un court projet, elle y effectuera de nombreux aller-retours pour un travail qui durera plus de trois ans. Elle y réalisera Ōmecittà, une observation de la passion pour le cinéma de cette petite commune, ou plutôt des vestiges de celle-ci[15],[16]. Un projet encore une fois axé sur les liens entre mémoire et image pour lequel Chantal Stoman reçoit le Soutien à la photographie documentaire contemporaine du CNAP[17]. En addition du projet photographique, l'artiste réalise alors également son premier documentaire de création[18].

Durant la pandémie, en 2022, la photographe est amenée à se rendre au cimetière de Bagneux. Là, elle y remarque les très anciens médaillons de céramique des sépultures qui deviennent le point de départ du projet Ça a été (2022), une réflexion sur la disparition de l'image[19],[20].

Collections modifier

Prix et distinctions modifier

  • III Premio Internacional de Fotografia Contemporanea Pilar Citoler, Edita Fundacion Provincial de Artes Plasticas Rafael Boti, Universidad de Cordoba, 2008
  • Premio dos Caminos de Hierro, Fundación de los Ferrocarriles Españoles, Palacio Fernán Núñez, Madrid, 2012
  • Soutien à la photographie documentaire contemporaine, CNAP France, 2017
  • Prix du Projet à l'édition pour Ōmecittà, CNC, 2018

Publications modifier

  • Strip, Steidl, 2002
  • Maw Money, Steidl, 2004
  • A Woman’s Obsession, éditions de la Martinière, 2006 (ISBN 978-2732434179)
  • Lost Highway, More, Factory Editions, 2012
  • L'Image Culte, Éditions Le Joker, 2014
  • Walking Distance, Collection Portraits de villes, Éditions Be-Pôles, 2016
  • VIEWS, Phnom Penh, Éditions Rue du Bouquet, 2017
  • Ōmecittà, les Éditions de l'Œil, 2020[22]

Filmographie modifier

  • 2020 : Ōmecittà, long-métrage de 69 min - documentaire de création

Notes et références modifier

  1. Stoman, Chantal (1968-....), « BnF Catalogue général », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  2. « Chantal Stoman Photographe | Actuphoto », sur actuphoto.com (consulté le )
  3. Valérie Patrin-Leclère, « Les traces d’un fourvoiement journalistique : « Kibboutz spirit », Libération Next, juin 2009 », Communication & langages, vol. 164, no 2,‎ , p. 117–126 (ISSN 0336-1500, DOI 10.4074/S0336150010012093, lire en ligne, consulté le )
  4. FashionNetwork com FR, « Une photographe explore la fascination des Japonaises pour le luxe », sur FashionNetwork.com (consulté le )
  5. Bruno Icher, « La piste Nuit blanche », sur Libération (consulté le )
  6. Clément Ghys, « Un tramway bruxellois en mode tokyoïte », sur Libération (consulté le )
  7. « Lost Highway, a photo project », sur Cité de l'architecture & du patrimoine (consulté le )
  8. (en-US) « Exhibition : LOST HIGHWAY, a photo project – Alliance Française de Bombay » (consulté le )
  9. « Un autre regard sur l'éternité », sur France Culture, (consulté le )
  10. Molly Benn, « À Rome, on trouve des photos de Jésus », sur OAI13, (consulté le )
  11. « Eternelles : Jérusalem / Rome : Chantal Stoman, photographies », sur Paris Art, (consulté le )
  12. (en) Alessandro Marazzi Sassoon, « Looking for the light, night after night », sur phnompenhpost.com (consulté le )
  13. La Rédaction, « Chantal Stoman : installation monumentale au conservatoire de Montreuil », sur 9 Lives Magazine, (consulté le )
  14. Véronique Groussard, « Ōme, ville fantôme de cinéma », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  15. « Photos. Voyage à Ome, paradis des cinéphiles », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Philippe Pons, « Au Japon, la ville d’Ome remet le cinéma d’antan à l’affiche », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « Chantal Stoman | Cnap », sur www.cnap.fr (consulté le )
  18. « Omecittà Documentaire de Chantal Stoman (Fr, 2020) (Documentaire cinéma) : la critique Télérama », sur television.telerama.fr, (consulté le )
  19. « Chantal STOMAN* – Sitdown » (consulté le )
  20. (en-US) L'Œil de la Photographie, « Galerie Sit Down : Chantal Stoman : Erased memories », sur The Eye of Photography Magazine, (consulté le )
  21. « Les collections photo du Centre Pompidou et de Marin Karmitz en duo », sur Le Journal Des Arts (consulté le )
  22. Patricia Lanza, « Chantal Stoman : Ōmecitta », sur L'Œil de la Photographie Magazine, (consulté le )

Liens externes modifier