Caciquat du Poyaïs

pays fictif d'Amérique centrale et escroquerie britannique du XIXe siècle

Le Poyaïs est un État fictif d'Amérique centrale imaginé par le mercenaire écossais Gregor MacGregor. Ce dernier, connu pour avoir mis en place de nombreuses escroqueries dans sa vie, invente le territoire du Poyaïs, sur lequel il prétend régner comme cacique, afin d'y attirer des investisseurs et colons français et britanniques. La supercherie, considérée comme l'une des fraudes les plus audacieuses de l'Histoire, dure seize ans, de 1821 à 1837[1],[2].

Poyaïs
Poyais

1821–1837
(16 ans)

Blason
Blason du Poyaïs.
Devise In Libertate Sociorum Defendenda
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation approximative d'après MacGregor.
Informations générales
Statut Caciquat
Langue(s) Anglais
Monnaie Hard dollar

Cacique
Drapeau du Royaume-Uni Gregor MacGregor

Histoire modifier

L'aventurier Gregor MacGregor vécut en Amérique de 1812 à 1821. Il y participa aux guerres d'indépendance hispano-américaines en combattant notamment pour le Venezuela et la Nouvelle-Grenade. À son retour au Royaume-Uni en 1821, il affirma que le Roi de la Mosquitia George Frédéric Augustus Ier l'avait nommé cacique du Poyaïs, un territoire bordant le golfe du Honduras présenté comme une colonie développée avec une communauté de colons britanniques. En réalité, MacGregor a tout inventé.

 
Un billet d'un hard dollar de Poyaïs.

Pour plus de réalisme, il fait réaliser un blason pour son pays et frapper une monnaie : des dollars de la Bank of Poyais[3]. Il nomme vice-cacique le militaire George Woodbine pendant son absence. De 1822 à 1823, des centaines d'investisseurs commencent à faire des emprunts d'État du Royaume-Uni et d'autres supposés être du Poyaïs. Environ 250 colons vont se rendre vers le pays fictif. Ils ne trouveront que de la jungle, plus de la moitié d'entre eux trouvera la mort et MacGregor s'enrichira.

En 1823, une cinquantaine de survivants arrivent à retourner en Grande-Bretagne. La presse britannique commence alors à dévoiler l'escroquerie. Il est jugé pour fraude mais arrive à s'en sortir. En 1826, il est aussi jugé, avec trois de ses associés, puis est acquitté. Jusqu'en 1838, il continue à s'enrichir grâce à son mensonge mais à plus petite échelle. Il quitte ensuite une nouvelle fois le Royaume-Uni pour s'installer définitivement au Venezuela[4].

Symboles modifier

Héraldique modifier

Sur les faux emprunts d'État et les faux billets par exemple, on peut trouver le blason du Poyaïs. Il en existe plusieurs variantes. Il représente deux indigènes qui tiennent ensemble une couronne (une couronne de laurier ou une couronne fermée similaire à celle des rois d'Angleterre selon les représentations) au dessus d'un écu. Cet écu, parfois entouré d'une médaille en sautoir, est de forme française ancienne. On y voit une croix devant un arbre (ou parfois un aigle). Les indigènes tiennent aussi dans leur main un drapeau différent chacun : celui de l'Angleterre et celui de l'Écosse. En dessous des indigènes se trouve la devise en latin du Poyaïs : In Libertate Sociorum Defendenda. Parfois, en plus des indigènes, l'écu central est aussi entouré de deux licornes et une aigle essorante se tient sur la couronne.

Notes et références modifier

 
Gravure prétendant représenter le territoire du Poyaïs.

Notes modifier

Références modifier

  1. David Sinclair, The land that never was. Sir Gregor MacGregor and the most audacious fraud in history, Da Capo Press, Cambridge (Massachusetts), 2004, (ISBN 978-0-30681309-2)
  2. Richard T. Gregg, Gregor MacGregor, Cazique of Poyais, International Bond & Share Society, Londres, 1999, (ISBN 978-0-95112502-1)
  3. (en) « Poyais, the 19th-Century Con That Remains One of History's Boldest », sur globalvoices.org, (consulté le )
  4. (en) Victor Allan, « Gregor MacGregor, the Prince of Poyais », sur historytoday.com, (consulté le )