Abbaye de la Merci-Dieu

abbaye située dans la Vienne, en France
Abbaye de la Merci-Dieu
image de l'abbaye
Vue générale de l'édifice
Diocèse Archidiocèse de Poitiers
Numéro d'ordre (selon Janauschek) CCCXXVII (327)[1]
Fondation 1151
Dissolution 1791
Abbaye-mère Abbaye de Chaalis
Lignée de Abbaye de Pontigny
Congrégation Ordre cistercien
Coordonnées 46° 46′ 03″ N, 0° 50′ 19″ E[2]
Pays Drapeau de la France France
Province Poitou
Département Vienne
Commune La Roche-Posay
Géolocalisation sur la carte : Vienne
(Voir situation sur carte : Vienne)
Abbaye de la Merci-Dieu
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Abbaye de la Merci-Dieu
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de la Merci-Dieu

La Merci-Dieu est une ancienne abbaye cistercienne du Moyen Âge bâtie à La Roche-Posay dans la Vienne. Il ne reste aujourd'hui que quelques vestiges non visitables.

L'histoire modifier

La création de cette abbaye date de l'année 1151, quand un groupe de douze moines cisterciens vint de l'abbaye de Chaalis défricher cette région alors très boisée, encouragés par un don d'Eschivard Ier, baron de Preuilly en 1151[3] (actuellement dénommé Preuilly-sur-Claise). Ce défrichement n'avait qu'un but de subsistance et absolument pas un aspect systématique : les granges sont peu nombreuses, peu disséminées (dans un rayon de dix à quinze kilomètres)[4] ; mais les terres offertes par de nombreux donateurs jusqu'à la fin du XIIIe siècle[5] s'étendaient au nord jusqu'à l'Île-Bouchard.

L'un de ses abbés commendataires au XVIIe siècle, le chanoine Jean Bourgeois, docteur de Sorbonne, vint résider sur place, y vécut en parfaite entente avec la communauté acquise à la réforme de l’Étroite Observance, et y mourut en 1687. C'est l'une des grandes figures du jansénisme[6].

La Merci-Dieu est l'abbaye cistercienne poitevine au sujet de laquelle le dépôt d'archives départementales conserve le plus grand nombre de documents : 16 liasses rien que pour le fonds qui lui est propre[7], en plus des documents classés dans d'autres séries[8].

Elle fut rachetée aux alentours de la Révolution française, quelque temps après qu'une grande partie des bâtiments furent détruits pour récupérer les pierres, et que les derniers moines disparurent… Elle fut ensuite transformée en pavillon de chasse, puis en exploitation agricole.

Architecture et description modifier

L'église abbatiale, dont on a retrouvé le plan en , a complètement disparu[9].

Ce que l'on peut encore admirer depuis la route, sans toutefois pouvoir entrer (il s'agit d'une propriété privée), sont le porche d'entrée, le moulin de l'abbaye, et une partie de la salle de réception des hôtes : l’hôtellerie. Deux églises des alentours ont hérité de pièces du mobilier : dans l'église Saint-Léger de Vicq-sur-Gartempe se voient, datés du XVIIe siècle, un retable en bois doré et une statue de saint Roch ; et dans l'église Notre-Dame de la Roche-Posay ont été installés, dans les chapelles latérales, deux autels avec leur retables en pierre sculptée en haut-relief représentant, l'un, la Nativité du Christ, l'autre, le Martyre de saint Laurent[10].

Filiation et dépendances modifier

La merci-Dieu est fille de l'abbaye de Chaalis. les granges sont regroupées dans un rayon de dix à quinze kilomètres)[4] ; mais les terres offertes par de nombreux donateurs jusqu'à la fin du XIIIe siècle[5] s'étendaient au nord jusqu'à l'Île-Bouchard.

Liste des abbés modifier

Notes et références modifier

  1. (la) Leopold Janauschek, Originum Cisterciensium : in quo, praemissis congregationum domiciliis adjectisque tabulis chronologico-genealogicis, veterum abbatiarum a monachis habitatarum fundationes ad fidem antiquissimorum fontium primus descripsit, t. I, Vienne, , 491 p. (lire en ligne), p. 222.
  2. « Merci-Dieu, La »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur cistercensi.info, Ordre cistercien (consulté le ).
  3. Charles Claude Lalanne 1859, « Châtellenie de la Roche-Pozay », p. 520.
  4. a et b Bernadette Barrière 1998, « La constitution et le fonctionnement des patrimoines », p. 648.
  5. a et b Etienne Clouzot, Cartulaire de l'abbaye Notre-Dame de la Merci-Dieu autrement dite de Bécheron au diocèse de Poitiers, t. 34, Poitiers, Archives historiques du Poitou, , 454 p..
  6. Claude GARDA, « De Port-Royal à la Merci-Dieu : lettres et testament de Jean Bourgeois », Cîteaux Commentarii cistercienses, no 43,‎ , p. 259-317.
  7. Louis REDET, « "Rapport sur le classement des titres de l'abbaye de la Merci-Dieu" », Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest, 1re série, t. 2,‎ , p. 149-157
  8. Pierre de MONSABERT, « Fonds monastique aux Archives de la Vienne : Abbaye de la Merci-Dieu », Revue Mabillon, t. 7,‎ , p. 331-337
  9. Francis SALET, « L'église cistercienne de la Merci-Dieu », Bulletin monumental, tome 111, no 3,‎ , p. 273-274
  10. Le patrimoine des communes de la Vienne, Paris, Flohic éditions, , t. 2, p. 736 et 741

Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  •   [Bernadette Barrière 1998] Bernadette Barrière, Moines en Limousin : L'aventure cistercienne, Limoges, Presses universitaires de Limoges, , 723 p. (ISBN 9782842871031, lire en ligne), p. 648.
  • [Nicole Bouter 1994] Nicole Bouter et Centre européen de recherches sur les congrégations et ordres religieux, Les Religieuses dans le cloître et dans le monde des origines à nos jours : Actes du deuxième colloque international du C.E.R.C.O.R., Poitiers, 2-2 octobre 1988, Saint-Étienne, Université de Saint-Étienne, , 958 p. (ISBN 9782862720432, lire en ligne), p. 139.
  • [Charles Claude Lalanne] Charles Claude Lalanne, Histoire de Châtelleraud et du Châtelleraudais, Limoges, Presses universitaires de Limoges, , 614 p. (lire en ligne), p. 520.