Château de Placard

château

Le château de Placard, situé dans la commune de Mœurs-Verdey dans la Marne (51), aux confins de la Brie et de la Champagne est la demeure de la famille Des Portes depuis le XIXe siècle.

Château de Placard
Période ou style XIe - XVIIIe
Type château
Architecte Charles François Roland Le Virloys
Début construction XIe siècle
Fin construction XVIIIe siècle
Propriétaire initial Theodoricus Pacardus
Destination initiale Maison seigneuriale
Propriétaire actuel Quentin des Portes
Destination actuelle maison d'habitation, en restauration, exploitation agricole
Coordonnées 48° 44′ 04″ nord, 3° 41′ 02″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Brie champenoise
Région Grand Est
Département Marne
Commune Mœurs-Verdey
Géolocalisation sur la carte : Marne
(Voir situation sur carte : Marne)
Château de Placard
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Château de Placard
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Placard

Histoire modifier

Château roman du XIe siècle, qui aurait été pillé à deux reprises par les ligueurs lors des guerres de religion au XVIe siècle, il a appartenu au XVe siècle à Pierre Jacques, seigneur des Bordes, à son beau-fils Hugues Fauquier au début du XVIe siècle, aux seigneurs de La Noue et à la famille de l’écrivain Charles Sorel dont l’un des membres, Nicolas, était prévôt de Sézanne, puis à différents propriétaires comme Louis Emmanuel de Valois, comte d’Alais, petit-fils de Charles IX et de Marie Touchet, François de Coeurlys apothicaire du comte de Sézanne qui fut chargé de la maîtrise des Eaux et Forêts de Sézanne lors du grand incendie de 1632, ou encore Jean Guillegan de Beaulieu, professeur de géométrie à la pépinière royale du Roule et mathématicien auteur d’éphémérides des mouvements célestes. Celui—ci eut à défendre son titre de propriété dans un procès-fleuve qui dura près de 70 ans contre les héritiers de Simon Petit, notaire parisien qui avait profité des dettes de la veuve de Coeurlys pour acquérir le château, et marier sa fille avec le domaine de Placard en dot.

Son remaniement remonte au XVIIIe siècle par l’architecte Charles François Roland le Virloys, architecte du roi de Prusse et de l’impératrice, qui est notamment connu pour avoir réalisé à Metz l’Opéra-Théâtre. Les travaux furent réalisés pour Jacques Pantaléon Le Cordelier, seigneur de Placard, veuf de Marie Jeanne de Parnajon, fille de Anne Tallot et de Jean Parnajon. La famille Le Cordelier, nombreuse dans les environs de Sézanne, a fait appel pour les plantations du domaine de Placard à la pépinière royale de Rieux gérée par Jean-Louis des Roys, avec qui la famille des Portes a des liens de parenté.

A la Révolution, le château, remanié selon les dernières techniques architecturales et dans l’esprit des lumières et de la physiocratie, n’est pas confisqué à la famille Le Cordelier alliée à la famille Oudet dont l’un des membres était agent national du district de Sézanne. Il est transmis en viager avec tous ses meubles à la famille Chassériau sous le premier Empire, puis vendu après la Révolution de 1848 à la bougie et acquis par le général Frédéric Bonamy de Villemereuil qui mariera l’une de ses filles à un jeune, brillant et prometteur officier de marine, Albert des Portes[1].

Son nom est tiré d'une famille de chevaliers médiévaux vassaux des comtes de Blois-Champagne et de Brie, les Pacarz[2], qui habitaient la motte castrale dès le XIIe siècle: on retrouve un certain Thierry Pacard dans plusieurs chartes et documents[3] de 1121, 1131, 1140, et ses descendants Thierry, Gautier, et Guillaume jusqu’au XIIIe siècle[4]. À l’époque, le fief porte le nom de Villiers, dans lequel les comtes de Champagne avaient droit de gîte[5]; ce n’est qu’après la guerre de Cent Ans que le nom des fondateurs du château deviendra un toponyme. L’orthographe Pacardus en latin est parfois francisée en « Le Picard » dans certains textes, sans que l’on puisse identifier avec certitude une filiation des familles Le Picard d’extraction chevaleresque avec la famille Pacardus ayant vécu au château de Placard.

Placé à flanc de coteau dans la vallée du Grand Morin, il était une étape sur la route reliant Sézanne à Montmirail.

Il a vu naître, entre autres, Claude des Portes (04 juillet 1913), Victoire Le Cordelier (19 avril 1744) , sous-gouvernante du duc d’Angoulême, Marie Jeanne de Parnajon, fille d’Etienne Parnajon, garde du Roy en la prévôté de son hôtel et de Anne Tallot qui était veuve de Jean Guillegan de Beaulieu.

Occupé par les Allemands pendant la guerre de 1870, il a été épargné lors de la Grande Guerre pendant laquelle il a été réquisitionné pour servir d’hôpital de campagne lors de la première bataille de la Marne[6], puis à nouveau occupé par les Allemands entre 1940 et 1944 et libéré par les Américains.

Description modifier

Il est flanqué d'une ferme et d'un pigeonnier. Deux sources d'eau l'alimentent, la source et les douves eurent droit à une saison de nettoyage par des bénévoles en l'été 2020.

Environnement modifier

Sa forêt recouvre des anciennes carrières et mines d'argile et recèle de nombreuses espèces végétales et animales, notamment une variété rare d'orchidée.

Une allée de perspective, visible depuis une aile du château, longue de près d’un km et empierrée, borde la forêt. Elle a été percée et plantée d’arbres aujourd’hui pluricentenaires, sans doute grâce aux corvées établies par le corps des Ponts et Chaussées en 1738, lors des travaux de remaniement par l’architecte Roland le Virloys, spécialiste de la perspective ayant eu l’honneur de présenter à Versailles le pantographe, un instrument de dessin perspectif au dauphin et à ses frères le 28 avril 1768[7] ainsi qu’au roi Louis XV quelques jours plus tard[8].

Notes et références modifier

  1. « Le château de Placard / par Quentin Des Portes », sur archives.marne.fr (consulté le )
  2. D'après l'abbé Néret, "Mœurs, canton de Sézanne", page 47, Imprimerie Chaix, Paris, 1902
  3. A. Millard, Histoire de Sézanne, A. Patoux, (lire en ligne)
  4. (la) Auguste Longnon, Rôles des fiefs du comté de Champagne: sous le règne de Thibaud le Chansonnier (1249-1252), H. Menu, (lire en ligne)
  5. A. Millard, Histoire de Sézanne, A. Patoux, (lire en ligne)
  6. Roger Laouénan, Les coquelicots de la Marne, Coop Breizh, (ISBN 978-2-84346-846-9, lire en ligne)
  7. La Gazette de France, Imprimerie de la Gazette de France, (lire en ligne)
  8. « Gazette de France », sur Gallica, (consulté le )