Afroboletus luteolus

Afroboletus luteolus est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Boletaceae. Elle est commune des forêts claires d'Afrique tropicale et pousse au pied des arbres du genre Uapaca durant la saison humide. Comme les bolets, c'est un champignon à tubes. On la reconnaît aux flocons clairs à pointe noire qui recouvrent son chapeau et son voile et lui donnent une apparence écailleuse. Elle est reconnue comme comestible dans plusieurs pays d'Afrique australe.

Taxinomie et dénominations modifier

 
Un jeune spécimen.

L'espèce est décrite pour la première fois en 1964 par le mycologue belge Paul Heinemann sous le nom de Strobilomyces luteolus[1]. Elle est transférée dans le genre Afroboletus à sa création en 1981[2]. Le champignon est appelé Kyula boya en luba du Katanga (République démocratique du Congo)[3].

Description modifier

Le chapeau est peu charnu, hémisphérique, devenant convexe et spongieux avec l'âge. Il mesure entre 4 et 5 cm de diamètre et sa surface est d'abord brun-noir, puis jaunâtre et ornée de flocons polygonaux saillants jaunes-blanchâtres qui noircissent au sommet. Les tubes sont adnés ; ils sont blanchâtres chez les jeunes spécimens, puis deviennent gris et finalement noirs à la coupe. Le stipe est élancé, parfois légèrement courbé, entièrement réticulé de noir (à la base) et de jaunâtre (au sommet) sur fond gris-brunâtre. Il est muni d'un anneau délicat, de couleur jaune clair, et couvert des mêmes flocons que le chapeau. La chair est spongieuse et blanche dans le chapeau, ferme et brunâtre dans le pied. Elle devient rapidement brun rougeâtre à maturité ou à la coupe. Sa saveur est douce et son odeur fongique. La sporée est brun-noir[4].

Écologie et distribution modifier

 
Uapaca kirkiana (en) (ici au Mozambique) est l'un des arbres au pied duquel on peut rencontrer le champignon[3].

Afroboletus luteolus est un champignon exclusivement africain, qui a été signalé au Bénin et au Togo, ainsi qu'au Burundi, en République démocratique du Congo, au Malawi, en Tanzanie et en Zambie[4].

C'est une espèce ectomycorrhizienne, souvent associée aux plantes du genre Uapaca, qui pousse dans la forêt claire et le miombo d'Afrique tropicale. Elle fructifie durant toute la saison pluvieuse et abonde en décembre et janvier[3].

Comestibilité modifier

 
Vue en coupe.

Afroboletus luteolus est un champignon comestible, dont la consommation est attestée au Burundi[5], au Malawi[5], au Mozambique[5], en Tanzanie[3], ainsi qu'à Madagascar[6]. En Zambie, l'espèce est considérée à tort (?) comme toxique[3].

Notes et références modifier

  1. Paul Heinemann, « Boletineae du Katanga », Bulletin du Jardin botanique de l'État a Bruxelles, vol. 34, no 4,‎ , p. 475 (DOI 10.2307/3667162, lire en ligne, consulté le ).
  2. (en) David Norman Pegler et Thomas W. K. Young, « A natural arrangement of the Boletales, with reference to spore morphology », Transactions of the British Mycological Society, vol. 76, no 1,‎ , p. 103–146 (DOI 10.1016/S0007-1536(81)80013-7, lire en ligne, consulté le ).
  3. a b c d et e André De Kesel, Bill Kasongo et Jérôme Degreef, Champignons comestibles du Haut-Katanga (R. D. Congo), Institut royal des sciences naturelles, coll. « Abc Taxa » (no 17), , 290 p. (ISBN 978-90-821798-3-5, OCLC 1050737856, lire en ligne), p. 42-43.
  4. a et b Jérôme Degreef et André De Kesel, « Afroboletus luteolus (Heinem.) Pegler & Young », sur The Edible Fungi of Tropical Africa annotated database, (consulté le ).
  5. a b et c Eric Boa, Champignons comestibles sauvages : vue d'ensemble sur leurs utilisations et leur importance pour les populations, t. 17, Rome, Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, coll. « Produits forestiers non ligneux », , 157 p. (ISBN 92-5-205157-0 et 978-92-5-205157-2, OCLC 181335189, lire en ligne), « Les rapports nationaux sur les champignons sauvages utiles (utilisations comestibles, médicinales et autres) », p. 113-140.
  6. (en) Miriam de Roman, chap. 12 « The Contribution of Wild Fungi to Diet, Income and Health : A world Review », dans Mahendra Rai et George Kövics, Progress in Mycology, Jodhpur, Scientific Publishers, , 449 p. (ISBN 9387869849, lire en ligne), p. 329.

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :