Arthur Vernes

médecin français
Arthur Vernes
Fonction
Maire de Moret-sur-Loing
-
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Arthur Vernes (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Arthur Théodore VernesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Famille
Autres informations
Distinction
Vue de la sépulture.

Arthur Théodore Vernes, né à Paris le et mort à Paris le , est un médecin français, spécialiste de l’étude de la syphilis et fondateur de l'institut Arthur Vernes.

Famille modifier

Dans un court ouvrage rédigé à la fin de sa vie, Arthur Vernes consacra quelques pages à ses ascendants familiaux qui « obligés de fuir les persécutions religieuses lors de la révocation de l’Édit de Nantes se retirèrent à Lausanne où Jean-Georges Vernes, né le 10 juin 1696, vint s’établir. […] Son fils Pierre Vernes né le 13 mai 1724 épousa Dorothée Goy dont il eut Jacques mon trisaïeul. […] Il épousa Marianne-Philippine Périer qui donna le jour le 17 juin 1786 à mon arrière-grand-père Charles Théodore Vernes »[1].

Son fils, Philippe Louis Vernes [1815-1906], grand-père paternel d’Arthur Vernes, « ne s’était vu autorisé par son père à devenir théologien qu’après une sérieuse mise à l’épreuve de ses convictions. Il dut d’abord passer par l’école Polytechnique puis faire un stage dans la banque paternelle »[2],[3],[4].

Le père d’Arthur Vernes, Charles Félix Vernes (1844-1933), né à Nauroy (Aisne), « avait pour caractéristiques d’avoir été un lycéen modèle, premier en toutes branches »[5].

D’abord suffragant de son père, il fut pasteur à Nègrepelisse (1869), à Celles-sur-Belle (1869-1877), à Poissy (1876-1877) et à Paris-Batignolles (1882-1926), avant d’être élu Président du Consistoire des Églises réformées de Paris et de la Seine de 1920 à 1925 [présidence exercée avant lui par son père le pasteur Louis Vernes], Président de l’orphelinat protestant de Saint-Germain-en-Laye. La mère d’Arthur Vernes, Adrienne Camille Monod [1843-1910], était la fille de Hannah Honyman (1799-1866) et d’Adolphe Louis Frédéric Théodore Monod (1802-1856), professeur à la faculté de théologie protestante de Montauban, pasteur à Naples, à Lyon, au temple de l’Oratoire à Paris[6].

Premières étapes professionnelles modifier

Arthur Théodore Vernes est né le 16 juillet 1879, à Paris XVIIe, 6e enfant d’une fratrie de 7 frères et sœurs[7]. Elève du lycée Condorcet et du lycée Carnot, Arthur Vernes fut, selon ses dires, « celui dont on lit sur le carnet scolaire, travailleur mais à sa manière. » Après un service militaire au 132e de ligne à Reims, Vernes choisit la médecine, parce que « dès l’enfance elle [lui] sembla la profession la plus utile et la plus indépendante. » Externe des Hôpitaux de Paris 310e au concours 1901, dans les services de Brocq à Broca, Brissaud à l’Hôtel-Dieu, Merklen à Laënnec, Brocq à Saint-Louis], Vernes, atteint d’une « maladie prolongée » –1902-1904- qui « entraîna sa réforme », fait « d’agréables séjours en Suisse et en Algérie. »

Ancien interne des hôpitaux de Paris (concours 1907)[8], il fonde en 1916 avec l'appui financier de Frank Jay Gould l'« Institut prophylactique », pour tenter d'éradiquer le fléau des maladies vénériennes. Initialement installé dans un hôtel particulier, 60, boulevard Arago, l'institut se fixe en 1923 grâce à un nouveau don de Gould, aux nos 36, 38 et 40, rue d'Assas[9] dans les immeubles qu'il occupe encore actuellement (2020). En 1981, cinq ans après le décès de son fondateur, il est rebaptisé en son honneur Institut Arthur Vernes[10].

Arthur Vernes élabore un « photomètre », appareil qui mesure le passage de la lumière à travers le sérum sanguin. Sous l'effet d'un réactif, le péréthynol, le sérum se trouble si le sérum est celui d'un syphilitique. L'opacité du liquide est alors proportionnelle au degré de la maladie du patient.

Il se spécialise par la suite dans le dépistage précoce et le traitement du cancer. Il effectue des analyses des protéines du sang qui lui servent à la surveillance des maladies vénériennes et des fonctions du foie. Il nomme cette méthode la cancérométrie en 1934[11],[12],[13].

Il est maire de Moret-sur-Loing de 1929 à 1935.

Arthur Théodore Vernes décède le 20 septembre 1976, à l'age de 97 ans à Paris[14]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (34e division).

Distinction modifier

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le 20 septembre 1920, officier le 24 décembre 1925 et commandeur de la Légion d'honneur le 12 juillet 1934[15]

Ouvrages modifier

Il est l'auteur de différents livres dont :

  • S.O.S. pour la défense de la race, préface du Docteur Alexis Carrel, Librairie Maloine, Paris, 1935
  • Mesure et médecine, Bibliothèque de philosophie scientifique - édité par Ernest Flammarion en 1943
  • Avant qu'il ne soit trop tard, édité par Productions de Paris - Paru en 1959
  • Au cœur du sujet, 1971

Notes et références modifier

  1. Auguste Charles Théodore Vernes [1786-1856] fonda en 1821 la banque Ador, Vernes et Dassier qui devient la banque Vernes et Cie en 1857 [nationalisée en 1982]. Il eut pour associé son frère Félix Vernes, également banquier et administrateur des Chemins de Fer du Nord. Vernes A Au cœur du sujet. Institut Prophylactique, Paris, 1971.
  2. Sous-gouverneur de la Banque de France en 1832, vice-président de la Caisse d’Épargne de Paris en 1844, il fut reçu Chevalier de la Légion d’Honneur en 1831, Officier de la Légion d’Honneur en 1836 https://gw.geneanet.org/bourelly?lang=fr&iz=3&p=auguste+charles+theodore&n=vernes
  3. « biblialeph.polytechnique.fr/F/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  4. Pasteur de la paroisse des Batignolles, Président du Consistoire des Églises réformées de France, il fut reçu Chevalier de la Légion d’Honneur le 4 mars 1874, Officier de la Légion d’Honneur le 15 juillet 1902.https://gw.geneanet.org/bourelly?lang=fr&iz=3&p=philippe+louis&n=vernes
  5. Élève du lycée Bonaparte, lauréat du Concours général en 1861 [grand prix d’histoire] et 1863 [1er prix de physique, 2e prix de dissertation latine], licenciè ès Lettres en 1864, étudiant des facultés de théologie protestante de Montauban et de Strasbourg, Charles Félix Vernes fut reçu Chevalier de la Légion d’Honneur le 30 décembre 1927. http://www2.culture.gouv.fr/LH/LH274/PG/FRDAFAN83_OL2687065V015.htm
  6. Parmi ses ascendants du côté maternel, Arthur Vernes cite Frédéric de Coninck, Premier Ministre du Danemark ainsi que « les plus illustres familles de Pise, Sienne et Vérone […] lesquels pour avoir passé au calvinisme eurent à souffrir d’un fanatisme religieux implacable. https://gw.geneanet.org/bourelly?lang=fr&iz=3&p=adrienne+camille&n=monod
  7. Louis Vernes [1868-1958], Adèle Vernes [1870-1903], Jacqueline Vernes [1872-1954], André Vernes [1874-1878], Étienne Vernes [1877-1878], Jacques Vernes [1882-1965]. http://www.famillemonod.com/tng/familygroup.php?familyID=F1388&tree=monod&PHPSESSID=koejdccd
  8. Archives de l'Institut prophylactique, Volumes 6 à 7, 1934
  9. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, t. 1, Éditions de Minuit, 1963, p. 113-114.
  10. Cécile Desprairies, Ville lumière, années noires: les lieux du Paris de la Collaboration, Denoël, 2008
  11. Sylvie Simon, Ordres et désordres: Quand la médecine de bon sens se heurte au harcèlement administratif, Mosaïque Santé, 2013
  12. Bulletin de l'Académie de médecine, Volume 171,Numéro 1, 1987
  13. Autrement, Numéros 29 à 32, 1981
  14. Archives en ligne de Paris, 6e arrondissement, année 1976, acte de décès no 208, cote 6D 292, vue 29/31
  15. « Cote 19800035/1364/57833 », base Léonore, ministère français de la Culture

Pour approfondir modifier

Bibliographie modifier

  • Jean-Marie Abgrall, Healing Or Stealing?: Medical Charlatans in the New Age, Algora Publishing, 2007
  • P.-R. Martin, Dictionnaire biographique des dermatologues et syphiligraphes français, Angers : Ed. du Martinet, 2003, p. 349-351, portrait p. 345

Liens externes modifier