Abbaye de Still River

Abbaye de Still River
Image illustrative de l’article Abbaye de Still River
La chapelle dédiée à Ste Thérèse de Lisieux
Présentation
Nom local St. Benedict Abbey
Culte Catholicisme
Type Abbaye
Rattachement Ordre de Saint-Benoît
Début de la construction 1941
Site web http://www.abbey.org/
Géographie
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau du Massachusetts Massachusetts
Comté Comté de Worcester
Ville Still River
Coordonnées 42° 29′ 12″ nord, 71° 37′ 16″ ouest
Géolocalisation sur la carte : États-Unis
(Voir situation sur carte : États-Unis)
Abbaye de Still River

L'abbaye Saint-Benoît de Still River est une abbaye bénédictine située aux États-Unis dans le comté de Worcester (Massachusetts). Elle appartient à la congrégation helvéto-américaine au sein de la confédération bénédictine et comprend dix-huit moines.

Histoire modifier

L'histoire de cette communauté de l'Ordre de Saint-Benoît commence en 1941, lorsque Catherine Goddard Clarke[1], Avery Dulles, étudiant en droit à Harvard récemment converti au catholicisme[2], et un enseignant, Christopher Huntington[3] fondent un centre culturel pour étudiants dans une ancienne boutique à côté de l'église Saint-Paul de Cambridge. Le Père Leonard Feeney, jésuite, en devient quelques mois plus tard le chapelain, avec la permission de l'archevêque de Boston, Mgr Richard Cushing. Il se consacre au centre à partir de . Les étudiants, qui ne sont pas forcément catholiques, viennent s'y former.

Le centre continue à attirer des étudiants[4], parmi lesquels le futur abbé Gabriel de Still River, surtout dans les années immédiates de l'après-guerre. Cependant le corps professoral, selon l'atmosphère de l'époque et surtout la tradition piétiste de Harvard encore vive, se méfie de cette fondation catholique. Pendant cette période de la Guerre froide et de l'« Église du Silence » derrière le rideau de fer, le centre exprime l'idée que « la vérité catholique n'est pas une histoire triste, à propos de laquelle nous devrions nous excuser. »[5]

Très hostile à l'enseignement du cardinal Newman (1801-1890) et de Ronald Knox (1888-1957), le chapelain du centre, le P. Feeney, émet à leur égard des critiques d'une grande virulence, ce qui choque par exemple l'écrivain catholique Evelyn Waugh. Celui-ci apprend d'ailleurs que Feeney est en délicatesse avec sa hiérarchie[6].

Finalement le Père Feenney est démis de ses fonctions en 1953 pour son interprétation radicale de « Hors de l'Église, point de salut » et se voit excommunié. Il se réconcilie avec l'Église près de vingt ans plus tard, en 1972.

Le centre doit fermer à la suite de l'excommunication de Leonard Feeney, mais ses activités continuent dans d'autres locaux, avec la congrégation, aujourd'hui considérée comme en marge de l'Église, les Serviteurs et Servantes du Cœur Immaculé de Marie.

En 1975 une "Pieuse Union" est fondée, pleinement réconciliée avec le diocèse, quelques années après la mort du P. Feeney. Elle intègre la congrégation helvéto-américaine en 1981, La messe est dite habituellement en latin et en anglais et une messe est célébrée le dimanche à 9h30 selon la forme tridentine.

Notes modifier

  1. Elle aidera ensuite à la fondation des Servantes du Cœur Immaculé de Marie.
  2. Fils de John Foster Dulles, et futur jésuite et cardinal.
  3. Futur prêtre du diocèse de New York.
  4. Dont un petit-fils de J.P. Morgan.
  5. Dr Fakhri Maluf, futur bénédictin à l'abbaye, in exposé publié dans le magazine du centre From the Housetops, 1947.
  6. « I went one morning by appointment & found him surrounded by a court of bemused youths of both sexes & he stark, raving mad. All his converts have chucked their Harvard careers & go to him only for all instruction. He fell into a rambling denunciation of all secular learning which gradually became more & more violent. He shouted that Newman had done irreparable damage to the Church then started on Ronnie Knox's Mass in Slow Motion saying 'To think that any innocent girl of 12 could have this blasphemous & obscene book put into her hands' as though it were Lady Chatterley's Lover. I asked if he had read it. 'I don't have to eat a rotten egg to know it stinks.' Then I got rather angry and rebuked him in strong words. His court sat absolutely aghast at hearing their holy man addressed like this. And in unbroken silence I walked out of the house. I talked to some Jesuits later & they said that he is disobeying the plain orders of his provincial by staying there. It seemed to me he needed an exorcist more than an alienist. A case of demoniac possession & jolly frightening. »

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