Équipe de Belgique de football en 1958

saison 1958 de l'équipe de Belgique de football
Équipe de Belgique
1958

Généralités
Entraîneur Géza Toldi
Constant Vanden Stock
Résultats
Matchs amicaux 6 matchs
1 victoire, 4 défaites, 1 nul
Meilleur buteur Rik Coppens (2)
André Piters (2)

Maillots

Domicile

Extérieur

Chronologie

L'équipe de Belgique de football n'enregistre qu'une seule victoire en six rencontres en 1958, reflet du malaise et du creux dans lequel se trouvent alors les Diables Rouges.

Résumé de la saison modifier

 
Affiche de l'Expo 58, œuvre de Willy Bosschem reprenant le logotype de Lucien De Roeck.

L'année démarre au Heysel par l'accueil des Allemands, champions du monde en titre, en pleine préparation et biens décidés à défendre leurs lauriers en Suède. Si les Belges débutèrent méritoirement la partie et prirent l'initiative, leurs tentatives restèrent lettre morte et lorsqu'à la demi-heure, Paul Van Den Berg, blessé, dû céder sa place à Martin Lippens, la tendance s'inversa et la Mannschaft prit le jeu à son compte pour s'imposer (0-2)[1] en ayant toutefois galvaudé quelques opportunités et après qu'un but du Gantois Orlans fut annulé par l'arbitre britannique Leafe pour hors-jeu.

Le traditionnel derby des plats pays a lieu mi-avril au Bosuil mais « De hel van Deurne » (« l'enfer de Deurne ») sera surtout un enfer pour les Belges qui y subissent leur plus lourde défaite (2-7)[2] d'après-guerre face à leurs voisins bataves, et à domicile depuis 1911. Deux périodes d'un quart d'heure en seconde mi-temps auront suffi aux Néerlandais pour inscrire six buts, par les insaisissables Lenstra, Moulijn et Wilkes, et mettre définitivement à genoux les Diables Rouges qui louperont aussi un coup de pied de réparation stoppé par le portier orangiste, Frans de Munck.

Cette année-là se tient également l'Exposition universelle de 1958 ou Expo 58, du 17 avril au 19 octobre sur le plateau du Heysel, qui attire près de 42 millions de visiteurs et laisse un profond et marquant souvenir en Belgique. Première Exposition universelle de l’après Seconde Guerre mondiale, l'événement est profondément lié à son époque et est le prétexte d'importants bouleversements et travaux dans la ville de Bruxelles dont les boulevards sont transformés en autoroutes urbaines et l'Atomium, construit pour l’occasion, est devenu l’une des images de marque incontournables de la ville et du pays. Parmi les nombreuses manifestations et festivités organisées en marge de l'Expo 58, se déroule la finale de la Coupe des clubs champions, disputée au stade du Heysel le  : le Real Madrid s'impose (3-2), après prolongation, devant l'AC Milan.

Deux jours avant cette finale, la Belgique se déplace en Suisse et remporte une victoire flatteuse (0-2)[3] alors que les Helvètes avaient tout au long de la rencontre développé le meilleur jeu mais s'étaient heurtés à une solide défense belge et un Vanderstappen intraitable. Ceci allait être le dernier fait du magyar Géza Toldi, qui ne laissa pas un souvenir impérissable à la tête de l'équipe de Belgique.

 
Pelé en 1963.

La sixième Coupe du monde de football s'est tenue en Suède du 8 juin au et voit la naissance d'un futur prodige du ballon rond : Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé. Le jeune homme âgé alors de 17 ans a présenté ses fabuleux talents au monde en incarnant la force de l'attaque des Brésiliens, qui décrochent enfin leur premier titre, et marquant six buts - dont deux en finale contre les hôtes. La France, qui termine troisième, a pour meneur de jeu Raymond Kopa et pour buteur Just Fontaine qui, avec 13 buts, inscrit le record de buts sur une seule Coupe du monde, record toujours d'actualité. C'est aussi la seule fois où toutes les équipes du Royaume-Uni sont présentes (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord).

Au lendemain du Mondial, auquel la Belgique ne fut pas à même de participer, la Fédération décide de réagir. Du fait de l'importance grandissante des compétitions européennes interclubs, clubs et joueurs négligeaient quelque peu l'équipe nationale dont la gestion fut historiquement assurée, et compliquée, par des comités pléthoriques : le Comité exécutif avait créé une Commission technique qui elle-même avait désigné un nouveau Comité de sélection. Les résultats en dents de scie, le nombre élevé de contre-performances entrecoupées de quelques exploits et la valse qui vit pas moins de neuf entraîneurs se succéder en l'espace de huit ans à la direction des Diables Rouges n'étaient pas exclusivement la responsabilité de ces entraîneurs mais aussi et surtout la conséquence de la politique de la fédération, comme l'expliquait à l'époque Jacques Thibaut dans « Le Soir » : « L'incohérence de la politique en matière d'équipe nationale est partiellement responsable de ce fiasco. L'autorité de l'Union Belge n'a cessé de décroître au point qu'actuellement, notre organisme fédéral tolère sans réagir que plusieurs de ses affiliés affirment sur la place publique qu'ils se moquent éperdument des règlements fédéraux. Pour l'entraîneur fédéral, on tire à hue et à dia : on a employé des entraîneurs "plein temps" en estimant qu'ils n'auraient pas trop de toutes leurs journées pour assurer un bon travail de prospection dans les clubs et de coordination entre les diverses tendances. Puis, on estima que ces entraîneurs ne servaient, au fond, pas à grand-chose et qu'un "mi-temps" ferait tout aussi bien l'affaire. On passa ainsi d'une conception à l'autre selon l'humeur du moment ou l'influence d'un clan sans que personne, à l'Union Belge, ne trouve cela anormal ou ne s'inquiète des répercussions financières ou morales de ces opérations aussi diverses qu'inutiles. On ne peut donc pas dire qu'il y ait unité dans la façon de conduire l'équipe nationale et, en même temps, le football belge. La faute n'incombe pas nécessairement aux entraîneurs. Elle est imputable, en fait, à ce manque d'autorité dont nous parlions. Tant que cette autorité ne sera pas rétablie, il n'y a aucun espoir que notre football sorte des ombres où il a été précipité ». Il fut alors décidé, à l'image d'autres grandes nations footballistiques, de désigner un directeur technique et sélectionneur unique. Cette autorité retrouvée aurait pour nom Constant Vanden Stock qui allait profondément marquer l'histoire de l'équipe de Belgique de football au cours de la décennie à venir.

C'est donc sous la houlette du tout nouveau sélectionneur fédéral et d'un nouvel entraîneur, l'Autrichien Viktor Havlicek (en), que les Belges reçoivent les Pays-Bas, fin septembre, pour la deuxième fois de l'année et s'inclinent à nouveau (2-3)[4] dans une rencontre décevante, décrite par la presse batave comme une « orgie de football moyen », et au terme de laquelle aucune des deux parties n'aurait mérité la victoire et la Belgique, malgré un niveau moins mauvais que son adversaire du jour, ne fut pas rétribuée à sa juste valeur.

Un nul insipide à domicile fin octobre face à la Turquie (1-1)[5] et une défaite logique en déplacement face à la Hongrie (3-1)[6] clôturent une année en demi-teinte au niveau des résultats mais riche en remaniements profonds et durables en termes d'organisation.

Les matchs modifier

Match amical Belgique   0 - 2   Allemagne de l'Ouest Stade du Heysel
Laeken, Belgique

14:30 heure locale
  Historique des rencontres
(0 – 1) Schäfer   23e
Schmidt   60e
Spectateurs : 55 970
Arbitrage :   Reginald Leafe
Rapport

Match amical Belgique   2 - 7   Pays-Bas Bosuilstadion
Deurne, Belgique

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
Coppens   68e   87e (0 – 1) Lenstra   6e   60e
van Wissen (nl)   50e
Moulijn   55e
Wilkes   81e   85e
Notermans (nl)   89e
Spectateurs : 57 167
Arbitrage :   Jack Mowat
Rapport

Match amical Suisse   0 - 2   Belgique Stade du Hardturm
Zurich, Suisse

16:00 heure locale
  Historique des rencontres
(0 – 1) Stockman   35e
Paeschen   70e
Spectateurs : 30 028
Arbitrage :   Juan Gardeazábal
Rapport

Match amical Belgique   2 - 3   Pays-Bas Bosuilstadion
Deurne, Belgique

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
Hanon   20e
Piters   53e
(1 – 1) van der Hart   38e
van der Linden (nl)   59e
Kruiver   84e
Spectateurs : 57 167
Arbitrage :   István Zsolt
Rapport

Match amical Belgique   1 - 1   Turquie Stade du Heysel
Laeken, Belgique

15:00 heure locale
  Historique des rencontres
Piters   53e (0 – 0) Oktay   78e Spectateurs : 28 703
Arbitrage :   Pierre Schwinte
Rapport

Match amical Hongrie   3 - 1   Belgique Népstadion
Budapest, Hongrie

14:00 heure locale
  Historique des rencontres
Tichy   38e   63e   70e (1 – 1) Mallants   45e Spectateurs : 60 000
Arbitrage :   Leo Lemešić
Rapport

Les joueurs modifier

Joueurs  
Amical
 
Amical
 
Amical
 
Amical
 
Amical
 
Amical
Gardiens de but
Louis Leysen   K Berchem Sport 90 90[a] r
Théo Collette   RCS Verviétois r
André Vanderstappen   Olympic Club de Charleroi r 90 90 90 90
Willy Coremans   Royal Antwerp FC r r r
Défenseurs
Henri Diricx   Union Saint-Gilloise 90 90 90 r
Alphons Van Brandt   K Lierse SK r
Gilbert Marnette   Standard de Liège 90[b],[a]
Jacques Culot   RSC Anderlechtois r
Marcel Dries   K Berchem Sport 90   r 90   90
Roland Storme   ARA La Gantoise 90[b] 90 90 90
Charles De Vogelaere   RSC Anderlechtois r 90[b],[a] r
Léon Close   Union Saint-Gilloise 90[a]
Milieux
Louis Carré   RFC Liégeois 90  [a]
Henri Thellin   Standard de Liège 90[b] 90 90 90 90
Victor Mees   Royal Antwerp FC 90 90   r r 90  
Jean Mathonet   Standard de Liège 90 90 90 90 90 90[a]
Jef Jurion   RSC Anderlechtois 90 90 90 90 r
Richard Orlans   ARA La Gantoise 90 90 r r 90 90[a]
Martin Lippens   RSC Anderlechtois   30e  90 r
Pierre Hanon   RSC Anderlechtois r 90   [b],[c]
René Vanderwilt   RSC Anderlechtois r 90[a]
André Van Herpe   ARA La Gantoise r 90[a]
Karel Mallants   Standard de Liège 90   [b],[c]
Attaquants
Jef Vliers   R Beerschot AC 90 90
Rik Coppens   R Beerschot AC 90 90    
Paul van den Berg   Union Saint-Gilloise   30e
Jacques Stockman   RSC Anderlechtois 90[b] 90   [c] 90 90
Marcel Paeschen   Standard de Liège r 90   [c] 90 r 90
Denis Houf   Standard de Liège 90 90   90 90
André Piters   Standard de Liège 90   90   90

Un « r » indique un joueur qui était parmi les remplaçants mais qui n'est pas monté au jeu.

  1. a b c d e f g h et i Dernière sélection officielle pour le joueur.
  2. a b c d e f et g Première sélection officielle pour le joueur.
  3. a b c et d Premier but officiel pour le joueur.

Sources modifier

Références modifier

  1. (nl) « Belgen verloren », sur delpher.nl, Algemeen Handelsblad, (consulté le )
  2. (nl) « Rode Duivels leden zwaarste na-oorlogse nederlaag », sur delpher.nl, De Volkskrant, (consulté le )
  3. (nl) « België in Zürich niet ongelukkig Geflatteerde overwinning van 0—2 op Zwitserland », sur delpher.nl, De Tijd : godsdienstig-staatkundig dagblad, (consulté le )
  4. (nl) « ER IS GEWONNEN, MAAR.... Sfeerloze derby der Lage Landen met matig voetbal Nederland won met 3-2 », sur delpher.nl, Nieuwsblad van het Noorden, (consulté le )
  5. (nl) « Uitslagen. VOETBAL. Interland. », sur delpher.nl, Nieuwsblad van het Noorden, (consulté le )
  6. (nl) « Voetbal in het buitenland. Hongarije klopte België », sur delpher.nl, De waarheid, (consulté le )

Bibliographie modifier

  • COLIN, François. Les Diables Rouges : 1900-2014 / François Colin ; [traduction du néerlandais : Étienne Terroir]. - Bruxelles : Racine, 2014. - 1 vol. (204p.) : ill., couv. ill en coul. ; (ISBN 978-2-87386-892-5)
  • HUBERT, Christian. Le siècle des Diables rouges / Christian Hubert. - Bruxelles : Luc Pire, 2006. - 1 vol. (152p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN 2-87415-684-1)
  • Collectif. Le Dictionnaire des Diables Rouges / Bruno Govers, Pierre Bilic, Claude Henrot, Bruno Dubois, Pierre Danvoye. - Bruxelles : Euro Images Productions, 2000. - 1 vol. (320p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN 978-9-0766-2811-0)
  • GULDEMONT, Henry. 100 ans de football en Belgique: 1895-1995, Union royale belge des sociétés de football association / Henry Guldemont, Bob Deps. - Bruxelles : Vif  éd., 1995. - 1 vol. (312 p.) : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 31 cm. (ISBN 90-5466-151-8) (rel.).
  • HUBERT, Christian. Les diables rouges (édition revue et augmentée) / Christian Hubert. - Tournai: Gamma, 1981. - 1 vol. (253p.) : ill., couv. ill en coul. (ISBN 2-7130-0494-2)