Alexandre Rodtchenko

artiste russe
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Alexandre Mikhaïlovitch Rodtchenko (en russe : Александр Михайлович Родченко), est né le , à Saint-Pétersbourg et est mort le , à Moscou. C'est un artiste russe à la fois peintre, sculpteur, photographe et designer.

Alexandre Mikhaïlovitch Rodtchenko
Rodtchenko
Naissance
Décès
(à 65 ans)
Moscou
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Александр Михайлович РодченкoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Russe
Activité
Formation
Qazan Art School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Représenté par
Lieux de travail
Mouvement
Conjoint

Il est l'un des fondateurs du constructivisme russe et a beaucoup influencé le design russe et la photographie par ses travaux.

Biographie

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Son père, Mikhaïl Mikhaïlovitch est accessoiriste et décorateur au théâtre le Club russe, et sa mère, Olga Evdokimovna (née, Paltoussova), blanchisseuse. À la mort de son père, en 1901, sa famille s'installe à Kazan[1].

Inscrit à l'école paroissiale, il poursuit des études de prothésiste dentaire jusqu'en 1909. Entre 1910 et 1914, il est élève de Nicolaï Fechin et Georgi Medvedev[2] à l’École d’art de Kazan (en), où il rencontre sa future femme, Varvara Stepanova. Il expose ses premières œuvres en 1913[1].

À la fin de ses études, il s'installe à Moscou où il s'inscrit à l'École d’arts appliqués Stroganoff[3], qu’il quitte rapidement. Il travaille seul et réalise en 1915 ses premières compositions géométriques en noir et blanc, dessinées au compas et à la règle. Par l'intermédiaire de l'architecte Viktor Vesnine, il rencontre Tatline et expose ses œuvres dans l'exposition collective « Magasin » en 1916, aux côtés, notamment, des peintres Lioubov Popova, Alexandra Exter et Ivan Klioune. Il poursuit ses recherches autour de la peinture abstraite et se rapproche des peintres les plus novateurs de l'époque.

Démobilisé en 1917, il dessine pour le Café pittoresque des projets de lampes, l'occasion pour lui d'appliquer ses recherches à des objets du quotidien. Il commence à créer des constructions spatiales et des projets d'architecture (kiosque à journaux, édifices, etc.)[1].

À partir de cette époque, où il fonde avec d'autres le Syndicat des artistes peintres dans la fédération la plus avant-gardiste, dite « de gauche », il fera partie de nombreux instituts officiels et enseignera, comme la plupart des artistes d'avant-garde russe, dans les nouvelles d'écoles d'art créées à la Révolution (Proletkoult, Vkhoutemas), jusqu'à leur suppression par le pouvoir politique, inquiet des innovations de l'enseignement en 1930.

Il présente en 1919 ses toiles Noir sur noir pour répondre à la série des Blanc sur blanc de Malevitch. Il commence à réaliser des collages puis des photo-montages.

En 1921, il participe à plusieurs expositions. Lors de l'une d'elles, intitulée « 5x5=25 », il présente un triptyque de toiles monochromes comportant chacune une couleur primaire : Couleur rouge pure, Couleur jaune pure, Couleur bleue pure. À la suite de cette manifestation, il signe le manifeste productiviste dans lequel il s'engage à abandonner la peinture de chevalet au profit de la production d'objets usuels. En mars de la même année, le constructivisme naît formellement comme nouveau courant artistique, pour « faire des expériences concrètes dans la vie réelle », avec la création du Groupe des constructivistes au sein de l'Inkhouk (Institut de culture artistique), association particulière d'artistes, de critiques et de théoriciens.

Dès 1922, il réalise de nombreuses affiches politiques, affiches de films, affiches et objets publicitaires influencés par le constructivisme. Pour lui, il y a une « absolue nécessité à lier toute création à la production et à l'organisation même de la vie ».

En 1923, il commence à collaborer avec de nombreuses maisons d'édition pour des travaux de mise en page ; il réalise aussi les couvertures de la revue futuriste et constructiviste LEF, jusqu'en 1925 puis, plus tard, celles de Novy LEF, dirigées par Vladimir Maïakovski. C'est d'ailleurs l'année où commence sa collaboration avec le poète, pour lequel il illustrera son recueil Pro Eto, l'une de ses œuvres les plus connues.

À partir de 1924, il se consacre à la photographie où il poursuit ses expériences picturales, notamment en « découvrant de nouveaux points de vue et de nouveaux angles de cadrage » (communication parue dans la revue Novy LEF, en 1927). Il fait également de nombreux portraits.

En 1925, il monte le pavillon soviétique à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris et présente son projet de Club ouvrier. Il travaille ensuite pour le cinéma et le théâtre en dessinant des meubles, des décors et des costumes.

En 1933, Rodtchenko est chargé d'aller photographier la construction du canal de la mer Blanche à la Baltique, pour le magazine SSSR na Stroïké (« l’URSS en construction ») et l'album Belomorstroï. De 1934 à 1939, Rodtchenko et Varvara Stepanova, son épouse, réalisent des albums photographiques tels que, en 1936, Le Cinéma en URSS illustré de photos et de photomontages , La Flotte aérienne soviétique, les Dix Ans de l'Ouzbékistan.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il quitte Moscou avec sa femme quelques années pour se réfugier dans la région de Perm, en compagnie d'autres artistes. Il travaille à des affiches sur le thème de la grande guerre patriotique.

Après guerre, Rodtchenko continue à publier des albums à la gloire de l'Union soviétique avec sa femme puis sa fille. Il expérimenta la photographie en couleurs. Il meurt le , à Moscou, où il est enterré au nouveau cimetière Donskoï.

Sa collection privée est exposée au musée Pouchkine de Moscou.

Bibliographie

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  • Alexandre Lavrentiev, Ekaterina Lavrentieva, Rodtchenko. Musée Pouchkine, Colmar, Musée Unterlinden, 2017.
  • Alexandre Lavrentiev, Varvara Rodtchenko, Olga Sviblova, Rodtchenko photographe, la révolution dans l'œil, Marseille, Editions Parenthèses, 2007
  • Alexandre Lavrentiev, Rodtchenko. Photographies 1924-1954, Gründ, Paris, 1995 (ISBN 2-7000-2322-6).
  • Alexandre Rodtchenko. Écrits complets sur l'art, l'architecture et la révolution, Philippe Sers éditeur, Paris, 1988 (ISBN 2-904057-21-8).
  • German Karginov, Rodtchenko, Éditions du Chêne. 1977
  • Selim Romanovitch Khan-Magomedov, Alexandre Rodtchenko. Œuvre Complet, Philippe Sers éditeur, Paris, 1987 (ISBN 2-904057-19-6).
  • Nikolaï Taraboukine, Le dernier tableau, Champ libre, 1972.
  • (en + de) Rodchenko. Spatial Constructions, Hatje Gantz, Galerie Gmurzynska, 2002 (ISBN 3-7757-1178-3).
  • (ru + en + de) Vladimir Maïakovski, IT (Pro Eto), Ars Nicolai, Berlin, 1994 (ISBN 3-89479-041-5) (fac-similé de l'ouvrage de Maïakovski et des photomontages de Rodtchenko).
  • Rodtchenko. Collection Musée Pouchkine, Alexandre Lavrentiev, Édition ABC design, 2017, (ISBN 9782902068432)

Œuvres

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  • 1936 : Photos et photomontages avec Varvara Stepanova son épouse, de l'ouvrage collectif traduit en français : Le Cinéma en URSS.

Expositions

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puis -  : Kunsthalle, Düsseldorf[5] ; - , Moderna Museet, Stockholm.
  • -  : Alexander Rodtschenko : Das Neue Moskau. Fotografien aus der Sammlung L. und G. Tatunz, Sprengel Museum, Hanovre
puis août - , Seattle Art Museum (SAM), Seattle.

Notes et références

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  1. a b et c Lavrentiev, Alexander., Rodtchenko photographe : la révolution dans l'oeil, Éditions Parenthèses, (ISBN 978-2-86364-181-1 et 2-86364-181-6, OCLC 488534519, lire en ligne)
  2. (en) Evgueny Kovtun, Russian Avant-Garde, Parkstone International, , 245 p. (ISBN 978-1-78310-381-2, lire en ligne)
  3. (en) « Alexander Rodchenko », sur James Butterwick (consulté le )
  4. (en) « Aleksandr Rodchenko », sur Museum of Modern Art.
  5. Michel Guerrin, « Rodtchenko, le chantre d'un art neuf laminé par le stalinisme », Le Monde,‎ (lire en ligne).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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