Bianca Donadio

chanteuse française
Bianca DonadioBlanche Dieudonné
Description de cette image, également commentée ci-après
Bianca Donadio, gravure de 1880.
Nom de naissance Fanny Marie Gabrielle Dieudonné
Naissance
Fresnes-en-Woëvre
Décès (à 62 ans)
La Poôté
Nationalité Française
Lieux de résidence Le Vésinet
Activité principale Artiste lyrique
Soprane
Style Musique classique, musique romantique
Années d'activité 1872-1888
Conjoint Joseph Frapolli
Signature de Bianca Donadio
Signature de Bianca Donadio.

Répertoire

Bianca Donadio, nom de scène de Fanny Dieudonné, dite aussi Blanche Dieudonné, est une soprane française née le à Fresnes-en-Woëvre et morte le à La Poôté, aujourd'hui Saint-Pierre-des-Nids. Elle a une carrière florissante dans les années 1870 et 1880.

Biographie modifier

Jeunesse modifier

Fanny Marie Gabrielle Dieudonné est née le à 23 h dans la ville de Fresnes-en-Woëvre. Elle est la fille des époux Robert Victor Dieudonné, trente-sept ans et receveur à cheval des contributions indirectes, et Justine Franck, vingt-sept ans et sans profession[1].

Robert Dieudonné meurt le à Montereau-Fault-Yonne[2], sa veuve et sa fille se retrouvent dans une situation difficile. Maurice Strakosch, musicien et imprésario américain d'origine tchèque et directeur de la Comédie-Italienne de Paris, découvre son talent pour le chant lors d'une audition où elle chante avec perfection le rondo de Lucie de Lammermoor et la valse du Pardon de Ploërmel. Mme Peudefer, professeure de chant de la jeune femme, appuie sa candidature et Strakosch lui propose un contrat d'exclusivité pour cinq ans, gagnant 1 250 F. mensuels la première année, 1 500 la seconde, 2 000 la troisième, 3 000 la quatrième et 4 000 la cinquième[3].

Carrière modifier

Sa carrière d'artiste débute, elle prend le pseudonyme de Bianca Donadio. En , elle monte sur les planches pour la première fois, à la Comédie-Italienne, dans La sonnambula de Vincenzo Bellini, où la critique est bienveillante et enthousiaste. Adelina Patti, qui fut une autre protégée de Maurice Strakosch, est considérée comme la meilleure cantatrice de son temps, Bianca Donadio comme la deuxième. Se produisant en Europe jusqu'en Russie et même aux États-Unis, Donadio joue aussi bien en français qu'en italien Lucie de Lammermoor, Le Barbier de Séville, Le Pardon de Ploërmel (en italien Dinorah), L'elisir d'amore ou L’Étoile du Nord[3].

Mariage et retraite modifier

Le à 10 h à la mairie du Vésinet, Bianca Donadio épouse le ténor suisse Joseph Maxime Hercule Frapolli, né à Oran le . Il avait divorcé de Lucie Ricca le . Le couple vivait au no 11, rue Thiers du Vésinet, avec la veuve Dieudonné. Ferdinand Strakosch, frère de Maurice devenu l'imprésario de Donadio peu après ses débuts, est témoin au mariage[2].

Le couple quitte la scène en 1888 et vit de ses rentes dans sa résidence de campagne du Vésinet. Bianca Donadio meurt le à La Poôté, aujourd'hui Saint-Pierre-des-Nids[4]. Elle est inhumé au cimetière de Quinéville.

Mysticisme modifier

Bianca Donadio est élevée dans un milieu petit bourgeois légitimiste et très catholique (une de ses tantes est religieuse) voir superstitieux. Elle est pratique un ascétisme fervent, fréquente beaucoup les églises et envoie les fleurs qu'elle reçoit pour orner les autels[5].

Quand elle touchera ses premiers cachets, elle remerciera beaucoup Dieu de lui avoir fait rencontrer Maurice Strakosch. Donadio gardera toujours un train de vie modeste et, de façon récurrente durant sa carrière, la rumeur voudra qu'elle arrête son activité pour entrer au couvent[3].

Au soir du , un violent incendie détruisit l'opéra de Nice. Donadio devait jouer Lucie et faisait des vocalises dans sa loge. C'est en ouvrant la porte qu'elle voit le feu qui l'empêche de passer. Elle s'agenouille et prie Dieu qu'Il ait son âme, alors qu'un homme entre et ouvre une porte cachée au moyen d'un levier. Donadio passe la porte qui mène sur un corridor conduisant à l'extérieur de l'opéra et est sauve. Elle gardera toujours la conviction que c'est un ange ayant prit forme humaine car elle ne le retrouva jamais[3].

Références modifier

  1. Archives de la Meuse, acte no 30, cote 2 E 204 (9).
  2. a et b Archives des Yvelines, acte no 74, cote 4 E 5281.
  3. a b c et d Maurice Strakosch, « Bianca Donadio », dans Souvenirs d'un impresario, Paris, Paul Ollendorff, , 290 p. (lire en ligne), p. 181-185
  4. Archives de la Mayenne, acte no 104, cote 4 E 214/36.
  5. « Nouvelles diverses », Le Progrès artistique,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier