Bataille de Mocha

Informations générales
Date
Lieu Mocha, Tungurahua, Équateur
Issue Victoire espagnole
Belligérants
État de Quito (es) Drapeau de l'Espagne Empire espagnol
Commandants
Carlos de Montúfar Toribio Montes
Forces en présence
de 5 000 à 6 000 hommes, principalement indiens[1] 2 000 soldats[1],[2], la majorité miliciens de Guayaquil, Loja et Cuenca[2]
  • 1500 guayaquileños[3]
  • 156 fantassins et 46 cavaliers de ligne (officiers) envoyés par Lima[4]

Guerre d'indépendance de l'Équateur

Batailles

m Révolution de Quito (1809-1812)

Campagne de Guayaquil (1820-1821)

Campagne de Quito (1821-1822)

Rencontre de Guayaquil (26 juillet 1822)

Ibarra (2) (17 juillet 1823)

La bataille de Mocha est un affrontement militaire livré le aux alentours de la ville de Mocha, dans l'actuelle province équatorienne de Tungurahua, au sud de la ville d'Ambato[5]. Les armées de l'État de Quito (es), commandées par le colonel Carlos de Montúfar, affrontent celles de l'Empire espagnol, dirigées par le général Toribio Montes.

Contexte modifier

Initialement, la Junte quitense de 1809 (es) avait pour projet d'organiser une armée de 2 000 hommes pour défendre la ville[6]. Dans l'incapacité de fabriquer des armes à feu à cause de difficultés matérielles et techniques, les quiteños se mettent à produire des lances, des épées, des haches, des couteaux, des arcs, des flêches et des masses[7]. Les révolutionnaires demandent l'aide de Cuenca, Guayaquil (es) et Popayán, mais ces territoires refusent d'intervenir après avoir appris la campagne du vice-roi José Fernando de Abascal, laissant les quitenses seuls avec à peine 800 fusils. Ils doivent donc envoyer 2 000 hommes (dont seulement 200 ou 300 armés de fusils, le reste équipés de lances et de sabres), dirigés par un capitaine inexpérimenté, Francisco Javier de Ascázubi, pour prendre Pasto et Popayán, mais la majorité de ces troupes déserte[8]. Finalement, les pastusos défont et capturent Ascázubi, qui est exécuté en 1810. Les quitenses finissent encerclés par les royalistes, au nord comme au sud, et souffre de grandes difficultés alimentaires[9]. Ils sont facilement vaincus par une armée de 5 000 royalistes limeños et néogranadins qui avancent en tirant tout sur leur chemin, avec le soutien de Pasto, Guayaquil (es) et Cuenca[10].

En 1812, après l'installation d'une seconde Junte (es) présidée par l'évèque José de Cuero y Caicedo (es) qui a déclaré l'indépendance de l'État de Quito (es) à la fin de l'année 1811, le gouvernement quitense est en crise, cerné de toutes parts et avec deux factions (montufaristes et sanchistes (es)) qui s'affrontent entre elles[1].

La bataille modifier

Enthousiasmé par le triomphe obtenu sur les troupes de Arredondo durant la bataille de Chimbo, le colonel Carlos de Montúfar se prepare à affronter le général Toribio Montes, envoyé par Lima pour en finir avec l'État de Quito (es) et devenir Président de la Real Audiencia[5]. Au cours de son avancée, Montes a pris la ville de Cuenca le 25 juin, y capturant 90 personnes et 17 canons[1].

Face à la menace de reconquête, les quitenses abandonnent leurs offensives au nord et au sud, se concentrant sur la défense de leur capitale, en particulier après avoir eu connaissance que depuis sa sortie de Guayaquil, Montes a récupéré les troupes du lieutenant général Melchor Aymerich, son armée totalisant 3 500 hommes, dont mille indiens[11].

Les deux armées se rencontrent le 2 septembre aux alentours de Mocha, au sud d'Ambato, les troupes royalistes se composant de soldats et miliciens venus du Pérou, de Cuenca et de Guayaquil tandis que les quitenses sont dans leur majorité des indiens armés de lances qu'on ne peut considérer comme une armée[1]. Ces derniers sont donc défaits et contraints de se retirer jusqu'à la vallée de Los Chillos (es)[12].

Au cours de la bataille se démarque la présence de Josefa Sáenz Campo y Larrahonda, tante de la future héroïne indépendantiste Manuela Sáenz, épouse de l'oidor Manzanos et royaliste déclarée. La femme, qui s'était échappée d'un monastère où sa famille anti-hispanique l'avait recluse, rejoignit l'armée espagnole et entra sur le champ de bataille avec un sabre. Après la victoire royaliste, les troupes entrèrent dans la ville avec à l'avant Josefa portant la bannière du roi, puis la faisant grimper au clocher de l'église et faisant sonner les cloches pour célébrer le triomphe. Quand il apprit qu'elle était devenue la figure emblématique de la bataille, le général Montes la couvrit de félicitations, de louanges et d'attentions[13].

Suites modifier

Après cette victoire, Montes récupère les villes d'Ambato et Latacunga et reprend sa marche vers la ville de Quito, où il entre le 7 novembre pour affronter de nouveau les troupes de Montúfar durant la bataille d'El Panecillo[14], au cours de laquelle les quitenses perdent 53 morts et un grand nombre de blessés tandis que les royalistes ont 15 tués et 73 blessés[15].

Références modifier

Bibliographie modifier

  • (es) Efrén Avilés Pino, Enciclopedia del Ecuador, t. VI : Montúfar, Crnel. Carlos, Guayaquil, Editorial de la Universidad Católica Santiago de Guayaquil,
  • (es) Galo E. Chacón Izurieta, Las guerras de Quito, por su independencia : orígenes del estado ecuatoriano y su ejército, Centro de Estudios Históricos del Ejército, , 268 p. (ISBN 978-9978-92-187-6)
  • (es) Francisco Antonio Encina, Bolívar y la independencia de la América Española. Emancipación de Quito y Alto y Bajo Perú, t. V, Santiago, Nascimiento,
  • (es) Francisco Antonio Encina, Bolívar y la independencia de la América española : Independencia de Nueva Granada y Venezuela (parte 1), t. III, Santiago, Nascimiento,
  • (es) Julián Fuentes-Figueroa Rodríguez, La emancipación del Ecuador : El Libertador y Sucre en el Sur, t. I, Caracas, Gráficas Herpa,
  • (es) Bartolomé Mitre, Historia de San Martín y de la emancipación americana, t. III, Buenos Aires, Juventud, (lire en ligne [PDF])
  • (es) Francisco Nuñez del Arco, María Antonia Bolívar y Josefa Sáenz : ¡por Dios, por la patria y el Rey!, Quito, Coterraneus, (lire en ligne)
  • (es) Jorge Salvador Lara, La Revolución de Quito, 1809-1822, según los primeros relatos e historias por autores extranjeros, Quito, Corporación Editora Nacional,
  • (es) Guadalupe Soasti et Elena Noboa, El retorno al proyecto de la corona. Propuesta de innovación de la exposición permanente “De Quito al Ecuador”, Quito, Centro Cultural Metropolitano, (lire en ligne)
  • (es) Guadalupe Soasti et Elena Noboa, Biografías : Toribio Montes y Melchor de Aymerich. Información Complementaria a la muestra "De Quito al Ecuador", Quito, Centro Cultural Metropolitano, (lire en ligne)