Mapam

parti politique israélien

Mapam
(he) מפ"ם
Image illustrative de l’article Mapam
Logotype officiel.
Présentation
Leader Meir Ya'ari (en) (1948–1973)
Ya'akov Hazan (en)
Meir Talmi (en)
Victor Shem-Tov (en)
Yair Tzaban (en)
Haim Oron
Fondation
Fusion de Parti des travailleurs de Hashomer Hatzair (en), Poale Zion et Akhdut HaAvoda
Disparition 1997
Fusionné dans Meretz
Journal Al HaMishmar (en) (hébreu)
Al-Mirsad (arabe)
Israel Shtime (en) (yiddish)
Positionnement Gauche à extrême gauche[1]
Idéologie Sionisme travailliste
Marxisme
Socialisme
Affiliation nationale Alignement (1969-1984)
Meretz (1992-1997)

Mapam (en hébreu : מפ"ם -מפלגת הפועלים המאוחדת - Mifleget HaPoalim HaMeuhedet qui signifie « Parti des travailleurs unis », et en arabe : حزب العمال الموحد) est un parti politique israélien, né à l'époque de la Palestine mandataire, et à idéologie marxiste. Il fut actif au sein de la politique israélienne jusqu'aux années 1990.

Histoire modifier

Naissance modifier

Le parti naît en janvier 1948 de la fusion des mouvements Hachomer Hatzaïr, Poale Zion et Akhdut HaAvoda (ces deux derniers partis s'étaient déjà rapprochés peu avant). Mapam est alors l'aile gauche du mouvement kibboutzique, avec sa fédération des Kibboutz Artzi[2].

À l'origine, le Mapam est créé par des petits partis d'extrême gauche sioniste qui militaient pour un État Judéo-Arabe. Mais le Mapam accepte le Plan de partage de la Palestine de 1947. Son « programme d'unité » de janvier 1948 précise de façon assez contradictoire :

« Le parti, tout en restant fondamentalement hostile au principe du partage territorial, participera avec toutes ses forces à l'édification de l'État juif et à sa défense. »

Développement modifier

Mapam est le deuxième plus grand parti politique en Israël aux élections de 1949, avec presque 15 % des voix, derrière le Parti travailliste, et ce statut est préservé jusqu'au milieu des années 1950. Mapam a jusqu'à cette date une orientation idéologique clairement pro-Union soviétique, avec une ligne politique stalinienne forte.

À compter du début des années 1950, l'URSS de Joseph Staline lance une violente campagne anti-sioniste. En 1952, des communistes juifs sont accusés de « sionisme » pendant le procès de Prague. Puis en 1953, des médecins juifs sont mis en cause dans le « complot des blouses blanches ». Ces évolutions secouent énormément les partisans du stalinisme. En 1954, l'aile droite du parti, Akhdut HaAvoda, quitte le Mapam, refusant l'alignement sur l'URSS.

En 1955, le Mapam subit un revers électoral, passant de 12,5 % à 7,3 % des suffrages. Le parti décide alors de prendre ses distances avec l'URSS, mais reste positionné comme le parti sioniste le plus à gauche du pays. La même année, l'aile gauche du parti critique l'éloignement d'avec l'Union soviétique. Sous la direction de Moshé Sneh, ancien chef d'État-major de la Haganah, elle rejoint le Parti communiste d'Israël. Elle y renforce la tendance juive la plus favorable au sionisme (même si elle ne s'en réclame plus officiellement).

Ces deux départs, ainsi que les liens passés avec l'URSS, affaiblissent nettement le Mapam. Avec une base sociologique étroite, celle des kibboutzim, le Mapam ne retrouve plus jamais son influence originelle. Le parti n'a en effet jamais réussi à s'implanter en milieu urbain, que ce soit dans le prolétariat ou dans les classes moyennes. Tant sa base électorale que son projet social sont étroitement liés aux kibboutzim. Ce n'est que pendant les années 1950 qu'il réussit à gagner des voix dans d'autres milieux. Il y parvient de plus en plus difficilement avec le temps.

De à , le parti appartient au gouvernement. Il y revient en , et y restera jusqu'en 1977.

À compter des élections de 1969, le Mapam se présente aux élections sur les mêmes listes de candidats que le parti travailliste, mais sans fusionner (second alignement, ou Ma'arakh). Il continue cette politique jusqu'aux élections de 1988, pour lesquelles il se présente à nouveau seul. Le départ du Mapam de la coalition de gauche est lié au refus du gouvernement d'union nationale qui voit le Likoud (droite nationaliste) et les travaillistes gouverner ensemble de 1984 à 1990.

Cette longue période sans véritable autonomie politique a amplifié le déclin du Mapam. Sans doute souffre-t-il aussi de la crise des idéologies de gauche dans le pays : la gauche, et avec elle le Mapam, a perdu le pouvoir en 1977. Aux élections de 1988, il n'obtient que 2,5 % des suffrages.

Meretz et la disparition du Mapam modifier

En 1992, le Mapam s'unit au Ratz et au Shinouï pour former le cartel électoral Meretz, représentant le « camp de la paix » israélien (favorable à un retrait des territoires palestiniens occupés et hostile à leur colonisation).

Le Mapam fusionne officiellement avec le Ratz et une aile du Shinouï en 1996 et cesse d'exister en tant que parti distinct.

Résultats électoraux modifier

Résultats aux élections législatives[3]
Année Voix % Rang Sièges Gouvernement
1949 64 018 14,7 2e
19  /  120
Opposition
1951 86 095 12,5 3e
15  /  120
Opposition
1955 62 401 7,3 6e
9  /  120
Ben Gourion V
1959 69 468 7,2 4e
9  /  120
1961 75 654 7,5 5e
9  /  120
1965 19 985 6,6 5e
8  /  120
Meir I
1969 au sein d'Alignement
6  /  120
Meir II
1973 au sein d'Alignement
6  /  120
1977 au sein d'Alignement
6  /  120
1981 au sein d'Alignement
6  /  120
1984 au sein d'Alignement
6  /  120
1988 56 345 2,5 9e
3  /  120

Membres du Mapam modifier

Notes et références modifier

  1. Sharon Weinblum, Security and Defensive Democracy in Israel: A Critical Approach to Political Discourse, Routledge, (ISBN 978-1-317-58450-6, lire en ligne), p. 10
  2. Walter Laqueur : Le sionisme, t. I & II, éd. Gallimard, Tel, 1994, (ISBN 2070732525), (ISBN 2070739929)
  3. (en) « Parliamentary Groups in the Knesset », sur www.knesset.gov.il (consulté le )