Érythrite

minéral

Érythrite
Catégorie VIII : phosphates, arséniates, vanadates[1]
Image illustrative de l’article Érythrite
Érythrite Bou Azzer Maroc (5.5x4.5 cm ; XX 1.7 cm)
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique Co3(AsO4)2·8H2O
Identification
Masse formulaire 598,76 uma
Couleur rouge-violet, mauve, rose pâle, incolore
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais centré I
Classe cristalline et groupe d'espace prismatique -
I2/m
Macle possible
Clivage parfait sur {010}, pauvre sur {100}{102}
Cassure sectile
Habitus Prismatique, aciculaire, aplati. Les cristaux sont rares et le plus souvent aciculaires, striés.
Échelle de Mohs 1,5 - 2,5
Trait rouge rosâtre
Éclat nacré
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,626-1,629
β=1,662-1,663
γ=1,699-1,701
Biréfringence Δ=0,073 ; biaxe positif
Fluorescence ultraviolet Luminescent, fluorescent légère
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,06 - 3,18, moyenne 3,12
Solubilité dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L'érythrite est une espèce minérale composée d'arséniate hydraté de cobalt de formule Co3(AsO4)2·8H2O. Elle forme une série continue avec l'annabergite et une autre avec l'hörnesite. Elle fait partie du groupe de la vivianite (annabergite, érythrite, köttigite, vivianite). Elle peut contenir des traces de : Ni;Mg;Zn;Ca;Fe.

Les cristaux d'érythrite ont de tout temps été très recherchés comme le fait remarquer Jean-Baptiste Romé de L'Isle en 1767 : «  Fleurs de Cobalt striées comme l'amiante, dans une matrice de quartz blanc cristallisé, avec fleurs de Cobalt superficielles, d'Annaberg. Les fleurs striées sont très-rares dans le pays même, où on les paye au poids de l'or. »[2]

Historique de la description et appellations modifier

Inventeur et étymologie modifier

Décrite par François Sulpice Beudant en 1832, à partir des échantillons des mines de Chalanches, d'Allemont, en Isère (France)[3]. Du grec "erythros" = rouge, en allusion à sa couleur[4].

Topotype modifier

La révision de cette espèce a amené l’IMA à déplacer le topotype à Bou Azzer, Anti-Atlas, Maroc où les échantillons sont plus nombreux.

Synonymie modifier

Il existe pour ce minéral de nombreux synonymes[5] :

Caractéristiques physico-chimiques modifier

Variétés et mélanges modifier

  • cobalt-cabrérite : variété de formule 2[(Co,Mg) 3)(AsO4) 2].8H2O.

Cristallochimie modifier

Le groupe de la vivianite modifier

Les minéraux du groupe de la vivianite ont des structures très similaires. Le groupe est nommé d'après l’espèce la plus commune : la vivianite. Ce sont en général des minéraux très colorés. La formule générale pour le groupe est X3 (AO4) 2-8 (H2O), où X peut être un ion bivalent (+2) métallique tel que le cobalt, le nickel, le zinc, le fer, le magnésium ou le manganèse ; A peut être soit le phosphore soit l'arsenic. La structure est composée de couches de la molécule AO4 tétraédrique liées à la molécule X (O, H2O)6 octaédrique. La liaison entre les couches est faible et produit des clivages micacés.

Cristallographie modifier

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 10.2, b = 13.37, c = 4.74, Z = 2 ; beta = 105.016° V = 624.34
  • Densité calculée = 3,18

Gîtes et gisements modifier

Gîtologie et minéraux associés modifier

Gîtologie
L'érythrite est un produit d'altération des minerais cobaltifères (skuttérudite et autres).
Minéraux associés
adamite, annabergite, beta-rosélite, cobaltite, malachite, morénosite, pharmacosidérite, retgersite, scorodite, skuttérudite, symplésite[11].

Gisements producteurs de spécimens remarquables modifier

  • Allemagne
Clara Mine, Vallée de Rankach, Oberwolfach, Wolfach, Forêt Noire, Baden-Württemberg[12]
  • Australie
Mt Cobalt Mine, Selwyn District, Mt Isa - Cloncurry area, Queensland[13] (habitus aciculaire)
  • France
Mine des Chalanches, Allemont, Isère, Rhône-Alpes, France (topotype initial)
Triembach-au-Val, Val de Villé, Bas-Rhin, Alsace[14]
  • Maroc
District de Bou Azzer, Taznakht, province de Ouarzazate (topotype actuel).

Galerie modifier

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Notes et références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Catalogue systématique et raisonné des curiosités de la nature Par Pedro Francisco Dávila, Jean Baptiste Louis de Romé de L'Isle 1767 p. 358
  3. Beudant, F.S. (1832), Trailé élémentaire de Minéralogie, second edition, 2 volumes: 2: 596
  4. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie, sur le site jacksand.blogvie.com
  5. « Index alphabétique de nomenclature minéralogique » BRGM
  6. Traité de minéralogie. (Conseil des mines). Tome 4 p. 232 1822
  7. (Robert Jameson Mineralogy according to the natural history system 1837 p. 156
  8. Frédéric Georges Cuvier - Dictionnaire des sciences naturelles, 1824 p. 2
  9. A system of mineralogy, Volume 3 Par Robert Jameson 1816 p. 510
  10. Huot, J.J. (1841) Manuel de Minéralogie. 2 volumes, Paris: 1: 313
  11. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Arsenates, Phosphates, Vanadates, vol. IV, Mineral Data Publishing,
  12. - J. Gröbner und U. Kolitsch (1999): Mineralien- und Literaturliste der Grube Clara bei Oberwolfach. Erzgräber 13 (1), 1-13.
  13. Rocks & Minerals 82:402-407
  14. Fluck, P. & Stein, S. (1992): Espèces minérales des principaux districts miniers du massif vosgien. - Pierres et Terre 35 (December 1992), 120 pp.