Ceva Santé animale

société anonyme française dans le domaine de fabrication de préparations pharmaceutiques destinées aux animaux

Ceva Santé animale est une société pharmaceutique vétérinaire multinationale, créée en 1999, dont le siège est à Libourne en Gironde. Ceva produit des médicaments, des vaccins ainsi que des équipements et fournit des services pour les animaux d'élevage (ruminants, porcs, volailles) et les animaux de compagnie. En 2020, ce groupe affirme être numéro 5 mondial et premier français dans son domaine, avec un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros dans 110 pays où il emploie plus de 5 000 personnes[2]. En France, Ceva est présent dans le Sud Ouest et le Grand Ouest avec 6 sites de production et de recherche : à Libourne (siège social et usine de production pharmaceutique), à Laval (Ceva Laval Campus - ex. Sogeval), à Angers (Ceva Descac Campus et Ceva Biovac Campus), Landivisiau (Ceva Ecat-iD Campus) et à Loudéac (usine de production pharmaceutique)[3].

Ceva Santé animale
logo de Ceva Santé animale

Création
Forme juridique Société anonyme à conseil d'administration
Slogan "Ensemble, au-delà de la santé animale"
Siège social Libourne
Drapeau de la France France
Direction Dr Marc Prikazsky (Président depuis le 02/01/2007)
Activité Fabrication de préparations pharmaceutiques (APE : 2120Z)
Produits Laboratoire vétérinaire
Sociétés sœurs Sogeval (Laval)
Egg Chick (Landivisiau)
Effectif 5 000 en 2019
SIREN 301763405[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.ceva.com

Chiffre d'affaires en augmentation 756 515 000 d'€ (2021)« CEVA SANTE ANIMALE », sur societe.com, (consulté le )
+ 14,08%

En 2023, Ceva construit, dans le Sud Ouest, sa plus grande plateforme logistique en Europe[4],[5], à Montpon-Menestérol.

Ceva a été épinglé pour s'être fourni en gonadotrophine chorionique équine dans les fermes à sang de la société Syntex, en Amérique du Sud, accusée de lourdes maltraitances sur les juments poulinières fournisseuses.

Histoire modifier

Ce groupe était jusqu'en 1999 une filiale de Sanofi Aventis[6]. Ceva Santé Animale voit le jour à la suite du rachat de la branche santé animale du groupe Sanofi par le biais d’un premier LBO (Leveraged Buyout). En 2007, lors du troisième LBO, les managers et les salariés acquièrent la majorité du capital[7]. En 2020, selon La Tribune, Ceva est leader français et numéro 5 mondial grâce à une stratégie de croissance interne et par acquisition, avec une présence dans 110 pays. Son chiffre d'affaires est de 765 515 000 d’euros en 2021[8].

Parmi ses principales acquisitions :

  • 2023 : Rachat de Filavie (France) au groupe Grimaud, laboratoire pharmaceutique vétérinaire : solutions biologiques pour la prévention et les alternatives naturelles aux antibiotiques.
  • 2019 : activité “santé animale” d’IDT Biologika GmbH (Allemagne)[9]
  • 2017 : Rachat d’une gamme de produits à l’ex-Merial Santé Animale (France)[10]
  • 2017 : Joint-venture entre EBVAC (Chine) et Ceva Santé Animale pour la création de Ceva Ebvac spécialisée dans la vaccination porcine[11]
  • 2016 : Hertape Saude Animale Ltda. et Inova Biotecnologia Saude Animale Ltda (Brésil)[12]
  • 2016 : Biovac à Angers (France)[13]
  • 2016 : iD Projects à Landivisiau (France)[14]
  • 2015 : Polchem (Inde)[15]
  • 2013 : Sogeval à Laval (France)[16]
  • 2011 : Vetech Laboratories Inc. (Canada)[17]
  • 2011 : Ceva Huadu, première joint-venture en Chine[18]
  • 2010 : Summit VetPharm (USA) [19]
  • 2005 : Biomune (USA)[20]

Gouvernance modifier

Le siège est à Libourne, en Gironde. Depuis 2009, Ceva Santé Animale est présidée par un vétérinaire, Marc Prikazsky. Son comité exécutif est essentiellement composé de docteurs vétérinaires, de biologistes et de biochimistes[21]. En 2007, les cadres de l'entreprise deviennent les actionnaires majoritaires du groupe[7]. Position confirmée en 2020 à l'occasion de son 5e LBO qui a entraîné une recomposition du capital avec l'arrivée de nouveaux actionnaires[22].

Produits modifier

Le groupe commercialise des produits de santé vétérinaires destinés aux ruminants, volailles, porcs et animaux de compagnie. Il s'occupe également des zoonoses.

Partenariats et engagements caritatifs modifier

2018

Ceva renforce son partenariat avec l'Union Bordeaux Bègles en donnant le nom de Ceva Campus au tout nouveau centre de performance du club de rugby, inauguré en octobre au Stade Moga de Bègles[23].

Wageningen Bioveterinary Research (WBVR) et Ceva annoncent une nouvelle collaboration visant à développer des vaccins vétérinaires pour le contrôle des maladies infectieuses d’origine animale (ré)émergentes, telles que la fièvre de la Vallée du Rift ou la grippe[24].

Le Collège de médecine vétérinaire de la Caroline du Nord et Ceva collaborent sur un projet de formation en ligne délivrant une certification en gestion de la santé des volailles aux vétérinaires d'Amérique latine[25].

2017

L’École nationale vétérinaire de Toulouse et Ceva signent une convention cadre de partenariat pour développer des projets de recherche et de formation dans le domaine de la santé des animaux de compagnie et d’élevage ainsi que le soutien aux filières du Grand Sud-Ouest[26].

Ceva est le sponsor officiel d’AQUITANIMA, le Salon de l'Élevage et de la Génétique Bovine en Nouvelle-Aquitaine, qui se tient tous les ans au Parc des Expositions de Bordeaux[27].

L’Association Vétérinaire Mondiale, et Ceva annoncent la création des Global Animal Welfare Awards. Un prix qui vise à distinguer et récompenser les vétérinaires qui contribuent à la protection et au bien-être des animaux[28].

2015

La filiale australienne de Ceva relance la fabrication d’un antibiotique pour sauver les koalas menacés par la chlamydiose, une maladie sexuellement transmissible entraînant l’infertilité, la cécité et même la mort[29].

Ceva obtient une subvention de la Bill & Melinda Gates Foundation pour former des vétérinaires et renforcer la production laitière et avicole, au Bangladesh et au Burkina Faso[30]. Ces projets visent à aider les éleveurs, à améliorer la santé et la productivité de leurs élevages, et contribuent à l’autonomie alimentaire des populations de ces pays en développement.

2013

Ceva Santé Animale et le CNRS viennent au secours des albatros de l’île d’Amsterdam. Cette espèce, aujourd’hui en voie de disparition, subit une épidémie de choléra aviaire qui éradique les poussins[31].

2012

Ceva sponsorise les UK Animal Welfare Awards, en partenariat avec le Veterinary Times et le VN Times[32].

Avec la Fondation du Patrimoine, Ceva Santé Animale soutient l'agrobiodiversité animale avec un prix national[33] qui en est à sa sixième édition en 2017. Il récompense des projets qui visent à préserver des races d'animaux d'élevage en voie d'extinction.

2011

Ceva soutient le Conservatoire des Races d'Aquitaine qui agit pour la préservation de races locales à faible effectif telles que le poney landais ou la vache bordelaise[34]. Il l’accompagne dans sa démarche d’étude et de gestion des ressources génétiques régionales.

2010

Ceva parraine l’International Association of Human-Animal Interaction Organizations (IAHAIO), le plus grand forum mondial de promotion des bienfaits des interactions homme-animal dans le domaine des sciences, de la recherche, ou de l’éducation[35].

Affaires avec les fermes à sang modifier

Ceva a financé plusieurs études de l'effet de l'hormone gonadotrophine chorionique équine (ou eCG) sur la productivité des animaux de rente[36],[37], dont une à l'école nationale vétérinaire d'Alfort en 2001[38]. Les produits concernés sont commercialisés sous les noms de « Fertipig » en porcins[39],[40],[41], et « Syncro Part »[42],[43] ou Syncrostim[44] en bovins[45].

D'après une enquête publiée par la journaliste française Sarah Finger dans Libération, l'hormone nécessaire à la production est achetée par CEVA dans les fermes à sang de la société Syntex[46], accusée de cruauté envers les animaux, entre autres, par les ONG Eyes on Animals (Pays-Bas)[40], Tierschutzbund Zurich (TSB - Suisse), Animal Welfare Foundation (AWF - Allemagne)[47],[46] et Welfarm (France)[45].

Pierre Revel-Mouroz, directeur général délégué chargé de l’audit à Ceva Santé Animale, alerté dès 2015, a justifié ce choix par « l'absence de détection d'anomalies dans la ferme où le laboratoire s'approvisionne »[48],[46]. D'après Sarah Finger, Ceva continuait de se fournir chez Syntex mi-juillet 2018, malgré des alertes répétées : son article dénonce une « inertie coupable »[49],[50]. Le , Ceva annonce l'ouverture d'une enquête de vérification de la qualité de vie des juments concernées[51]. Le , le laboratoire indique (sur son site) renoncer à se fournir en Amérique du Sud[52],[53]. Le , le collectif Boucherie Abolition publie un article accusant la multinationale « d'orchestrer un zoocide mondial »[54].

L'association Welfarm rencontre Ceva en septembre 2018 : le laboratoire annonce rechercher un nouveau fournisseur d'eCG, et travailler au développement d'une alternative synthétique[55]. Le , sa filiale brésilienne annonce avoir développé un protocole alternatif sans hormone eCG, avec d'excellents résultats sur le terrain[56]. Cependant, d'après une nouvele enquête de Welfarm publiée en 2021, le laboratoire s'approvisionne désormais en Islande, où des maltraitances de juments sont également perpétrées[57].

Notes et références modifier

  1. Sirene, (base de données) 
  2. « Ceva Santé Animale affiche ses ambitions », sur usinenouvelle.com, (consulté le )
  3. « Gouverner les territoires comme les entreprises », sur Les Echos, (consulté le )
  4. « L'entreprise leader en France des médicaments pour animaux s'installe en Dordogne »  , sur francebleu, (consulté le )
  5. Marie Bardet-Crougnaud, « Dordogne : Ceva Santé Animale construit une plateforme logistique ancrée dans le territoire - Premium »  , sur placeco, (consulté le )
  6. « Ceva, un petit poucet girondin face aux géants de la santé animale », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b « Quand le management prend la main », sur Fusions & Acquisitions, (consulté le )
  8. « CEVA SANTE ANIMALE », sur societe.com, (consulté le )
  9. « Ceva rachète un spécialiste allemand des vaccins vétérinaires », sur Les Echos, (consulté le )
  10. Le Point Vétérinaire.fr, « Ceva Santé Animale confirme la reprise du portefeuille de vaccins porcins et bovins de Merial », sur Le Point Vétérinaire.fr (consulté le )
  11. « Santé animale : Ceva investit en Chine mais également en France », sur Les Echos, (consulté le )
  12. « CEVA acquiert INOVA BIOTECNOLOGIA et HERTAPE, FUSACQ Buzz », sur www.fusacq.com (consulté le )
  13. « Ceva Santé animale acquiert le laboratoire Biovac », sur La Tribune (consulté le )
  14. « Fusion de deux entreprises complémentaires | Ecat-iD automatise les couvoirs de A à Z », sur Réussir volailles (consulté le )
  15. « Le spécialiste de la santé animale CEVA rachète les laboratoires POLCHEM, FUSACQ Buzz », sur www.fusacq.com (consulté le )
  16. Julien BOITEL, « Ceva rachète le laboratoire lavallois Sogeval », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  17. Gaëlle Fleitour, « Ceva, les animaux du monde lui disent merci », sur www.usinenouvelle.com, (consulté le )
  18. Colette Goinère, « Ceva Santé Animale signe une joint venture avec le chinois Huadu », sur usinenouvelle.com, (consulté le )
  19. « Ceva au grand galop », sur SudOuest.fr (consulté le )
  20. Colette Goinère, « Ceva Santé Animale avale l'américain Biomune », sur usinenouvelle.com, (consulté le )
  21. « Pascal Anjot et Thierry Le Flohic font leur entrée au Comité Exécutif de Ceva Santé Animale, un laboratoire géré par les vétérinaires, pour les vétérinaires », sur gazettelabo.fr (consulté le ).
  22. AFP, « Santé animale: Ceva fait entrer de nouveaux investisseurs à son capital », sur lefigaro.fr, (consulté le )
  23. « L’UBB dispose d’un bel outil », sur SudOuest.fr (consulté le )
  24. « Wageningen Bioveterinary Research et Ceva s'allient », sur industrie-mag.com (consulté le )
  25. (en) « CVM and Ceva enter educational partnership for Latin American veterinarians », sur thepoultrysite.com (consulté le )
  26. Le Point Vétérinaire.fr, « Un partenariat signé entre Ceva Santé Animale et l'Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse », sur Le Point Vétérinaire.fr (consulté le )
  27. « Marc Prikazsky: "Mondialisation doit rimer avec régionalisation" »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur aqui.fr, (consulté le )
  28. « Bien-être animal : lancement d'un prix international », sur www.filieres-avicoles.com (consulté le )
  29. « Le koala australien sauvé par un antibiotique girondin », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
  30. « HOW WE WORK », sur gatesfoundation.org (consulté le )
  31. (en) « Vaccination protects endangered albatross chicks against avian cholera », HAL archives-ouvertes.fr,‎ (lire en ligne)
  32. Vet Times, « Ceva Awards for Animal Welfare: Winners announced », sur Vet Times, 2012-04-13bst12:00:00+00:00 (consulté le )
  33. « La 6e édition du Prix national pour sauver l'agrobiodiversité animale », Le Point Vétérinaire,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. « Le Conservatoire des races Aquitaine et CEVA Santé Animale alliés pour l'agrobiodiversité », sur aqui.fr, (consulté le )
  35. « Conférence de l’IAHAIO : la médiation animale avance sur le front éducatif, thérapeutique, social », sur Vetitude, (consulté le )
  36. (en) « Proceedings of the 30th Annual Meeting of the Brazilian Embryo Technology Society (SBTE) » [PDF], sur cbra.org.br, .
  37. Agathe Jonckeau, Production, purification et caractérisation d’une gonadotropine chorionique équine recombinante à usage vétérinaire, Bordeaux, (lire en ligne).
  38. http://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=284
  39. (de) Z2 Immobilien GmbH, « Production of PMSG in Argentina and Uruguay », sur Dossier Tierschutzbund Zürich, (consulté le ).
  40. a et b (hu) « Paarden mishandeld voor hormoonmiddelen Nederlandse vee-industrie » [PDF], sur eyesonanimals.com, Amsterdam, .
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  45. a et b (en) « Welfarm.fr - Actualités », sur welfarm.fr (consulté le ).
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  48. « Amérique du Sud : des juments fécondées et avortées à vif plusieurs fois dans l'année pour des prélèvements de sang », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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