Camps de réfugiés sahraouis

camps de réfugiés au Sahara occidental et à Tindouf en Algérie

Les camps de réfugiés sahraouis sont des installations humanitaires provisoires accueillant les peuples nomades sahraouis rescapés de la zone de territoire du Sahara occidental, fondées entre 1975 et 1976 en Algérie, aux environs de Tindouf, à la suite des accords de Madrid et de la marche verte qui marque le début des affrontements entre le Maroc et la Mauritanie d'une part et le Front Polisario d'autre part durant la guerre du Sahara occidental, ainsi que la constitution le de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

Camp de réfugié de Laâyoune.

Les camps rassemblent 165 000 personnes[Quand ?] selon les chiffres du HCR ; leurs habitants sont pour la plupart des personnes âgées, des femmes et des enfants. Les possibilités limitées de subsistance dans l'environnement hostile du désert ont forcé les réfugiés à dépendre de l'aide humanitaire internationale pour leur survie : cette partie du désert appelée Hamada[n 1] est réputée inhabitable. Cependant, les camps de Tindouf diffèrent de la majorité des camps de réfugiés du point de vue de l'organisation. La gestion de la vie du camp est prise en main par les réfugiés eux-mêmes, avec peu d'ingérence extérieure[1].

Réfugiées sahraouies transportant de la farine de l'aide humanitaire.

Les femmes tiennent un grand rôle dans l'administration quotidienne des camps ; leur action prend appui notamment sur les structures de l'Union nationale des femmes sahraouies.

Les principaux camps sont ceux de : Laâyoune, Smara[2], Aoussert, Rabouni, Boujdour[3],[4]. À ces 5 camps principaux s'ajoute celui plus petit du 27 février.

La situation de ces camps est particulière en raison de la durée du déplacement forcé des populations, durée qui s'étend sur plus de 40 années en 2023. Les populations sahraouies demandent depuis 1976, au nom du droit à l'autodétermination, l'indépendance du Sahara occidental, qui est considéré par le Maroc comme un territoire d'allégeance tribal historique. De 1980 à 1978 le Maroc fait ériger un mur de sable pour protéger les intérêts miniers du Maroc des incursions du Front Polisario.

Les indépendantistes sahraouis, et tout particulièrement les journalistes font l'objet d'intimidations, d'arrestations et de persécutions de la part des autorités marocaines, au point de susciter l'opprobre des ONG et de la communauté européenne.

Les indépendantistes sahraouis et le Front Polisario ont développé une culture de poésie et de chant à travers des artistes notoires comme Al Khadra Mabrook, Aziza Brahim et Mohamed Mustafa Mohamed Salem dit « Badi ».

Contexte historique modifier

Les tribus mauritaniennes et sahraouies partagent la même histoire ancienne, l'arrivée des Arabes dans la région est datée du XIIe siècle. On trouve alors dans la région des peuples berbères nomades maures partageant la même culture et la même langue, dont les descendants parlent un dialecte arabe appelé hassanya[5].

 
Carte schématique du conflit entre le Maroc et le Front Polisario selon l'ONU.

Les Sahraouis sont un peuple de nomades qui migre en suivant la pluie, ce qui leur a valu le surnom d'enfants des nuages. À la suite de la décolonisation et au retrait des autorités espagnoles du Sahara espagnol après la signature des accords de Madrid en 1975, les territoires traditionnels de migration ont été occupés par l'armée marocaine[5]. Le Sahara occidental reste un territoire où le processus de décolonisation n'est pas achevé selon l'ONU qui le considère comme non autonome[6].

Point de vue marocain modifier

 
Photo de la marche verte de 1975.

Pour le Maroc l'affaire du Sahara occidental est une affaire de décolonisation inachevée (c'est la France qui a dessiné les frontières entre l'Algérie et le Maroc en amputant la région de Tindouf) et les accords d'allégeance avant la colonisation du Sahara occidental par l'Espagne établissent une légitimité à revendiquer ce territoire[pas clair][7].

À la suite d'une demande du Maroc, le 16 octobre 1975 la Cour internationale de justice publie un rapport déboutant le Maroc de ses prétentions en reconnaissant des liens d'allégeance partiels, mais niant tout lien de souveraineté et reconnaissant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, ce qui confirme les résolutions de l'ONU passées dès 1966 sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental[8]. Hassan II n'abandonne pas pour autant son projet de Grand Maroc. Il organise donc le 6 novembre 1975 une Marche verte[7], qui part du Maroc vers le Sahara espagnol dans le but de récupérer pacifiquement le territoire. La marche rassemble 350 000 civils plus ou moins volontaires qui marchent sur El-Ayoun[9]. Derrière les civils l'armée marocaine intervient avec violence au nord du territoire, et l'armée mauritanienne au sud, provoquant la fuite de la population sahraouie. Les populations civiles sont bombardées avec du napalm et l'eau des puits est empoisonnée[10].

Point de vue du Polisario modifier

Ceci va à l'encontre des objectifs du Front Polisario, formé pour lutter contre l'occupation espagnole et qui se retourne contre la Mauritanie et le Maroc après la signature des accords de Madrid entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie, signature qui a eu lieu sans que les populations sahraouies soient consultées. Le début de la guerre du Sahara occidental conduit en 1976 à l’exode de centaines de milliers de personnes qui se réfugient dans la « hamada » de Tindouf au sud ouest du territoire algérien[11], après avoir subi des attaques au napalm dans le désert[5]. Les gens arrivent affamés et sans leurs troupeaux sur le plateau calcaire de la Hamada, qui est l'endroit avec les températures la fois les plus chaudes et les plus froides du Sahara. L'Algérie, qui n'apprécie pas le coup de force du Maroc leur ouvre ses frontières et les aide à s'installer, accueillant près de 40 000 personnes dans les environs de Tindouf[12].

On observe par la suite une construction politique de la notion de peuple influencée par l'indépendance algérienne et libyenne[5],[13], qui s'est également fondée sur ce principe de droit international pour obtenir l'indépendance[pas clair]. Dans ce contexte la réalité de l'existence de différentes tribus est peu à peu gommée par les dirigeants du Polisario[14] pour pouvoir fonder la revendication auprès des instances internationales du statut autonome au nom du droit à l'autodétermination des peuples[5].

Durant les accords de cessez-le-feu en 1991, Hassan II, roi du Maroc et le Front Polisario reconnaissent le principe de la tenue d'un référendum d'autodétermination mais celui-ci n'a jamais lieu les deux parties ne s'entendant pas sur les modalités[7].

Selon Sophie Caratini, la résistance sahraouie du Polisario suit de 3 phases temporelles : une phase révolutionnaire jusqu'en 1991, une phase post-révolutionnaire, et une phase d'anomie provoquée par la situation de l'exode et la lente disparition de sa culture traditionnelle[15]. Caratini affirme « Le peuple Sahraoui est né avec le processus de décolonisation, c’est pourquoi il a été si difficile à l’ONU d’identifier le corps électoral, et qu’il a été si facile au Maroc d’en contester toutes les étapes »[15].

Mur des sables ou Berkem - 1987 modifier

 
Mur des sables.

Le mur des Sables, également appelé « mur marocain », « mur de défense » ou « mur de sécurité » au Maroc et « mur de la honte » par le Front Polisario, est une barrière de séparation érigée au Sahara occidental par le Maroc à partir d'août 1980 et achevée en 1987. Conseillées par des experts israéliens qui se fondent sur l'expérience du mur du Sinaï, les autorités marocaines construisent un mur pour protéger leurs « territoires utiles » où ils ont des intérêts miniers pour l'exploitation et l'exportation de phosphate. Le mur est constitué de deux rangées de dunes de sable infranchissables[5]. Il sert aussi au Maroc, à se protéger d'attaques du Polisario, ceci allant de pair avec l'affirmation de sa souveraineté sur l'ancienne colonie du « Sahara espagnol », en opposition aux revendications d'indépendance portées par le Front Polisario. Ce mur est gardé par environ 100 000 soldats marocains et sédentarise la population de nomades sahraouis qui vit dans les camps de personnes réfugiées avec un accès unique à la mer dans le port de Guerguerat (sous contrôle marocain)[réf. souhaitée].

Situation dans les années 2000 modifier

Harcèlement et intimidation des personnes militant pour l'autodétermination modifier

 
Aminatou Haidar et un groupe de femmes sahraouies.

Des tensions entre l'Europe et le Maroc interviennent en 2022 à la suite du Marocgate et concernant la question de l'emprisonnement de journalistes sahraouis[7],[16]. Aminatou Haydar une militante des droits humains du Sahara occidental et Mahjoub Mleiha, d'un collectif sahraoui en Belgique ont été espionnés par les autorités marocaines via le logiciel espion Pegasus dans le cadre du Marocgate[17]. Sultana Khaya militante du droit à l'autodétermination sahraouïe vivant au Maroc a été harcelée, molestée, et assignée à résidence depuis novembre 2020 à Boujdour. Selon un communiqué de l'ONU publié en juillet 2021, Sultana Khaya a été « harcelée à plusieurs reprises par les autorités marocaines et a perdu un œil lorsqu'elle a été attaquée par un policier en 2007 »[18],[19].

Le Parlement européen programme le 9 février 2023 une réunion pour les personnes victimes du logiciel Pegasus utilisé par le gouvernement marocain. Le Parlement européen adopte une résolution demandant la libération des journalistes sahraouis détenus au Maroc le 19 janvier 2023[20].

Exploitation des ressources agricoles et piscicoles modifier

 
Tapis roulant automatique pour le transport de minerai au Sahara espagnol.

Le Maroc contrôle 80% du territoire et en exploite les ressources notamment piscicoles[7].

Une des raisons de l'intérêt du Maroc pour le territoire du Sahara occidental est sa richesse en ressources minérales et piscicoles[7]: les eaux de l'Atlantique à cet endroit sont parmi les plus poissonneuses du monde et donnent lieu à des contrats entre l'Europe et le Maroc, qui plus est elles sont selon le droit international exploitées illégalement car le Maroc n'est pas souverain sur le territoire[7]. En outre, le Sahara occidental est le 6e producteur mondial de phosphate produisant 2,5 millions de tonnes par an dans les mines de Boukraa, une commune sous contrôle marocain. La possibilité d'y trouver du pétrole dans des gisements offshore est également une donnée importante. Selon Yahia H. Zoubir « En dépit du caractère illégal de l’occupation marocaine et des violations des droits légitimes des Sahraouis, des postures géopolitiques l’ont emporté sur la légalité internationale »[21].

Plan d'autonomie du Maroc modifier

En avril 2007, le Maroc propose un plan d’autonomie à l’ONU après avoir bénéficié d'une aide des États-Unis pour la rédaction. Le plan est accueilli favorablement par Nicolas Sarkozy[21]. Ce plan d'autonomie est également soutenu par l'Allemagne et Espagne[7].

Reconnaissance de la souveraineté du Maroc modifier

Le Maroc met la question de la reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental au cœur de sa politique étrangère[7]. Le Maroc a par exemple refusé de vendre du phosphate au Pérou parce que ce dernier ne reconnaissait pas sa souveraineté sur le territoire[7].

Fin 2020 le président des États-Unis Donald Trump reconnaît la souveraineté du Maroc après d'autres pays ; en contrepartie, le Maroc doit normaliser ses relations avec Israël concession sur la Palestine[22],[23],[24], l'Espagne entre autres pays européens lui emboîte le pas. Le secrétaire d' État des États-Unis Antony Blinken souligne la nécessité de respecter le droit international[7].

Organisation et administration des camps modifier

 
Emplacements des camps de réfugiés à Tindouf.

En général, les camps de personnes réfugiées dans le monde sont dirigés par des ONG. Ce n'est pas le cas des camps sahraouis qui sont gérés et contrôlés par le Front Polisario depuis leur création. Ce dernier les présente également comme des expériences d'autogestion et de démocratie participative[25], fait relevé également par la recherche académique qui s'est intéressée au modèle particulier de gestion de ces territoires[26]. Le Polisario, fait administrativement partie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Le gouvernement en exil et l'administration de la RASD sont situés dans le camp de Rabouni. Les camps de Tindouf sont divisés en sous-unités administratives élisant leurs propres responsables pour représenter les quartiers dans la prise de décision politique. Chacune des quatre wilayas (districts) est divisée en six ou sept daïras (villages), eux-mêmes divisés en hay s ou barrios (quartiers)[27].

 
Atelier sectoriel lors du 5e Congrès de l'Union nationale des femmes sahraouies, dans les camps de réfugiés sahraouis (6 avril 2007).

Au départ, les nomades s'installent après leur fuite dans des tentes dans des situations qui ne permettent pas la survie de leurs troupeaux[5].

La durée de vie des camps pose la question de la survie des personnes réfugiées à long terme, puisque la situation n'a jamais été résolue depuis 1975. Au fil des ans, les camps se sont transformés et structurés comme une organisation institutionnelle et gouvernementale. Les conditions de vie sont particulièrement difficiles, les températures en été montant jusqu'à 50 degrés et descendant en hiver la nuit à moins dix degrés[26]. Les populations vivent dans la pauvreté et sont dépendantes de l'aide internationale[28]. La gestion des camps s'effectue dans une relation triangulaire entre Polisario, ONG et RASD[15].

Emplacements et situation modifier

Les camps sont situés dans la région de Tindouf en Algérie et ont pris le nom de villes du Sahara occidental : Laâyoune, Smara[2], Aoussert, Rabouni (es), Boujdour[3],[4]. À 5 camps principaux s'ajoute celui plus petit du 27 février (nommé en référence à la date de la constitution de la RASD le 27 février 1976) construit autour de l'école internationale des femmes[29].

Rabouni est le lieu où se sont établies des institutions officielles de la RASD : le parlement, le conseil national, l'hôpital et le centre des victimes de mines[29].

Un musée de la Guerre y a été établi ; il expose des tanks, des balles, des armes et des mines utilisées pendant la guerre entre le Sahara occidental et le Maroc de 1975 à 1991. Il montre aussi l'histoire du héros national du Sahara occidental El-Ouali Mustapha Sayed qui a lutté d'abord contre l'occupation par l’Espagne et ensuite par le Maroc.

 
Musée de la guerre à Rabouni, capitale administrative des camps de réfugiées et de la RASD.

Démographie modifier

La prise de contrôle marocaine a causé le déplacement de 150 000 à 200 000 personnes en 1975[25]. Le nombre de personnes vivant dans les camps est estimé à 175 000 personnes[30] ou 165 000 selon les chiffres du HCR[31]. Les chiffres concernant les données démographiques sont controversés : le Polisario et le Maroc ne sont pas d'accord sur le nombre de personnes réfugiées, ce nombre influant directement sur les négociations relatives au référendum d'autodétermination[32]. Le Maroc estime que 50 000 personnes vivent dans ces camps.

Le nombre de personnes habitant la zone influe également sur le montant des aides humanitaires dispensées par les ONG.

En 1998, la mission Minurso de l'ONU a identifié 42 378 adultes en âge de voter dans les camps, ne comptant que ceux qui avaient contacté les bureaux d'enregistrement de la mission et pu par la suite prouver le fait d'être originaires du Sahara occidental d'avant 1975. Aucune tentative n'a été faite pour estimer le nombre total de la population dans les camps[33].

Les autorités algériennes ont estimé le nombre de réfugiés sahraouis en Algérie à 165 000[34]. Ce chiffre est accepté par le Polisario, bien que le mouvement reconnaisse que certains réfugiés se sont rebasés en Mauritanie, un pays qui abrite environ 26 000 réfugiés sahraouis[35]. Le HCR s'est référé au chiffre de l'Algérie pendant de nombreuses années, mais en 2005, la crainte qu'il ne soit gonflé a conduit l'organisation à réduire son chiffre de travail à 90 000[36] sur la base d'une analyse d'images satellites[37]. Le HCR est en dialogue avec le gouvernement algérien et les dirigeants des réfugiés sahraouis, cherchant à mener un recensement pour déterminer le nombre exact de réfugiés dans les camps.

Le gouvernement marocain affirme que le nombre total de réfugiés est d'environ 45 000 à 50 000, et aussi que ces personnes sont retenues dans les camps par le Polisario contre leur gré[38]. Cependant, la Central Intelligence Agency note qu'il y a environ 100 000 réfugiés dans les camps parrainés par l'Algérie près de la seule ville de Tindouf[39].

Rôle prépondérant des femmes modifier

La République arabe sahraouie démocratique (RASD), responsable des camps de réfugiés, prend appui sur le rôle traditionnel des femmes dans la culture sahraouie et nomade, pour la gestion des campements nomades. Qui plus est, l'absence des hommes des camps de personnes réfugiées en raison de leur implication dans le conflit armé contre le Maroc a permis aux femmes d'acquérir une place prépondérante dans la gestion des camps de réfugiés. Cet exemple d'implication de femmes dans la gestion politique suscite l'intérêt de la recherche et est souvent présenté comme un modèle[40].

Le Polisario a tenté de moderniser la société des camps, en mettant l'accent sur l'éducation, l'éradication du tribalisme et l'émancipation des femmes. Le rôle des femmes sahraouies était déjà central dans la vie précoloniale et coloniale, mais s'est encore renforcé pendant les années de guerre (1975-1991), lorsque les femmes sahraouies dirigeaient la majeure partie de l'administration des camps, tandis que les hommes combattaient au front[41]. Ceci, combiné à des cours d'alphabétisation et de formation professionnelle, a produit des avancées majeures dans le renforcement du rôle des femmes dans la société sahraouie. Le retour d'un grand nombre d'hommes sahraouis depuis le cessez-le-feu en 1991 a peut-être ralenti cette évolution selon certains observateurs, mais les femmes dirigent toujours la majorité de l'administration des camps[42], et la branche féminine du Polisario, l'Union nationale des femmes sahraouies créée en 1974 joue un rôle politique important[43].

Financement modifier

Le territoire sur lequel sont situés les camps ne permet pas l'autosubsistance des populations devenues sédentaires. Les habitants des camps dépendent pour leur subsistance de l'aide humanitaire notamment du Programme Alimentaire Mondial (PAM), du Haut Commissariat aux Réfugiés (UNHCR) et d'autres organisations humanitaires. Le PAM fournit une aide par personne correspondant à 2,166 kilocalories par personne et par jour et qui comprend de la farine, des légumes secs, de l'huile, du sucre et du thé et du riz et de l'orge[25].

Une économie monétaire simple a commencé à se développer dans les camps au cours des années 1990, après que l'Espagne eut décidé de verser des pensions aux Sahraouis qui avaient été enrôlés de force comme soldats dans les Tropas Nómadas à l'époque coloniale[réf. nécessaire]. L'argent provenait également de Sahraouis travaillant en Algérie ou à l'étranger, et de réfugiés qui poursuivent un mode de vie traditionnel bédouin et touareg, élevant du bétail en Algérie, en Mauritanie et dans les régions du Sahara occidental contrôlées par le Polisario. L'économie privée reste cependant très limitée, et les camps continuent de survivre principalement grâce à l'aide étrangère et algérienne[1].

Situation sanitaire et conditions de vie modifier

La région de Tindouf est située sur la hammada, une vaste plaine désertique du désert du Sahara. Les températures estivales dans cette partie de la hammada, connue historiquement sous le nom de « Jardin du Diable »[44], sont souvent supérieures à 50 °C et de fréquentes tempêtes de sable perturbent la vie normale. Il y a peu ou pas de végétation et le bois de chauffage doit être ramassé en voiture à des dizaines de kilomètres. Seuls quelques-uns des camps ont accès à l'eau et les sources d'eau potable ne sont ni propres ni suffisantes pour l'ensemble de la population réfugiée. La vie de base ne peut pas être maintenue dans cet environnement et les camps dépendent complètement de l'aide étrangère.

La nourriture, l'eau potable, les matériaux de construction et les vêtements sont acheminés en voiture par les agences d'aide internationale[45]. La nourriture de base est acheminée du port d'Oran à Rabouni par le Programme alimentaire mondial (PAM) en collaboration avec le Croissant-Rouge algérien (ARC) et le gouvernement algérien, tandis que la distribution de nourriture depuis Rabouni est organisée par le Polisario en collaboration avec le Croissant-Rouge du Sahara occidental (WSRC). Avec l'avènement d'une économie de marché de base, certains réfugiés ont pu acquérir des postes de télévision et utiliser des voitures ; plusieurs centaines d'antennes paraboliques ont fait leur apparition ces dernières années[46].

 
Inondation du camp le 27 février 2006.
 
Dégâts causés par les inondations en 2006.

De fortes pluies soudaines et des inondations ont détruit une grande partie des camps en février 2006, provoquant une réponse à la crise du HCR et du Programme alimentaire mondial (PAM), pour remplacer les logements détruits par des tentes et fournir de la nourriture pour couvrir les entrepôts perdus[47]. En octobre 2015, de fortes pluies ont de nouveau inondé les camps de réfugiés, détruisant des maisons (faites de briques de sable), des tentes et des vivres. Plus de 11 000 familles ont été touchées[48].

Les camps disposent de 27 cliniques, d'un hôpital central et de quatre hôpitaux régionaux[46].

 
Médicaments de la pharmacie de Dajla.

En août 2022 l'ONU alerte sur la dégradation de la situation dans les camps[49] à la suite de la pandémie de COVID 19, sur la hausse des prix des produits d'alimentation et sur l'impact de la guerre en Ukraine qui ont causé une réduction de 75% des rations alimentaires dans les camps[50]. Les fonds nécessaires au titre de l'assistance alimentaire de la zone ont augmenté, passant de 19,8 millions de dollars avant la pandémie à 39 millions de dollars[51]. Une visite des organisations donatrices a lieu en 2023 pour leur permettre de contrôler la véracité de la situation et les allégations de détournements de l'aide humanitaire par le Maroc[52],[53],[54].

La situation empire toujours en été en raison de la chaleur (50 degrés) provoquant des épidémies de dysenterie, des cas de déshydratation et une aggravation des maladies mentales. Un hôpital psychiatrique accueille les personnes traumatisées par la violence des conflits armés[15].

Éducation modifier

 
Maima Mahamud, directrice de l'école des femmes de Dakhla et représentante du secrétaire d'État aux Affaires sociales et à la Promotion des femmes dans le camp de Dakhla.
 
Une école dans les camps.

Le Polisario a donné la priorité à l'éducation depuis le début de l'établissement des camps[41] et les autorités locales ont créé 29 écoles maternelles, 31 écoles primaires et sept écoles secondaires, les institutions académiques du 27 février et du 12 octobre ainsi que divers centres de formation technique (sans oublier que les campements de Tindouf comptent 90.000 réfugiés)[46]. Alors que le matériel pédagogique est encore rare, le taux d'alphabétisation est passé d'environ 5% lors de la formation des camps à 90% en 1995[27]. L'éducation des enfants est obligatoire[41], et plusieurs milliers ont reçu des études universitaires en Algérie, à Cuba[55] et en Espagne dans le cadre de programmes d'aide.

Dans les années 1980 le programme « vacaciones en paz » qui permet, permet à des enfants sahraouis de 7 à 12 ans de partie pour les vacances dans des familles en Espagne, afin de les éloigner des températures torrides du désert durant l'été[56]. Le retour des enfants envoyés étudier à l'étranger dans les camps est célébré par l'organisation d'un festival de la jeunesse pendant lequel on s'adonne au théâtre, à la poésie et la musique. Les plus jeunes apprennent à leurs ainées à lire et écrire[15].

Selon la chercheuse Randa Fahra, la souveraineté partielle octroyée à la RASD par l'Algérie sur le territoire des camps lui a permis de mettre en place un programme d'éducation qui « a réussi à favoriser l’autonomie en assurant la formation d’une main-d’œuvre qualifiée, mais a aussi, grâce à une vision orientée vers l’avenir, utilisé l’éducation pour instaurer de « nouvelles traditions de citoyenneté » et la notion d’une communauté nationale renouvelée, en vue d’un futur rapatriement »[26].

 
Exhibition de dromadaires au camp de Tindouf en 2007.

Culture modifier

 
Centre culturel des jeunes du camp de Dajla.

Une émergence d'un activisme culturel militant se développe ainsi à travers la chanson et la poésie, avec des artistes notoires comme Al Khadra Mabrook, Aziza Brahim et Mohamed Mustafa Mohamed Salem dit « Badi » qui tentent de documenter leur art de vivre bédouins, les atrocités de la guerre et promouvoir la résistance sahraouie[57].

Ebbaba Hameida, journaliste espagnole née dans les camps de Tindouf[58] a réalisé le documentaire « Raíces y Clamor » (littéralement Racines et Clameur). Le film traite des difficultés des jeunes Sahraouis qui étudient en Espagne, du besoin de rechercher ses racines et des conflits individuels et personnels auxquels ils font face[59].

 
Les actrices sahraouies Aziza Brahim et Memona Mohamed, lors d'une conférence de presse de présentation du film Wilaya, lors du 10e festival du film des droits de l'homme à San Sebastián, Espagne, 26 avril 2012.

En 2012 sort le film Wilaya avec Aziza Brahim, qui rend compte de la vie d'une jeune femme déchirée entre sa nouvelle vie en Espagne et les liens familiaux qu'elle conserve dans le camp de Samra. Le film est présenté à la Berlinale de Berlin et remporte plusieurs prix[60].

Les poètes Hadjatu Aliat Swelm et Hossein Moulud ont écrit sur la vie au camp de protestation de Gdeim Izik[61].

Notes modifier

  1. Le mot hamada (ou hammada) désigne à la fois un plateau calcaire rocailleux et désertique et les (rares) plantes qui y poussent, cousines éloignées de l'amarante et de la salicorne. Voir l'étymologie du prénom Hammad sur https://www.geneanet.org/nom-de-famille/HAMMAD, et voir la référence à l'émir berbère Hammad ibn Bologhine, fondateur de la dynastie des Hammadides.

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Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages modifier

  • Sophie Caratini, La république des sables. Anthropologie d'une révolution, vol. 1, L'Harmattan, , 271 p. (lire en ligne).  .
  • Élisabeth Peltier, Malgré tout Dakhla existe: chronique d'un campement sahraoui, l'Harmattan, coll. « Collection l'Ouest saharien », (ISBN 978-2-296-07492-7).
  • Manuel Herz, Un monde de camps, la Découverte, , 423 p. (ISBN 978-2-7071-8322-4), « Tindouf (Algérie) : Les camps sahraouis, préfiguration de l'État », p. 99-114

Chapitres d'ouvrages modifier

  • (en) International Crisis Group, « Sahrawis and Moroccans in Western Sahara », International Crisis Group,, International Crisis Group,‎ , p. 3–10 (lire en ligne  , consulté le ).  
  • (en) Elena Fiddian-Qasmiyeh, « Ideal Women, Invisible Girls?: The Challenges of/to Feminist Solidarity in the Sahrawi Refugee Camps », dans Rachel Rosen et Katherine Twamley, Feminism and the Politics of Childhood: Friends or Foes?,, UCL Press, (lire en ligne), p. 91–108.  
  • Anne Lippert, « Sahrawi Women in the Liberation Struggle of the Sahrawi People », Signs, vol. 17, no 3,‎ , p. 636–651 (ISSN 0097-9740, lire en ligne, consulté le ).  .
  • (en) Carmen Gómez Martín, « Rethinking the Concept of a “Durable Solution”: Sahrawi Refugee Camps Four Decades On », Ethics & International Affairs, vol. 31, no 1,‎ 2017/ed, p. 31–45 (ISSN 0892-6794 et 1747-7093, DOI 10.1017/S0892679416000642, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Khadija Mohsen-Finan, Le Maroc aujourd’hui (Note), Bologne, Casa editrice il Ponte, (ISBN 978-2-86592-313-7, ISSN 1954-3514, lire en ligne   [PDF]), chap. oui (« Trente ans de conflit au Sahara occidental »).  
    Note rédigée dans le programme Maghreb de l’Ifri et publiée dans l'ouvrage dirigé par Paola Gandolfi : Le Maroc aujourd’hui

Articles académiques modifier

  • (en) Sabrina Chikhi, « Non-Violence or Violent Extremism: Young Refugees’ Propensities Pending the Resolution of the Conflict in Western Sahara », Journal of Peacebuilding & Development, vol. 12, no 2,‎ , p. 51–65 (ISSN 1542-3166, DOI 10.2307/48603166, lire en ligne, consulté le ).
  • Julien Dedenis, « La territorialité de l'espace des camps des réfugiés sahraouis en Algérie (About territoriality in the Sahrawi refugee camps in Algeria) », Bulletin de l'Association de Géographes Français, vol. 83, no 1,‎ , p. 22–34 (DOI 10.3406/bagf.2006.2490, lire en ligne, consulté le ).  .
  • (en) Randa Farah, « Sovereignty on Borrowed Territory: Sahrawi Identity in Algeria », Georgetown Journal of International Affairs, vol. 11, no 2,‎ , p. 59–66 (ISSN 1526-0054, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Randa Farah, « “Knowledge in the Service of the Cause”: Education and the Sahrawi Struggle for Self-Determination », Refuge: Canada's Journal on Refugees, vol. 27, no 2,‎ , p. 30–41 (ISSN 0229-5113, DOI 10.2307/48648326, lire en ligne, consulté le ).  .
  • (en) Jacob A. Mundy, « Performing the Nation, Pre-Figuring the State: The Western Saharan Refugees, Thirty Years Later », The Journal of Modern African Studies, vol. 45, no 2,‎ , p. 275–297 (ISSN 0022-278X, lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Alice Wilson, « Refracting Custom in Western Sahara's Quest for Statehood », Political and Legal Anthropology Review, vol. 38, no 1,‎ , p. 72–90 (ISSN 1081-6976, lire en ligne, consulté le ).  .

Émissions radio modifier

Voir aussi modifier

Liens externes modifier