Château de Pennautier
Le château de Pennautier est situé sur la commune de Pennautier dans le département de l'Aude en Occitanie, à 5 km de Carcassonne et à 90 km de Toulouse. Cet important domaine viticole est classé monument historique.
Château de Pennautier | ||||
Château de Pennautier. | ||||
Début construction | 1620 | |||
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Propriétaire initial | Bernard de Rech de Pennautier | |||
Propriétaire actuel | Famille de Lorgeril | |||
Destination actuelle | Propriété privée | |||
Protection | Inscrit MH (1989) | |||
Coordonnées | 43° 14′ 37″ nord, 2° 19′ 04″ est | |||
Pays | France | |||
Région historique | Occitanie | |||
département | Aude | |||
Commune | Pennautier | |||
Géolocalisation sur la carte : Aude
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
Géolocalisation sur la carte : France
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Histoire
modifierLe château de Pennautier, surnommé le Versailles du Languedoc[1], a été construit en 1620, à la fin des guerres de Religion, pour Bernard de Reich de Pennautier, trésorier des États du Languedoc.
Le , le château accueille le jeune roi Louis XIII en route pour Perpignan et Bernard de Pennautier, premier magistrat de la ville « prononce la harangue » d’accueil. Sans qu’on connaisse la raison exacte de ce cadeau, le roi offre au château son « mobilier de voyage », précieux ensemble recouvert de superbes tapisseries en laine et bourre de soie, avec un lit à baldaquin et six fauteuils dont les tapisseries peuvent se plier pour voyager sans doute dans les malles. Ce mobilier, classé Monument historique, est encore aujourd’hui soigneusement conservé dans la « chambre du Roi ».
Quelques années plus tard, c’est Pierre Louis Reich de Pennautier, fils de Bernard, qui prend sa suite. Il est, comme son père, trésorier des États de Languedoc. Il est aussi depuis 1669 receveur général du Clergé. Il séjourne régulièrement à Versailles, à la cour de Louis XIV d’où il rapporte des modes architecturales et impulse la politique et l'économie. Saint-Simon écrira de lui qu’il était « un grand homme très bien fait, fort galant, fort magnifique, respectueux et très obligeant » et qu’« il avait beaucoup d’esprit ».
En 1670, il entame l’agrandissement de son château de Pennautier et le dessin du parc à la française, longtemps attribués à Le Vau et Le Nôtre. Fin lettré, Pierre Louis de Pennautier est un soutien actif de Molière qui séjourne et « donne la comédie » à Pennautier.
Pierre Louis de Pennautier est un grand financier de l’époque (canal du Midi, Compagnie du Levant et manufactures royales régionales). La manufacture royale de Pennautier tisse des draps à partir de la laine des moutons de la Montagne Noire toute proche. Elle regroupera jusqu’à 2000 ouvriers. Le château possède encore les catalogues d’échantillons de ces draps. Pierre Louis de Pennautier développe ses domaines qui couvrent environ 2 000 hectares à l’époque. Dès 1701, les vins de Pennautier sont « servis à la table des officiers du roi » à Versailles.
À sa mort, en 1710, le château revint à ses neveux, issus de la famille de Beynaguet, qui prend alors le nom de Beynaguet de Pennautier. Jacques de Beynaguet de Pennautier, chevalier de Saint Pardoux, officier d’artillerie, passe la période de la révolution à Versailles et livre son témoignage des événements. Il rapporte aussi de ses voyages en Inde et en Afrique du Sud de nombreux récits, dessins et manuels militaires. La famille de Beynaguet s'éteint en 1971 au décès de madame Jean Guizard, née Odette de Beynaguet de Pennautier (1881-1971), fille du vicomte Gaston de Pennautier et de Louise Azaïs. Le dernier marquis de Pennautier, Georges de Beynaguet, père de Ghislaine de Lécluse-Trévoëdal (1887-1959), s'éteint en 1925.
En 1910, l'héritière du domaine, Paule de Pennautier (1892-1952), fille du comte Amédée de Pennautier frère cadet du dernier marquis, se marie avec le comte Christian de Lorgeril, gentilhomme breton. Ce dernier fut assassiné, en 1944, dans des conditions dont le journal chrétien-démocrate Aube (6/11/1950) rendit compte en ces termes : « Parce qu’il possédait un vaste domaine et un château historique, et sous le prétexte qu’il avait toujours professé des idées monarchistes, les ignobles individus l’ont arrêté le et torturé atrocement. Complètement nu, le malheureux dut d’abord s’asseoir sur la pointe d’une baïonnette. Puis il eut les espaces métacarpiens sectionnés, les pieds et les mains broyés. Les bourreaux lui transpercèrent le thorax et le dos avec une baïonnette rougie au feu. Le martyr fut ensuite plongé dans une baignoire pleine d’essence à laquelle les sadiques mirent le feu. Leur victime s’étant évanouie, ils le ranimèrent pour répandre ensuite sur ses plaies du pétrole enflammé. Le malheureux vivait encore. Il devait mourir, 55 jours plus tard, dans les souffrances d’un damné… »
Nicolas de Lorgeril, son petit-fils, prend la responsabilité du château, en 2000 et avec son épouse, Miren de Saint Chamas, ils entreprennent une rénovation complète de l’édifice. A cette occasion, l’ensemble des archives du château (près de 15 m de bibliothèque) a été confié en dépôt aux archives départementales de l’Aude. Le château, entièrement rénové, est désormais un lieu d'accueil pour les évènements familiaux (mariages, fêtes, dîners...) et les séminaires d'entreprise. Il est le siège des domaines et vignobles Lorgeril[2],[3].
Architecture
modifierC'est un élégant château Louis XIII aux fenêtres largement ouvertes sur une cour au sud et une cour au nord, ce qui est une nouveauté pour l’époque. En 1670, Le Vau réalise l’élévation de deux ailes de part et d’autre de la façade, à l'est une orangerie, à l’ouest une salle de bal ou salon de musique. La façade sud est longue de 100 mètres. Le Nôtre, paysagiste de Versailles, dessine alors le parc à la française sur plus de 30 hectares.
Jacques de Beynaguet de Pennautier, amateur et artiste éclairé, embellit le château de collections de tableaux et objets. Entre 1835 et 1850, son fils Rodolphe lance une nouvelle phase de travaux du château et l’agrandit encore en comblant la cour centrale et en rénovant l’intérieur avec notamment des sols de mosaïques à l’italienne. Il redessine le parc à l’anglaise selon la mode de l’époque.
Dès 1920, Christian de Lorgeril et Paule de Pennautier entreprennent une vaste rénovation qui conduira notamment à la suppression de l’aile Nord-Est endommagée par un incendie.
Le site a été inscrit monument historique le et le château, y compris son décor intérieur le [4].
Bibliographie
modifier- Jean-Luc Barde, Château de Pennautier, 400 ans en Languedoc, 123.p illustrées. Édité par les Vignobles Lorgeril pour le 400éme anniversaire du monument en 2022.
- Claude Frégnac, Le Languedoc des châteaux: Pennautier, p 90 à 95. Éditions Hachette Réalités 1976 (ISBN 2-01-002923-2)
- Bernard de Montgolfier, Dictionnaire des châteaux de France, p.198 à 199. Éditions Larousse 1969
Annexes
modifierArticles connexes
modifierRéférences
modifier- Château de Pennautier, le Versailles du Languedoc
- Fabien Arnaud, « Pennautier, la renaissance d'un Versailles en Languedoc », L'Indépendant, , p. 3
- Château de Pennautier et domaines viticoles de Lorgeril
- Notice no PA00102852, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture