Bataille de Vitoria

bataille de la guerre d'indépendance espagnole (1813)
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La bataille de Vitoria fut livrée le , entre les troupes françaises qui escortaient le roi d'Espagne Joseph Bonaparte dans sa fuite et un conglomérat de troupes britanniques, espagnoles et portugaises sous le commandement du général Arthur Wellesley, vicomte de Wellington. La victoire des Alliés sanctionna la retraite définitive des troupes françaises d'Espagne — à l'exception de la Catalogne — et obligea l'empereur Napoléon à rendre la couronne espagnole à Ferdinand VII, mettant fin ainsi à la guerre d'indépendance espagnole.

Bataille de Vitoria
Description de l'image Vitoria - Plaza Virgen Blanca 02.jpg.
Informations générales
Date
Lieu Vitoria
Issue

Victoire décisive des Alliés

Belligérants
Drapeau de l'Empire français Empire français Drapeau du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande
Drapeau du Royaume du Portugal Royaume de Portugal
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Commandants
Joseph Bonaparte
Jean-Baptiste Jourdan
Arthur Wellesley
Miguel de Álava
Forces en présence
60 000 soldats ( 56 000 participé à la bataille)
140 canons
78 000 soldats
108 canons
Pertes
7 500 morts, blessés et prisonniers
138 canons
5 000 morts ou blessés

Guerre d'indépendance espagnole

Batailles

Campagne de Vitoria et des Pyrénées (1813-1814)
Coordonnées 42° 51′ 00″ nord, 2° 41′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de Vitoria
Géolocalisation sur la carte : Pays basque (communauté autonome)
(Voir situation sur carte : Pays basque (communauté autonome))
Bataille de Vitoria

Situation initiale modifier

Après la décisive déroute des Français à la bataille des Arapiles (dite aussi bataille de Salamanque) (1812), les troupes napoléoniennes se virent incapables de retenir l'armée alliée dans son mouvement vers Madrid, laquelle fut évacuée en . Au mois suivant, Wellington entra dans la capitale. Après avoir déployé quelques divisions dans la zone pour la rendre sûre, il marcha avec le gros de l'armée vers le nord, où il assiégea Burgos. Cependant, les Français résistèrent dans la place forte et l'obligèrent à se retirer le . Postérieurement, les Britanniques abandonnèrent à nouveau Madrid pour se retirer à Salamanque et ensuite à Ciudad Rodrigo, où ils se réorganisèrent durant l'hiver. Pendant ce temps, les forces françaises, déjà gravement diminuées et désorganisées par la dure campagne en Espagne, furent réduites encore plus quand plusieurs divisions furent retirées de la péninsule Ibérique pour couvrir d'autres fronts européens à la suite de la désastreuse campagne de Russie conduite par Napoléon.

Après l'arrivée du printemps, Wellington avança à nouveau vers le nord-est, atteignant la vallée de l'Esla le 20 mai 1813. Ce mouvement inquiéta les Français. Le maréchal Jean-Baptiste Jourdan retira l'armée de 58 000 hommes qu'il avait déployée pour réoccuper la zone entre les rivières du Duero et du Tage et la concentra à nouveau à Burgos, disposé à assurer les communications avec le Sud de la France. L'armée alliée se mit alors en marche pour couper cette voie de retraite pour Jourdan, qui déjà envisageait d'abandonner le sol espagnol pour mettre à l'abri la cour de Joseph Ier.

La bataille modifier

 
La retraite française. Monument de la bataille, dans Vitoria-Gasteiz.

L'armée de Wellington, disposée en trois colonnes, rejoignit les Français en train de se retirer quand ils se trouvaient aux environs de Vitoria, dans le Pays basque. Les Français se virent obligés à combattre. Après une série de durs affrontements, la 3e division sous les ordres de Thomas Picton rompit le front central français qui s'effondra. Les Français se lancèrent alors dans une fuite désespérée vers la frontière de leur pays, laissant derrière eux 7 500 hommes morts, blessés et prisonniers. Ils perdirent également 151 de leurs 153 canons et l'abondant butin qu'ils emportaient vers la France. Les alliés (en particulier les Britanniques) abandonnèrent alors la poursuite des Français pour se répartir le butin, ce qui irrita Wellington.

Plus tard, les forces alliées se regroupèrent et occupèrent Saint-Sébastien et Pampelune. En décembre commença depuis ces bases l'invasion du Pays basque français.

Postérité modifier

À la fin de juillet 1813, quand arriva la nouvelle à Vienne, Johann Nepomuk Mælzel chargea Ludwig van Beethoven de composer une symphonie pour célébrer la victoire. Il s'agit de La Victoire de Wellington opus 91 (Wellingstons Sieg ou Die Schlacht bei Vitoria ou encore Siegessymphonie).

Il existe un monument sur la place de la Virgen Blanca, au centre de Vitoria, qui commémore cet événement. Un autre monument, inauguré en 1966 sur le site de Jundiz, a été enfoui ultérieurement lors des travaux d'aménagement de la zone industrielle[1].

Notes et références modifier

  1. Elena Jiménez. La Batalla de Vitoria busca su monolito en Júndiz. El Correo, 18 aout 2023. Lire en ligne

Voir aussi modifier

Article connexe modifier

Bibliographie modifier

  • Collectif, Conmemoración de la batalla de Vitoria en su 150 aniversario, Vitoria, 1963.

Jeux de simulations historiques modifier

  • Denis Gabriel, « Vitoria, 21 juin 1813 : La chute du royaume français d'Espagne », revue Vae Victis no 12, janvier/février 1997.