État libre d'Orange

ancien État et province sud-africaine (1910-1994)

État libre d'Orange
(af) Oranje-Vrystaat
(nl) Oranje Vrijstaat
(en) Orange Free State

1854–1902
1910–1995

Drapeau Blason
Hymne Vrystaatse Volkslied
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation de l'État libre d'Orange (en orange) dans l'Afrique du Sud actuelle.
Informations générales
Statut République boer (1854-1902)
Province sud-africaine (1910-1995)
Capitale Bloemfontein
Langue(s) néerlandais, afrikaans
Monnaie Livre de l'État libre d'Orange
Démographie
Population (1875) 100 000
Densité (1875) 0,6 hab./km2
Superficie
Superficie 181 299 km2
Histoire et événements
16 décembre 1838 Bataille de Blood River
17 février 1854 Fondation de la République
11 octobre 1899 Début de la seconde Guerre des Boers
6 octobre 1900 Annexion britannique
31 mai 1902 Traité de Vereeniging
31 mai 1910 Intégration dans l'Union de l'Afrique du Sud
1995 Province de l'État Libre

Entités suivantes :

L'État libre d'Orange (en afrikaans : Oranje-Vrystaat ; en néerlandais : Oranje Vrijstaat) est une ancienne république boer du XIXe siècle et l'une des quatre anciennes provinces d'Afrique du Sud durant la période 1910-1995.

Démographie (1875-2020) modifier

En 1875, l'État libre d'Orange a une population d'environ 100 000 habitants, majoritairement de langue sesotho. De faible densité, il a la particularité d'avoir une des plus importantes communautés blanches d'Afrique du Sud. Majoritairement de langue afrikaans, la population blanche représente en effet 46 % de la population totale en 1880.

Conséquence de la saignée de la seconde guerre des Boers, cette population blanche ne représente plus que 37 % de la population totale en 1904[1], un chiffre cependant supérieur au pourcentage de blancs au Transvaal (20,67 %) ou au Natal (8 %). En ce qui concerne les villes, les blancs représentent 52 % de la population de Ficksburg, 60 % de celle de Wepener, 60 % de celle de Ladybrand, 51,5 % de celle de Kroonstad, 46 % de celle de Bloemfontein et 36 % de celle de Winburg.

Au début du XXIe siècle, en raison notamment d'une faible natalité dans la population blanche, celle-ci ne représente plus que 10 % de la population totale, qui est de 2,5 millions d'habitants, presque tous Sothos ou Afrikaners.

La République boer de l'État libre d'Orange (1854-1902) modifier

Histoire modifier

 
La statue emblématique de la ville de Kroonstad représentant le voortrekker Sarel Cilliers prêtant serment à Dieu avant la bataille de Blood River.

L'État libre d'Orange est fondé au milieu du XIXe siècle par des Boers (colons néerlandais originaires des Provinces-Unies (1581-1795), puis du royaume des Pays-Bas (depuis 1815) partis de la colonie du Cap lors du grand Trek, à partir de 1835.

Les Boers avaient créé deux républiques indépendantes. La première, le Transvaal, avait été reconnue par les Britanniques en 1852 par le traité de Sand River. La seconde, l'État libre d'Orange, était à son tour reconnue en 1854 par la convention de Bloemfontein, avec Bloemfontein comme capitale du nouvel État, à la suite du refus britannique de maintenir son autorité juridique et politique sur les territoires constitués depuis 1847 en souveraineté de la rivière Orange.

Le nom d'« Orange » vient du nom fleuve Orange, lui-même nommé (au XVIIIe siècle) en hommage à la maison d'Orange-Nassau, illustrée notamment par le prince d'Orange[2] Guillaume le Taciturne (1533-1584), fondateur des Provinces-Unies, puis par ses descendants, stathouder de la république des Provinces-Unies jusqu'en 1702 (la maison d'Orange-Nassau est aujourd'hui la maison royale des Pays-Bas).

À sa fondation, l'État libre d'Orange comptait près de 13 000 habitants d'origine boers. État assez homogène, ses habitants s'organisèrent rapidement pour donner une constitution à leur république. Selon celle-ci, le droit de vote était reconnu à tous les habitants blancs de sexe masculin âgés au minimum de 18 ans. Ces derniers élisaient un conseil du peuple et un président.

À la différence du Transvaal, l'État libre d'Orange entretenait des rapports privilégiés avec la colonie du Cap.

Engagée au côté du Transvaal contre les Britanniques durant la seconde guerre des Boers (1899-1902), elle est annexée par les Britanniques dès 1900, après la prise de Bloemfontein. Cette annexion n'est acceptée formellement par les autorités boers qu'à la suite du traité de Vereeniging.

Liste des présidents modifier

 
Francis William Reitz (1844-1934), président de l'État libre d'Orange de 1889 à 1895.

La colonie britannique de la rivière Orange (1902-1910) modifier

 
Lizzie van Zyl, enfant boer internée et morte dans le camp de concentration de Bloemfontein

Le , Bloemfontein tombait aux mains des Britanniques et le 6 octobre suivant, l'État libre d'Orange était officiellement annexé à la couronne britannique sous le nom de colonie de la rivière Orange (Orange River Colony).

Le , Alfred Milner devenait le gouverneur de la nouvelle colonie. À cette époque, c'est à Bloemfontein qu'est situé l'un des plus grands camps de concentration du pays où sont internés plusieurs milliers de civils, femmes et enfants boers. L'infirmière et militante progressiste britannique, Emily Hobhouse, choquée par les conditions de vie de ces derniers, notamment par leur état physique, l'insalubrité et par les ravages causés par les bronchites, pneumonies, dysenteries et typhoïde, mènera une campagne active à son retour en Angleterre pour faire cesser les conditions effroyables dans lesquels vivaient les prisonniers des camps.

En 1902, la guerre des Boers prenait fin et l'État libre d'Orange devenait une colonie britannique.

En 1904, les revendications boers pour obtenir un véritable gouvernement autonome conformément au traité de Vereeniging montaient au sein de la population. Un nouveau parti politique pour promouvoir cette idée fut formé sous le nom de « Oranje Unie party ».

En 1905, lord Selborne devint le nouveau gouverneur et se montra plus ouverts aux revendications boers.

Le , la colonie de la rivière Orange obtenait son premier gouvernement avec l'élection au poste de premier ministre d'Abraham Fischer.

La province sud-africaine de l'État libre d'Orange (1910-1994) modifier

Histoire modifier

En 1910, lors de la formation du dominion, la colonie de l'Orange devient une des quatre provinces d'Afrique du Sud. Bloemfontein obtient alors le statut de capitale judiciaire du pays[pas clair].

La province n'a plus de gouvernement autonome, mais seulement un administrateur nommé par le gouvernement central. Jusqu'en 1994, cette province est un fief du nationalisme et du conservatisme[réf. nécessaire].

Résultats des élections au conseil provincial (1935-1981) modifier

Élection parti national parti uni Total (sièges)
1935 6 19 25
1943 21 4 25[3]
1949 24 1 25[4]
1954 25 - 25[5]
1959 25 - 25[6]
1965 25 - 25[6]
1970 25 - 25[7]
1974 28 - 28[8]
1977 28 - 28[9]
1981 28 - 28[10]

L'État libre (depuis 1995) modifier

 
Drapeau OVS de 1854 à 1904
 
Drapeau de la colonie de la rivière Orange

Le découpage administratif de 1994 laisse la province la province d'Orange intacte. En 1995, le nom officiel de la province est abrégé en « État libre » (Free State).

En 2001, sa capitale, Bloemfontein, est intégrée dans la municipalité de Mangaung.

Aux premières élections multiraciales, l'ANC obtient une large victoire. Elle reste aujourd'hui dominée politiquement par l'ANC, que ce soit pour les élections locales, provinciales ou nationales.

Drapeau modifier

Le drapeau de l'État libre d'Orange, officiellement utilisé de 1854 à 1902, est inspiré du drapeau néerlandais.

En 1902, lorsque l'État libre d'Orange devient la colonie (britannique) de la rivière Orange, le drapeau de 1854 est remplacé par un drapeau britannique, jusqu'à la formation de l'union Sud-Africaine en 1910.

De 1927 à 1994, le drapeau de l'État libre est inséré au centre du drapeau sud-africain.

Notes et références modifier

  1. 1911 encyclopedia.com
  2. La principauté d'Orange concerne la ville française d'Orange (et ses alentours), qui jusqu'en 1713 faisait partie du Saint-Empire romain germanique.
  3. Keesing's Contemporary Archives 1943-1946, p. 6154
  4. Keesing's Contemporary Archives 1948-1950, p. 9964
  5. Keesing's Contemporary Archives 1952-1954, p. 13794
  6. a et b Keesing's Contemporary Archives 1965-1966, p. 20702
  7. Keesing's Contemporary Archives 1969-1970, p. 24341
  8. Keesing's Contemporary Archives 1974, p. 26541
  9. Keesing's Contemporary Archives 1978, p. 28813
  10. Keesing's Contemporary Archives 1981, p. 30973

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