Élections législatives israéliennes de 1955

élections en Israël

Les élections législatives israéliennes ont eu lieu de manière anticipée le , en Israël. Le seuil électoral est de 1 %.

Élections législatives israéliennes de 1955
120 sièges de la Knesset
(majorité absolue : 61 sièges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 1 057 609
Votants 876 188
82,83 % en augmentation 7,7
Mapaï – David Ben Gourion
Voix 274 735
32,20 %
en diminution 5,1
Sièges obtenus 40 en diminution 5
Hérout – Menahem Begin
Voix 107 190
12,56 %
en augmentation 6
Sièges obtenus 15 en augmentation 7
Sionisme général – Israel Rokach
Voix 87 099
10,21 %
en diminution 6
Sièges obtenus 13 en diminution 7
Composition de l'Assemblée élue
Diagramme
Premier ministre d'Israël
Sortant Élu
Moshé Sharett
Mapaï
David Ben Gourion
Mapaï

Campagne

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La campagne électorale est entièrement occupée par les conséquences du procès Kastner dans le débat public : les uns réclament que Kastner soit jugé au titre de la loi de 1950 réprimant les Nazis et leurs collaborateurs, les autres considérant que le juge de première instance a été victime de la rhétorique de l’avocat de droite[1]. Le 29 juin, le parti Hérout[2], soutenu par le parti communiste[1], avait déjà proposé une motion de censure et un vote de défiance qui conduit Moshé Sharett à présenter la démission de son gouvernement[2], les sionistes généraux ayant refusé de le soutenir[1]. Sharett forme un gouvernement intérimaire, sans les centristes du sionisme général[1].

La campagne électorale est très violente : le Hérout utilise des affiches où Kastner est représenté sous les traits du Diable, et d’autres appelant à ne pas voter pour le parti du « kastnérisme »[1], assimilé aux membres du Yichouv qui ont abandonné les Juifs d’Europe à leur sort[3]. À gauche, les anciens partisans membres de la résistance juive dénoncent aussi Kastner comme représentant du Judenrat[1]. Deux jours avant le vote, une bombe explose devant le domicile de l’ancien ministre de l'Intérieur Israël Rokah (sioniste général) qui s’était opposé à l’appel[4].

Cette campagne est un succès pour la droite : la gauche perd des sièges pendant que le Hérout (ancêtre du Likoud) progressent[5],[6].

Résultats

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Résultats nationaux[7]
 
Parti Voix % Sièges +/-
Mapaï 274 735 32,20 40   5
Hérout 107 190 12,56 15   7
Sionisme général 87 099 10,21 13   7
Front national religieux 77 936 9,13 11   1
Akhdut HaAvoda 69 475 8,14 10 Nv.
Mapam 62 401 7,31 9   6
Front religieux de la Torah 39 836 4,67 6   1
Maki 38 492 4,51 6   1
Parti progressiste 37 661 4,41 5   1
Liste démocratique pour les Arabes israéliens 15 475 1,81 2   1
Progrès et Travail 12 511 1,47 2   1
Agriculture et Développement 9 791 1,15 1  
Communautés séfarades et orientales 6 994 0,82 0   2
Autres partis 13 623 1,61 0
Suffrages exprimés 853 219 97,38
Votes blancs et invalides 22 969 2,62
Total 876 188 100 120  
Abstentions 181 421 17,17
Inscrits / Participation 1 057 609 82,83

Notes et références

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  1. a b c d e et f Pnina Lahav, Judgment in Jerusalem: Chief Justice Simon Agranat and the Zionist Century (chapitre 7 : « Blaming the Victims : The Kasztner Trial »). Berkeley: University of California Press, 1997, p. 126.
  2. a et b Ada Yurman, « La "victimisation" comme élément d’une mémoire collective de la société israélienne », Revue d’histoire de la Shoah, 2005, (no)182, p. 279-299.
  3. Michal Shaked, « The Unknown Eichmann Trial: The Story of the Judge », Holocaust and Genocide studies, vol. 29, no 1, printemps 2015, p. 1-38.
  4. P. Lahav, op. cit., p. 127.
  5. Sonia Combe, « Quand Israël sacrifiait un héros », Le Monde diplomatique, mars 2024, p. 22.
  6. United States Holocaust Memorial Museum, « Rudolf (Rezsö) Kasztner, Holocaust Encyclopedia, consulté le 15 mars 2024.
  7. https://www.knesset.gov.il/description/eng/eng_mimshal_res3.htm