Château de Chaumont (La Serre-Bussière-Vieille)

château en France situé à La Serre-Bussière-Vieille
Château de Chaumont
Ruines du château en 2017
Présentation
Destination initiale
Logis
Destination actuelle
Ruine
Construction
1886 ? 1900 ?
Localisation
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
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Le château de Chaumont est une demeure bourgeoise française édifiée en 1886[1][source insuffisante] au lieu-dit Chaumont, à cheval sur les communes de Mainsat et La Serre-Bussière-Vieille, dans l'est du département de la Creuse (Nouvelle-Aquitaine).

Son histoire est liée à la chanteuse d'opéra Eugénie Bardet (1864-1943), originaire de Mainsat, et au sauvetage de jeunes enfants juifs pendant la Seconde Guerre mondiale sous l'égide de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE).

Tombé en ruine après son incendie en 1986, l'édifice est en cours de restauration depuis 2022 à l'initiative d'un expatrié et entrepreneur britannique, Daniel Preston, qui tient sur YouTube une chronique des travaux, Escape to rural France.

Localisation modifier

Si le chemin (rue de Chaumont) menant au château se trouve sur la commune de Mainsat, l'édifice proprement dit s'élève sur la commune voisine de La Serre-Bussière-Vieille[2],[3].

Historique modifier

Résidence d'une artiste modifier

Le bâtiment a été la résidence d'Eugénie Bardet (1864-1943). Née à Mainsat, cette jeune femme fit carrière à Paris en tant que chanteuse et entra à l'Opéra. Pendant une dizaine d'années, Eugénie Bardet mena dans ce château une vie brillante et y donna des fêtes[4]. Les jardins entourant la demeure avaient été somptueusement aménagés par des horticulteurs venus de Clermont-Ferrand. Des revers de fortune amenèrent Eugénie Bardet à réduire son train de vie et à vendre aux enchères une partie de ses biens en 1913 [5].

Refuge pour les enfants juifs (1939-1945) modifier

Le château est loué à partir de 1939 à l'Œuvre de secours aux enfants (OSE). À partir des années 1940, l'histoire du château est intimement liée au sauvetage de juifs dans la Creuse, pendant la Seconde Guerre mondiale : ce département a accueilli environ trois mille juifs dont mille enfants, entre 1939 et 1945. L'OSE avait trois centres d'accueil laïques pour enfants dans la Creuse, dont Chaumont, dirigé par l'éducatrice et résistante juive Lotte Schwarz[6] puis Louis Aron. En effet, le refuge israélite de Neuilly (en région parisienne, occupée), créé en 1866, avait déménagé en 1939 dans la Creuse[7].

En 1940, le jeune Popeck, âgé de quatre ans, trouva refuge au château jusqu'en 1942[8]. À l'entrée de la rue de Chaumont, une stèle commémorative rappelle que des familles et des enfants juifs y furent « accueillis et cachés » de 1940 à 1945[1].

Incendie et abandon modifier

Après la mort de la fille d'Eugénie Bardet, Gilberte Bardet, survenue en février 1967, le château est vendu à Jean-François Mironnet, intendant de Coco Chanel, et à sa femme ex-mannequin.

La bâtisse brûle entièrement dans la nuit du 25 au [9]. L'épouse de Jean-François Mironnet, seule sur les lieux au moment de l'incendie, réussit à échapper aux flammes par une fenêtre en nouant des draps de lit.

En 2014, Patrick Surget rachète la ruine lors d'une vente aux enchères. En septembre 2017, il met en vente la propriété sur Leboncoin[10]. Le propriétaire indique dans son annonce que les éléments subsistants du château peuvent être démontés ; il souhaite cependant trouver un acheteur qui restaure l'édifice.

Restauration modifier

En , Daniel Preston, un Anglais âgé de 33 ans, installé en France, fondateur de la chaîne YouTube Escape to rural France, relève le défi : il acquiert la bâtisse et commence sa restauration, seul, aidé de temps en temps par des amis. Depuis, il documente régulièrement sur sa chaîne YouTube les travaux qu'il accomplit, utilisant notamment un drone pour mieux faire voir l'état du château.

Architecture modifier

Le château, d'inspiration Louis XIII, s'élevait sur un niveau de soubassement et comportait un corps central à trois étages et un étage de combles sous toiture d'ardoise, flanqué de deux ailes de deux étages et un étage de combles, percé de lucarnes de pierre. Du côté nord-est, le corps central, au lieu d'un étage de combles, comportait une sorte de tour surmontée d'un toit en pavillon, en ardoise. L'encadrement des fenêtres et les chaînes d'angles se composaient de pierre de taille alternant avec de la brique rouge. Des escaliers droits, à balustrades, étaient établis devant trois des façades du château.

Références modifier

  1. a et b (en) Saving a Building That Saved Hundreds of Children, Lisa Klug, tabletmag.com. 16 juin 2023, avec des photos du château de Chaumont.
  2. Plan cadastral La Serre-Bussière-Vieille, sur Le Cadastre.
  3. Mainsat (119304), sur openstreetmap.org.
  4. En 1911, Eugénie Bardet, qui était veuve, vivait au château avec sa fille. « Liste nominative de dénombrement de population de La Serre-Bussière-Vieille, 1911 », sur Archives départementales de la Creuse (consulté le )
  5. gerard, « Le château de Chaumont à Mainsat », sur meconnu.fr, (consulté le ).
  6. (en) Group portrait of Jewish refugee children living at Château du Chaumont on an outing, collections.ushmm.or, avec photo de Lotte Schwarz.
  7. Lotte Schwartz, sur le site de l'AJPN (Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France).
  8. Popeck, Je veux bien qu'on rie, mais pas qu'on se moque : une drôle de vie, Paris, JC Lattès, (ISBN 978-2-7096-0422-2), p. 25, 27.
  9. Page Facebook de la ville de Mainsat, post du .
  10. Hélène Abalo, « Mainsat : le château est à vendre, pas son histoire », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Journal de Louis Aron, Directeur de la Maison Israélite de Refuge pour l'enfance: Neuilly-sur-Seine, 1939, Crocq (Creuse), 1939-1942, Chaumont (Creuse), 1942-1944. Édité et présenté par Serge Klarsfeld avec la collaboration d'Annette Zaidman. Association "Les Fils et filles des Déportés Juifs de France" et "The Beate Klarsfeld Foundation", 1998.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier